La Collection de voitures du Prince déménage sur le port de Monaco

Cent voitures de prestige appartenant au prince Albert II ou, pour certaines, prêtées par des collectionneurs privés migrent actuellement de Fontvieille à leur nouvel écrin route de la Piscine.

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Thomas MICHEL Publié le 08/06/2022 à 08:30, mis à jour le 08/06/2022 à 10:25
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Inaugurée en 1993 sur les Terrasses de Fontvieille, la Collection de voitures de S.A.S le Prince de Monaco migre route de la Piscine, pour une ouverture le 7 juillet. Photo Jean-François Ottonello

Un livre se referme sur les Terrasses de Fontvieille. Près de trente ans après son inauguration la Collection de voitures de S.A.S le Prince de Monaco met les voiles, pour libérer de la place en vue du grand projet de réaménagement urbain de la zone.

Cap sur le port Hercule, en sous-sol, où 3.500 m2 de locaux ont été aménagés route de la Piscine. Un espace plus restreint que les 5 000 m2 de Fontvieille, mais autrement plus moderne et scénographié.

Après la fermeture au public le 30 mai dernier, les cent véhicules de légende, parqués sur deux niveaux, avaient été petit à petit placés en formation grille de départ au rez-de-chaussée.

Ce mardi matin, à 8h30, la directrice de la Collection, Valérie Closier, a donné le top départ d’un déménagement censé se terminer vendredi.

Illustration Photo Jean-François Ottonello.

"ça fait bizarre, on ne se voyait pas partir"

Hormis une vingtaine de modèles qui rallieront leur nouvel abri par la route, les trois-quarts de la Collection nécessitent de l’huile de coude dans leur migration.

De Nathalie en charge de l’accueil à Valérie, la directrice, en passant par les mécaniciens (Dylan et Marc) et personnels polyvalents (Christophe, Emmanuel, Florian), tout le monde est donc sur le pont. Quatre renforts du Palais princier ont même été dépéchés pour bichonner dans leur transport les De Dion-Bouton de 1903, Hispano-Suiza, Delahaye, Facel Vega, Rolls Royce, Ferrari... et autres Formule 1.

Illustration Photo Jean-François Ottonello.

Poussés jusqu’au monte-charge à l’arrière de la Collection, les voitures sont ensuite hissées sur un plateau au niveau de l’avenue de la Condamine. Direction le port.

Alors que les voitures s’éloignent, les souvenirs émergent pour Christophe, Enfant du pays employé depuis 30 ans. "ça fait bizarre ce grand vide, on ne se voyait pas partir", confesse-t-il. "On a tellement de souvenirs ici. Il y a une quinzaine d’années on avait même sorti toutes les voitures pour un tournage dans Monaco. J’avais pu conduire la Chrysler Imperial qui avait été ramenée des Etats-Unis spécialement pour le mariage du prince Rainier III et de Grace Kelly."

Le genre d’histoires que les futurs visiteurs pourront redécouvrir grâce à la future scénographie.

Illustration Photo Jean-François Ottonello.

30 voitures en sommeil

Sur la route de la Piscine, les trois semi-remorques déchargent les voitures à intervalles réguliers. Plan en mains, Nathalie réceptionne et aiguille les précieuses autos vers leur nouvel emplacement.

Certaines devant patienter sur des places de parking à un niveau inférieur selon l’avancée des travaux d’aménagement. Trente voitures seront quant à elles en sommeil dans le parking de La Colle, faute de places pour les accueillir route de la Piscine.

Alors qu’à une calèche succède l’étonnante Leyat Helica (voir photo), sorte de canot à hélice centrale du début du XXe siècle, nous en profitons pour jeter un œil dans le futur écrin...

Illustration Photo Jean-François Ottonello.

Un nouvel écrin au bord de l’eau

Au 54, route de la Piscine, l’heure est au fignolage pour les ouvriers. Derrière la façade et le parvis de pierres blanches, on s’affaire à peaufiner l’accueil, les portiques d’accès, les éclairages... Derniers raccords avant une inauguration programmée le 7 juillet.

Sur le fronton, exit l’ancien logo avec une vieille voiture superposée au blason des Grimaldi, place à un sobre et élégant "La Collection", sous-titré "Les automobiles de S.A.S le Prince de Monaco".

À l’intérieur, la mise en scène a été confiée, après appel d’offres, au cabinet de scénographie Expositif, déjà auteur des mises en scène du Musée de l’Automobile des 24 Heures du Mans, du Centre national de l’histoire de l’immigration à Paris ou encore de la Cité internationale de la dentelle et de la mode à Calais. à la baguette, Pascal Payeur, dont la directrice Valérie Closier résume la tâche dans un espace où le cheminement restera libre.

"Il y aura un parcours autour de la famille princière et notamment la passion de l’automobile du prince Rainier III, et à l’étage supérieur des voitures de course (sportives, F1, rallye). Mais aussi des thématiques comme la Riviera, Rétromobile... des écrins avec des photos et vidéos projetées derrière les voitures."

Sur place, impossible de ne pas penser au Musée de l’automobile de Turin, référence en la matière. Sans cloisons pour l’heure, l’espace s’inscrit dans la longueur avec des courbes accentuées par une passerelle ouverte sur les deux niveaux d’exposition. Certaines voitures, des F1, seront d’ailleurs harnachées pour défier la gravité et rouler le long des murs.

Le personnel de la Collection, qui jouit d’un nouveau garage à la hauteur du lieu, devra d’ailleurs trouver de nouveaux repères dans l’entretien de certaines voitures perchées sur des socles.

La particularité de la Collection du Prince étant de ne pas être un musée. Ici, les voitures sommeillent mais se réveillent à tout moment. Comme l’historique Chrysler Imperial en 2019, lors du mariage de Louis Ducruet et Marie Chevallier.

Photo Jean-François Ottonello.

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