IVG à Monaco: "C'est un sujet pour lequel la population est prête", estime la militante féministe monégasque Juliette Rapaire

À Monaco, le combat pour la légalisation de l'avortement continue, en cette journée du 8 mars. Nice-Matin est allé à la rencontre de Juliette Rapaire, militante féministe monégasque.

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Amandine Rebourg et Roxanne D'Arco Publié le 08/03/2025 à 07:22, mis à jour le 08/03/2025 à 07:29
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Depuis son plus jeune âge, la Monégasque Juliette Rapaire s'est toujours intéressée aux luttes féministes. Après un séjour à Paris où elle est de toutes les manifestations du 8 mars, et un retour à Monaco, la jeune femme a dû subir un avortement. "Je me suis rendue compte de la complexité de la chose, à Monaco. Les femmes ont le droit d'avorter mais le geste médical demeure interdit", explique-t-elle. Car à Monaco, "on a le droit d'avorter, mais ailleurs". 

Pour subir cet acte médical, il faut traverser la frontière et aller en France. "C'est un secret de polichinelle, en fait. Un médecin français le pratique en France, il est à l'écoute. C'est ce que je souhaite à Monaco". Pour cet acte, la jeune femme doit débourser plus de 500 euros. "Je militais et je savais que c'était interdit mais je me suis dit que c'était une honte en y faisant vraiment face", précise cette dernière. D'où un combat "évident" à mener. 

"Beaucoup de femmes monégasques et de travailleuses françaises à Monaco ont avorté. Je connais moi-même des femmes qui travaillent à Monaco et ont dû avorter en France, elles n'ont pas pu être remboursées, car leur sécurité sociale est monégasque", dit-elle. "L'avortement est une question de santé publique", explique la jeune femme. "On parle de femmes que j'ai accompagnées se faire avorter, de mineures. Derrière chaque avortement, il y a une vie humaine, une femme". 

"Heureusement, les choses ont évolué"

Candidate sur une liste en 2023, la jeune femme s'est rapidement rendue compte que le sujet était très présent. Elle en fait un thème de campagne et en parle. "Depuis que j'ai parlé, cela a été un 'game changer'. Les gens avaient peur mais ont eu envie d'en parler". Candidate sur une liste perdante, elle se félicite d'avoir vu la liste opposante s'emparer du sujet après les élections. "Heureusement, les choses ont évolué", se félicite la jeune femme. 

En septembre dernier, les Monégasques ont été consultés sur le sujet: "Êtes-vous favorable à une évolution législative rendant légale à Monaco le recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) ?" Réponse? Oui! A 80%. "C'est une avancée, ça va faire bouger les lignes", analyse Juliette Rapaire. "Les élus n'attendaient pas ce score mais l'opinion populaire est favorable à cette évolution. On ne peut plus nier que c'est un sujet pour lequel la population est prête."

Signe d'une grande avancée, une proposition de loi a été déposée le 4 mars dernier. Elle entend modifier le Code Pénal, pour "permettre aux femmes enceintes d'interrompre leur grossesse dans leur propre pays, de manière encadrée", et cela, sans "avoir à justifier d'un motif particulier". Elle devrait permettre également "de bénéficier d'une prise en charge par les organismes sociaux" mais aussi de subir cet acte médical dans des conditions sécurisées. 

Mais le chemin est peut-être encore long. S'il s'agit d'une proposition de loi, il faut que cela devienne un projet de loi et que la loi passe. Autant de long mois encore à attendre, pour la trentenaire. Elle s'avance toutefois à donner une date: 2026/2027. "Il va falloir continuer ce combat, et ne pas s'arrêter". 

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