Tribune libre. Alexandra Borchio Fontimp: "Préservons nos fêtes traditionnelles locales, atout majeur pour l’attractivité des communes et trésors vivants de la France"

Dans nos villages comme dans nos villes, les fêtes traditionnelles rythment la vie collective, célèbrent nos racines et donnent à chacun le sentiment d’appartenir à une histoire commune. Elles portent la mémoire des générations, la richesse de nos terroirs et l’âme de nos territoires. Bien plus que de simples moments festifs, elles sont des repères culturels, sociaux et identitaires. Ces célébrations incarnent une respiration collective, une pause bienvenue dans un quotidien souvent contraint.

Étymologiquement, la fête s’oppose au travail; le latin festa die signifie "jour chômé". Elle représente le temps du sacré face au temps profane du quotidien.
Animées par des bénévoles passionnés, elles rassemblent ceux qui donnent de leur temps, de leur énergie et parfois de leurs ressources pour répandre la joie et nourrir le lien social. Elles permettent à beaucoup de retrouver du sens dans le partage de nos valeurs communes.

Tout au long de l’année, la Côte d’Azur vit au rythme de ces traditions. De la Fête du Mimosa à Mandelieu-la-Napoule à la Fête des Violettes de Tourrettes-sur-Loup, de Biot et les Templiers au Carnaval de Nice, de la Fête du Citron de Menton aux fêtes rurales qui honorent terroirs et métiers, chaque commune témoigne de son identité. Qu’elles soient votives, agricoles, gastronomiques, pastorales ou folkloriques, nos coutumes festives valorisent les produits locaux et les recettes culinaires régionales, dynamisent l’économie et le tourisme, et participent au rayonnement de nos territoires.

Ce patrimoine immatériel des fêtes traditionnelles réunit un ensemble de symboles, de représentations, d’expressions verbales ou gestuelles, de savoir-faire, de pratiques et de formes de sociabilité. Il évoque une renaissance des temps originels, donnant l’illusion de l’éternité en régénérant le temps et offrant la possibilité de revivre la jeunesse du monde. Pourtant, il est aujourd’hui menacé.

Près de 30% des fêtes ont disparu depuis la crise du Covid, selon l’association Les plus belles fêtes traditionnelles(1). Chaque disparition emporte avec elle un fragment de notre héritage commun. Leur sauvegarde n’est pas une nostalgie: c’est une nécessité. Dans un monde marqué par l’instabilité et l’uniformisation culturelle, nos fêtes sont des remparts.
Elles prouvent que la France est belle de sa diversité, forte de ses traditions et riche de son imaginaire collectif. La recherche est celle de la cohésion ou de la mise en spectacle de la cohésion sociale, offrant ainsi à la société l’image inverse de la fracture et du délitement du lien social.

Ainsi, il est temps de nous mobiliser pour que continuent de battre les tambours, de résonner les fifres et de danser les farandoles. Car défendre nos fêtes traditionnelles, c’est défendre notre pays. Les préserver, c’est affirmer notre fierté d’appartenir à une nation vivante, riche de ses symboles et de ses héritages, où chaque fête populaire devient un acte de résistance culturelle et un témoignage d’amour pour la France.

1. Étude Infopro Digital réalisée sur un échantillon représentatif des communes françaises de moins de 50.000 habitants.

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