"Les boutiques fleurissent, les prix ont explosé": le Monaco Card Show, vitrine d’un marché en plein boom

Au cœur de l’intimiste espace Indigo du Grimaldi Forum, ça grouille, il est difficile de se frayer un chemin, tant l’évènement a rencontré le succès qu’il escomptait. Cartes de sport, cartes Pokémon, cartes Panini, maillots de football, autres produits dérivés de la pop culture... il était difficile de savoir où donner de la tête. Le Monaco Card Show faisait sa première ce samedi en Principauté. Un salon pour collectionneurs et passionnés sur le modèle des "Card show" à l’américaine. Et un lieu de rencontres qui surfe sur l’explosion du marché ces dernières années.

Une guitare signée par Stephen Curry à 1.600 euros

Sur le stand de Sébastien, "1 of 1 collectors", on retrouve les incontournables de ce genre de rassemblements. Cartes de sport, maillots de football anciens et même une guitare signée par Stephen Curry, glorieux meneur des Golden States Warriors en NBA. "C’est ma pièce la plus rare. Elle est signée par le joueur et est à l’effigie de son club. Elle a été produite à 100 exemplaires et c’est la seule dédicacée. Introuvable sur le marché. Je la vends à 1.600 euros", explique le collectionneur basé à La Gaude et qui vend via son site et des plateformes de revente.

"C’est vrai que le marché se porte bien. Les gens se tournent de plus en plus dans des collections de cartes, de maillots ou autres produits de sport", admet-il, assurant avoir vu défiler "beaucoup de monde" dès le matin.

Le business est donc florissant selon Sébastien et ce n’est pas Morgan – dit "le rongeur" – qui affirmera le contraire. Spécialisé dans les cartes Pokémon, il tient un "showroom" depuis trois mois dédié à sa passion à Plan-de-Cuques, près de Marseille. L’un des seuls en France.

"Pokémon touche toutes les générations"

"On est littéralement envahi dans notre boutique. Et depuis ce matin, ça marche très bien. On a même été un peu pris de court", assure-t-il. "Le marché a explosé. Beaucoup de boutiques fleurissent à droite à gauche. C’est cool, je prône la concurrence saine. Ce qui est un peu moins cool, c’est que les prix ont grimpé en flèche. Avant on vendait des coffrets (appelés ETB dans le milieu) 50 euros. Aujourd’hui c’est entre 80 et 100 euros minimum", continue le professionnel, qui tente une analyse...

"Il y a ce côté nostalgique qui fait qu’il y a de plus en plus de collectionneurs. Et il y a un autre aspect, c’est que Pokémon touche toutes les générations. On a des clients adolescents, des trentenaires, des quinquagénaires." Toutefois, mordu de cartes avant d’être commercial, Morgan n’a pas amené ses pièces les plus rares: "C’est délicat à transporter et c’est beaucoup de stress. Par contre on a des cartons scellés de boîtes Pokémon qui peuvent monter jusqu’à 1.600 euros."

Si l’évènement rassemble les collectionneurs indépendants, de plus grosses structures ont également répondu présent. C’est le cas du géant Panini, leader mondial du secteur de l’édition d’autocollants et des cartes à collectionner. Anciennement réputée pour ses stickers à coller dans les albums de football, la firme s’est diversifiée face au boom du marché.

Le leader du secteur au rendez-vous

"Historiquement on est plus autour du sticker. Depuis 2021, Panini a pris le virage de la carte en voyant la naissance de cette communauté", déclare Joe, chef de projet marketing pour le groupe italien. Pour cette première du Monaco Card Show, lui et ses équipes ont concocté une vitrine d’échanges de carte. Le principe est simple: vous venez échanger votre carte contre une autre disposée sous la vitrine du stand Panini, issue des déballages effectués au cours d’opérations commerciales. "Ça fonctionne bien puisque je ne reconnais pas cette ligne-là. Ça veut dire qu’il y a eu des échanges", se réjouit-il.

Et pour continuer à faire "vivre cette communauté" afin de prospérer, Panini a bien des idées dans son... coffret. "Aux États-Unis, nous avons déjà lancé le principe des cartes avec des bouts de maillots à l’intérieur. En Europe, c’est un objectif. Mais il y a beaucoup de travail."

Comme pour ses homologues précédents, Joe considère que le marché, en plein essor, a un avenir radieux. "Avoir une carte à l’ère du digital et du virtuel, pouvoir la toucher, la ressentir, c’est quelque chose de tangible, qui n’est pas volatile. Le fait aussi d’avoir ce lien social qui s’installe. L’avoir un temps, l’échanger, raconter une histoire... "

Si quelques euros dorment sur un compte, il est peut-être temps de miser sur la bonne carte...