La villa "Nabila" à Mougins au cœur du procès des soupçons de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy

Cette semaine, le procès qui concerne les soupçons de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy, une villa azuréenne est au cœur de l'accusation. Il s'agit de la Villa Nabila, à Mougins. Une villa qui a autrefois appartenu à la fille de l'ancien homme le plus riche du monde.

La rédaction Publié le 04/03/2025 à 12:37, mis à jour le 04/03/2025 à 12:42
L’enquête sur un présumé financement occulte de la campagne présidentielle de 2007 mène sur la Côte d’Azur et une étrange villa rachetée à prix d’or, la villa "Nabila", située à Mougins. Photo Patrice Lapoirie/Nice Matin

La villa est connue des fans d'Urbex, cette discipline qui consiste à explorer les lieux désertés, restés "dans leur jus".

Nichée dans les collines mouginoises, cette villa abandonnée est l'œuvre de Jacques Couëlle, un architecte français, spécialiste des maisons creusées et sculptées dans la roche. Des maisons au désign très organique. 

Et si elle fascine ces explorateurs, elle intéresse aussi la justice, et cela, depuis plusieurs années. 

La villa "Nabila", située à Mougins est au cœur du procès qui s'intéresse au financement de la campagne présidentielle de 2007. Elle aurait été acquise par Alexandre Djouhri, via des montages financiers offshore.

Une villa achetée 762.000 euros... et revendue 10 millions

L'homme d'affaires franco-algérien âgé de 65 ans est suspecté d'être au cœur d'un réseau de corruption allégué dans ce dossier, via l'argentier du régime libyen et directeur de cabinet de Kadhafi, Bechir Saleh, et son fonds souverain le Libyan African Portfolio (LAP).

Achetée en 1998 pour 762.000 euros à Adnan Kashoggi, elle a finalement été revendue à LAP, le fonds souverain libyen en 2009. Géré par Béchir Saleh, le fonds acquiert cette villa pour 10 millions d'euros.

Les soupçons de la justice

L'achat de cette villa aurait-il servi pour dissimuler d'éventuels versements occultes? C'est ce que pense la justice française.

En 2016, les juges avaient détaillé leurs soupçons concernant cette villa: les fonds transférés par le LAP à une société écran, Bedux, seraient très supérieurs pour une telle "propriété en ruine", évaluée en 2009 à moins de deux millions d'euros et achetée selon eux en 1998 par Alexandre Djouhri pour 5 millions de francs, soit environ 760.000 euros. 

Les juges soupçonnent qu'Alexandre Djouhri et Bachir Saleh se sont entendus pour faire acquérir par le LAP cette villa à "un prix très surévalué", et qu'une partie en est revenue à M. Saleh, avait alors indiqué la source.

La justice soupçonne qu'une partie des fonds ait permis de les 500.000 euros que Claude Guéant a eu du mal à justifier, par la cession de petites toiles de peintres hollandais, alors qu'il était le numéro 2 de l'Elysée, précise Mediapart. Les juges ont qualifié ces divers montages de "détournement de fonds, corruption, blanchiment". 

Cette villa, nommée "Nabila" en hommage à la fille d'Adnan Khashoggi, un marchand d'armes saoudien, a été acquise alors même qu'elle était dans un état de délabrement avancé.

Située hameau des Oliviers, non loin du golfe de Mougins, elle a été la propriété de Nabila Khashoggi avant cette sulfureuse revente.

Interrogé ce lundi 4 mars sur cette villa, Alexandre Djouhri a expliqué qu'il "n'arrive pas à comprendre" ce qui est "illicite". Il s'est défendu en disant qu'il n'était qu'un "prête-nom" dans cette histoire.

Ce mercredi 5 mars, la justice se penchera sur les flux financiers liés à cette villa.

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