De très jeunes enfants visés par des tirs de ballons de foot dans la tête, volontairement, par ce qui semble être un moniteur, hilare. Ou un bambin qui chute d’un muret, poussé d’un coup de pied dans le dos par un adulte, avant qu’il ne l’aide à se relever. Et à chaque fois, des rires, comme si c’était un jeu. Malaisant.
Suite à nos révélations sur les vidéos qui circulent depuis vendredi 7 mars sur des agissements au club Ultra Cimiez de Nice, les témoignages de parents se multiplient.
Selon l’une des mamans auditionnée par la brigade des mineurs, de nombreux appels arriveraient de toute la France des familles en vacances sur la Côte dont les enfants ont passé une journée à l’Ultra Cimiez, et subi des violences.
De son côté, elle se souvient de cette journée, en mars 2022, où elle avait récupéré son fils trempé, en pleurs. "On lui avait vidé une bassine d’eau sur la tête, j’avais menacé de porter plainte."
"Un enfant vomissait de l'eau, assis au sol"
Autre témoignage, celui de Chantal, maman d’un petit garçon de 6 ans, qui a passé une semaine entière en juillet 2024 au centre Ultra de Cimiez: "Il se plaignait de ballons reçus dans la tête et dans le ventre", raconte-t-elle.
Et d'ajouter: "Lors du dernier jour, au retour, mon fils s’est plaint pour la seconde fois d’avoir reçu des coups de ballon dans la tête et le ventre. Nous sommes allés rencontrer l’équipe qui n’a rien remarqué d’anormal. Pendant ce temps, un enfant âgé de 8 ou 9 ans vomissait de l’eau, assis au sol. Les animateurs disaient qu’il avait dû prendre ‘‘un coup de chaud’’. Mon fils a d’ailleurs certainement eu ce "coup de chaud’" puisqu’il a eu des maux de tête, fièvre, fatigue tout le week-end qui a suivi."
Une mère de famille, dont l'enfant est victime de maltraitances sur une des vidéos confie également: "Mon fils ne voulait plus y aller cette année, il me disait que les moniteurs faisaient des mauvaises blagues, ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille".
Des parents qui témoignent en masse... mais aussi un ancien animateur de ce club de sport qui sort du silence. Il décrit des comportements humiliants menés principalement par le responsable du centre. Il dénonce également "une hygiène sanitaire catastrophique, alors que les enfants prennent leurs repas sur place" et "des moniteurs majoritairement non diplômés".
Au moins quatre plaintes déposées, trois animateurs identifiés
Dès la publication des vidéos, le directeur d’Ultra, Pierrick Bihoué a annoncé "la mise à pied de manière immédiate" de l'animateur visible sur les vidéos, dénonçant des "agissements inacceptables".
Selon nos informations, au moins quatre plaintes ont été déposées par des parents pour dénoncer ces violences gratuites sur leurs enfants.
Avant ces dépôts de plainte, le procureur de la République de Nice Damien Martinelli avait d'ores et déjà décidé d'ouvrir une "enquête d'initiative" pour "violences sur mineurs de 15 ans par personne ayant autorité".
Les investigations ont été confiées à la Police judiciaire de Nice. En plus du responsable du centre de Cimiez, deux animateurs ont été identifiés sur les vidéos mais il ne travaille plus pour l'Ultra.
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