Les faits remontent au 23 mai dernier. En milieu d’après-midi, une altercation éclate à l’arrêt de tramway Jean-Médecin, en plein centre-ville de Nice.
Selon les trois victimes, le prévenu, serveur de profession, aurait touché les fesses d’une jeune femme de 20 ans dans le tramway, avant de frapper la mère de celle-ci, de lui cracher au visage, et de s’en prendre également physiquement à ses deux filles en les giflant.
L’une d’elles l’a aspergé de déodorant pour tenter de le faire partir. "Mais il revenait et repartait", raconte-t-elle à la barre.
"Dans un état second"
Lors de son interpellation par la police municipale, l’homme de 27 ans est décrit comme étant dans un "état second", parlant seul, agité, avec une forte odeur de stupéfiants émanant de lui. Il était effectivement en possession de résine de cannabis, substance qu’il a reconnu consommer régulièrement.
Un comportement jugé erratique et violent, mais aussi des propos choquants auraient été tenus, notamment des insultes à caractère raciste et sexiste. En garde à vue, le prévenu a nié toute agression sexuelle, estimant avoir été injustement désigné comme un "prédateur sexuel".
À la barre, il a exprimé son incompréhension totale face à la situation dans laquelle il se trouve: "C’est la première fois que je lève la main sur une femme. Je ne suis pas dans ce registre-là", a-t-il déclaré. S’il reconnaît avoir porté des coups, il affirme que c’était en réponse à ceux que la mère de famille lui a infligés à la descente du tramway. "Regardez les vidéos et vous verrez", se défend-il.
Violences réciproques
Dans ses réquisitions, la procureure Marie-Eve Parant est formelle: "Monsieur n’a pas le profil d’un frotteur".
Si la magistrate ne doute pas que les victimes soient persuadées qu’il y a eu des attouchements, elle dénonce toutefois des déclarations fluctuantes des premières auditions jusqu’à la barre.
Grâce aux images de vidéosurveillance, elle note également que les premiers coups et crachats ont été portés par la mère de famille. Coups de pied, poing, le prévenu a encaissé plusieurs dizaines de minutes avant de donner, à son tour, des gifles et cracher lui aussi sur les parties civiles.
"Mon client a un tempérament assez violent et nerveux. Il s’est senti humilié et a vécu ce traitement comme une injustice, même si cela justifie en rien les coups portés", plaide son conseil, Maître Lisa Arrighi, qui demande la relaxe pour l’agression sexuelle, les images de vidéosurveillance ne permettant par de voir si son client a touché ou non la jeune plaignante.
La détention à domicile privilégiée
Le tribunal, présidé par Christian Legay, n’a pas retenu l’agression sexuelle, estimant que les éléments à charge n’étaient pas suffisants pour caractériser cette infraction. Mais a reconnu l’accusé coupable de violences aggravées sur trois personnes, en récidive, son casier judiciaire comportant déjà 13 mentions, dont plusieurs pour violences et de détention de stupéfiants.
Le jeune homme originaire de Paris, détenu provisoirement depuis mai, a été remis en liberté à l’issue de l’audience. Il devra toutefois porter un bracelet électronique pendant un an et sera convoqué ultérieurement pour sa mise en place.
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