en mémoire de " Dudu ". C’est ainsi que Swami Fontaine surnommait affectueusement son meilleur ami. Ancien marin-pompier de Marseille, aujourd’hui coach sportif, il s’est lancé, à 25 ans, depuis le 1er septembre, dans un grand défi sportif en parcourant la France. Soit environ 1.400km en partant de Suippes (Marne), près de Reims, jusqu’au Rocher de Roquebrune, d’où était natif Rémy Duvelle, qui a mis fin à ses jours en décembre dernier.
Malgré l’épreuve harassante de courir l’équivalent d’un marathon par jour, Swami ne baisserait les bras pour rien au monde. Il compte bien arriver le 4 octobre au mémorial qui a été érigé pour "Dudu", au pied du Rocher.
Cette prouesse sportive et humanitaire, il la fait en compagnie de Charles, le père de son ami, qui a souhaité également faire partie du voyage. "Initialement, je pensais réaliser tout le parcours seul. Mais à plusieurs, on est plus forts, explique Swami, qui était de passage dans le Loiret, jeudi dernier. On est partis du 132e Régiment d’infanterie cynotechnique de Suippes, là où Rémy a servi pour la première fois. Et nous faisons des étapes dans des casernes de sapeurs-pompiers où nous recevons énormément de soutien. Je ne m’attendais pas à un tel accueil, c’est énorme!"
La flamme de l’espoir pour ceux qui souffrent mentalement
Ensemble, Swami et Rémy ont été marins-pompiers de Marseille. Et c’est d’ailleurs au monument de cette institution marseillaise, à Notre-Dame-de-la-Garde, que le jeune homme fera étape, début octobre, car c’est exactement là qu’ils se sont connus. Avant de finir à Roquebrune, et de passer par Saint-Mandrier juste avant, au Pôle Écoles Méditerranée, lieu où ils ont été formés ensemble chez les pompiers.
Et les objectifs sont mutliples pour le jeune homme: récolter des fonds pour l’association "Suicide écoute", et bien sûr rendre hommage à son ami qui, en dehors d’être marin-pompier, était également un grand marathonien, en cultivant sa mémoire par l’effort, "une valeur qui lui était chère" et porter la flamme de l’espoir pour ceux qui souffrent mentalement, notamment dans les métiers de l’uniforme. "Moi-même j’ai connu une phase de dépression, étant plus jeune, avec des idées noires. Le message principal que je souhaite faire passer, c’est de privilégier à tout prix la communication. Que les gens se parlent. Faire que son ami ou son collègue de travail s’exprime sur son mal-être. On ne doit jamais être seul dans ces moments!"
Manque de chance, le mental dépassant parfois ce que le corps humain peut subir, une blessure vient d’handicaper Swami Fontaine, il y a quelques jours. "Je m’y étais préparé: je savais qu’en poussant mon corps au-delà des limites, j’allais au casse-pipe, reconnaît-il. Donc je ne suis pas très étonné, encore moins résigné, juste déçu. Je ressens comme une sciatique et le docteur vient de me prescrire cinq jours de repos et d’anti-inflammatoires. Je n’irai pas me flinguer, je dois me mettre à l’arrêt pour le moment."
Qu’importe son état physique, le combat continue pour le jeune homme. "Charles prend le flambeau, il continue à courir, on ne change rien à notre itinéraire, ajoute-t-il. Nos interventions de sensibilisation dans les casernes ne s’arrêtent pas, elles vont même redoubler. Car c’est ça le plus important. On libère la parole!"
Suivez le parcours de Swami Fontaine sur les réseaux, notamment Instagram @swami_nsw et vous y trouverez les liens pour la cagnotte, ainsi que des vidéos explicatives.
N° de Suicide écoute: composez le 3114.
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