Tourisme d'été, nouveaux trains, entrée en guerre de la France, participation aux JO... 4 actualités qui ont marqué les étés d’antan à Monaco

Au cours des siècles passés, il y avait les étés où l’on ne s’occupait que du confort des touristes, il y a eu l’été 1924 des JO, et aussi, hélas, les étés de guerre.

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André Peyregne Publié le 11/08/2024 à 10:35, mis à jour le 11/08/2024 à 10:36
La Principauté de Monaco et son Rocher dans les années 1870. (DR)

Au milieu du XIXe siècle, le tourisme d’été n’existait pas. Ou très peu. Les touristes venaient en hiver. Les autorités monégasques avaient conscience qu’il fallait changer les habitudes et attirer les voyageurs pendant la saison chaude.

Une campagne fut lancée dans ce but en 1874, il y a cent cinquante ans, relayée par la presse monégasque: "Il serait certes très difficile de vouloir démontrer que Monaco est aussi gai l’été que l’hiver, mais il est un fait incontestable, c’est que la différence existant entre les deux saisons n’est pas aussi grande qu’on se l’imagine généralement."

"L’atmosphère n’est jamais lourde"

"Tout d’abord il y a ceux qui croient que notre température est insupportable. Ces gens reçoivent, cette année surtout, un démenti des plus catégoriques. Il a fait chaud ici, mais pas autant que dans le Nord. Puis viennent ceux qui se figurent que tout est fermé pendant la saison chaude, et qu’on s’y ennuie forcément. Si ces derniers se trouvaient le soir sur la terrasse du Casino, ou à l’établissement des bains, ils changeraient d’opinion…

L’atmosphère n’est jamais lourde chez nous, et pourvu qu’on ne s’expose pas aux rayons du soleil inutilement, on n’a pas à le craindre. Ce qui démontre que cette région est excellente sous ce rapport, c’est qu’on y constate très rarement des cas d’insolation. Les brises de mer y entretiennent un air ambiant toujours frais… Il est certain que dans une foule de stations balnéaires de l’Océan, il fait aussi chaud qu’ici, mais on n’a pas, la journée finie, les distractions dont on jouit chez nous."

Oui, la Principauté de Monaco pouvait être attractive en été ! On en est à présent convaincu…

De nouveaux trains pour la saison estivale 1893

Au cours de l’été 1893, on expérimente les nouveaux wagons des compagnies ferroviaires. On découvre en particulier les wagons à couloir tandis que, jusqu’alors, chaque compartiment avait une porte qui s’ouvrait directement sur le quai.

Le train à Monte-Carlo au début du XXe siècle. Photo DR.

Plusieurs articles sont consacrés à ces innovations dans la presse monégasque de l’époque.

"À mesure que le matériel roulant actuel vieillit, les compagnies de chemins de fer se décident à nous donner des voitures élégantes, de type américain. La Compagnie de Lyon-Méditerranée a mis en service de nouvelles voitures de 1re et 2e classe à couloir. On peut circuler d’un bout à l’autre du train et accéder facilement en route au wagon-restaurant ou au water-closet.

Déjà la même compagnie possédait de grandes voitures à intercirculation, qu’on avait pu voir exposées au Champ-de-Mars, en 1889. La voiture de 1re classe ne renferme que quatre compartiments et celle de 2e classe cinq. Les compartiments de chaque voiture ouvrent sur un couloir latéral qui s’étend d’un bout à l’autre pour rejoindre les passerelles de communication.

Il y a, de l’autre côté de la voiture, autant de portières extérieures que de compartiments. Les compartiments de première classe ont six places et ceux de deuxième classe huit places."

Août 1914, la France entre en guerre

L’ordre de mobilisation de la Guerre de 14. Photo DR.

Angoissant été 1914 ! La France vient d’entrer en guerre. On voit jusqu’en Principauté les terribles affiches de mobilisation des soldats français. Que va-t-il se passer ? On souhaite, bien sûr, le conflit le plus bref possible.

Le prince héréditaire Louis II va s’engager dans l’armée française. Le gouvernement monégasque prend des dispositions: "Par mesure d’ordre général et de sécurité publique, le ministre d’État de la Principauté de Monaco croit devoir prescrire l’éloignement immédiat du territoire de la Principauté de tous les sujets Allemands ou Austro-Hongrois qui y résideraient encore.

En outre, il porte à la connaissance de chacun que tout Allemand ou Austro-Hongrois qui se trouverait sur le territoire de la Principauté après le 8 août, à minuit, s’exposerait à être recherché par les autorités françaises et inculpé d’espionnage. Les étrangers, mis ainsi dans l’obligation de partir, devront se munir d’un laissez-passer délivré par monsieur le directeur de la Sûreté publique (palais du gouvernement) et visé par monsieur le Consul général de France (rue des Moneghetti).

Ils pourront, dans ces conditions, en toute liberté, gagner la frontière italienne par Menton en utilisant les trains du service journalier de Nice à Vintimille. Monaco, le 7 août 1914. Le ministre d’État, E. FLACH"

Les Monégasques aux Jeux Olympiques de 1924

L’équipe monégasque aux JO de 1924. Photo DR.

Les JO de 1924 à Paris sont terminés. Un communiqué fait état des performances monégasques:

"La Principauté a participé aux Olympiades de Paris dans l’athlétisme, le sport et le yachting. Les représentants y ont obtenu un classement des plus honorables et qui peut être considéré comme particulièrement brillant si l’on tient compte de la sélection opérée dans les autres pays. M. Gaston Médecin a pris part au saut en longueur où il a réalisé 6m53, se classant parmi les meilleurs; au pentathlon où il a également fort bien réussi; et surtout au décathlon, épreuve que peuvent seuls affronter les athlètes complets et où il s’est classé dans la finale; 5e pour le saut en longueur et les 1 500 mètres plats, 6e pour le lancement du poids et 17e du classement général sur 36 concurrents.

Au tir à la carabine à 50 mètres, Monaco s’est classé douzième sur trente et une nation, battant l’Italie, la Grande-Bretagne, la Roumanie, le Brésil, le Mexique, la Grèce, la Tchécoslovaquie, etc.

Dans le yachting, les représentants de la Principauté, Émile Barrai et Joseph Marquet, peu favorisés par le type de l’embarcation que le sort leur avait attribué, se sont néanmoins classés devant la Tchécoslovaquie et le Danemark sur huit concurrents.

Nous avons signalé en son temps le beau succès remporté par Julien Médecin, frère de l’athlète, au Concours d’Art de la VIIIe Olympiade."

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