À la barre du tribunal correctionnel, le prévenu n’arrive pas à contenir ses larmes. Assailli par le poids de la culpabilité et conscient du tort causé à son entourage. Jamais inquiété par la justice jusqu’à présent, ce résident turbiasque, travaillant dans le domaine bancaire, revit sa soirée du 8 juin 2023.
Ce soir-là, au volant de son véhicule, il percute la glissière de sécurité d’un chantier au niveau du pont Sainte-Dévote. "À 2h50, les policiers sont appelés car un véhicule a fait un tonneau et a terminé sur le toit. Le taux d’alcool relevé est de 0,83 mg/l, soit plus de trois fois le seuil autorisé. Heureusement, il n’y a pas eu de blessés", retrace le président Florestan Bellinzona, avant de céder la parole au prévenu qui a fait le choix de ne pas être représenté par un avocat.
"J’ai eu peur. J’aurais pu tuer quelqu’un, me tuer. J’ai pris ce risque de boire et conduire et je le regretterai toute ma vie. Cela fait quatre mois que je n’en dors pas. Ce moment d’égarement m’a servi de leçon et j’ai pris la décision de ne plus boire de l’alcool avec la voiture", argumente-t-il, se disant prêt "à assumer ses responsabilités."
"L’accident n’est pas anodin"
Si le substitut Maxime Maillet croit sincèrement en la repentance de son interlocuteur, il ne minimise pas pour autant les potentielles conséquences d’un tel acte. "L’accident n’est pas anodin à cet endroit très passant. Il a eu la chance de ne pas croiser d’autres usagers de la route. Si j’entends sa prise de conscience et sa bonne résolution, je vous demanderai 2.000 euros d’amende ferme et une interdiction de conduire en Principauté de trois mois".
Le tribunal suivra le ministère public sur la peine d’amende mais rajoutera trois mois à l’interdiction de conduire à Monaco.
commentaires