Le procès s'ouvre ce vendredi à Nice, comment les relations entre Julien Fournier et Christophe Galtier ont viré au bras de fer

Les relations entre le directeur du football Ineos et l’entraîneur ont très vite tourné en un affrontement qui a mené le Gym au chaos.

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Philippe Camps Publié le 15/12/2023 à 06:30, mis à jour le 15/12/2023 à 15:03
Avant de se retrouver à l’OGC Nice, les deux hommes se croyaient proches... Ils ont vite déchanté. Photo Frantz Bouton

Il paraît qu’on ne connaît pas les gens tant qu’on n’a pas travaillé avec eux. C’est ce que pensent, aujourd’hui, Julien Fournier et Christophe Galtier, enfin d’accord sur un point.

Avant de se retrouver à l’OGC Nice, les deux hommes se croyaient proches. Presque liés. La preuve: le timing de l’accord entre le directeur du football Ineos et le coach pour la venue de ce dernier au Gym pour la saison 2021-2022.

Celui qui est alors en course pour le titre avec Lille s’engage, par une tape dans la main et un contrat privé, à diriger l’OGCN dès février 2021. Soit quatre mois avant l’officialisation en grande pompe malgré le sacre national du LOSC, les embûches semées par son président Olivier Letang et l’offre de dernière minute des Lyonnais.

Le temps des mots doux

Lors de leur première conférence de presse en commun, Fournier et Galtier portent une chemise blanche et le même discours aux contours ambitieux. C’est le temps des mots doux. "À chaque fois qu’on a eu un entraîneur au-dessus du club, on a été performant", affirme Julien Fournier. Un destin commun semble les attendre au bout du chemin. La route sera courte et chaotique. Au bout de quelques jours seulement, Christophe Galtier se plaint ouvertement d’un recrutement aussi tardif que bancal. Le choix de Rosario, par exemple, ne l’enchante guère. Heureusement, les résultats sont là pour masquer les tensions entre deux caractères de plus en plus éloignés. "Une vraie lutte d’ego", résumera le président Rivère, jamais juge, ni partie.

Des divergences dès le mercato d’hiver

À la trêve, le Gym est sur le podium, derrière le PSG et devant l’OM. Si Galtier n’hésite pas à envoyer des piques en public, Fournier n’est pas du genre à se répandre. Le mercato d’hiver glacera définitivement leurs relations. Alors que l’entraîneur demande un attaquant top niveau afin d’aller chercher un billet en Ligue des champions, le dirigeant lui annonce la signature de Billal Brahimi.

"Un remplaçant venu d’Angers pour sept millions d’euros, il fallait y penser", dénonce l’entourage du Marseillais. Selon un témoin, il aurait même lâché: "Encore un musulman, j’en veux pas, on en a assez".

Divorce en plein ramadan

Dans le camp d’en face, on dira, bien plus tard, que Christophe Galtier a ignoré la piste menant à l’Argentin Julian Alvarez, et n’a pas daigné ouvrir le dossier Kolo Muani. Les perfs de Brahimi ne réchaufferont pas l’atmosphère dans les bureaux.

La rupture interviendra pendant la période de ramadan en avril 2022. Le matin d’un match, le coach apprend que Hicham Boudaoui ne s’est pas levé assez tôt pour s’alimenter. "Si tu ne manges pas, tu ne joues pas", aurait dit Galtier à son milieu de terrain.

Une phrase inadmissible pour un Boudaoui en colère. Il n’est pas le seul. Todibo, Atal, Lemina et Gouiri le sont aussi.

"L’atmosphère était polaire"

Fournier, lui, est remonté comme jamais, mais il attend la fin de saison pour régler les comptes et dénoncer les agissements de son entraîneur. Il y a une finale de coupe contre Nantes à jouer. Et à jeter par la fenêtre. Le divorce saute aux yeux de tous lors du dernier déplacement de la saison à Reims.

"L’atmosphère était polaire", nous soufflera un témoin. Les deux hommes ne s’adressent plus la parole. Les trois buts de Delort sauveront les meubles, mais la maison OGCN est fissurée.

Quelques jours plus tard, pendant que Fournier rédige un mail, qui aura l’effet d’une bombe à retardement, Galtier demande sa tête à Dave Brailsford. Ils prendront tous les deux la porte de sortie. Dix-sept mois plus tard, le premier est sans club et le second entraîne au Qatar.

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