Le Grimaldi a cette année 25 ans et a augmenté ses surfaces commerciales de 6.000m2. Comment se vit ce changement de dimension?
Nous vivons notre meilleur moment. En termes de chiffre d’affaires, sans encore le dévoiler, je peux dire qu’il sera meilleur que l’an dernier. C’est une très belle satisfaction. Nous nous sommes donnés trois ans pour que l’extension prenne sa pleine puissance. C’est déjà remarquable cette année et pour 2026, l’objectif de chiffre d’affaires augmenté pour le tourisme d’affaires que nous nous sommes fixés est déjà atteint. Alors qu’il nous reste de la place dans le calendrier et que nous sommes encore en train de négocier de très belles affaires. Tout n’est pas parfait, j’ai toujours envie de mieux faire, c’est mon caractère, mais je suis quand même étonnée d’une situation aussi bonne dans un contexte international très compliqué.
Comment l’expliquez-vous? Le business appelle le business?
C’est le cas. Lorsque de belles opérations se déroulent bien, ça crée du buzz dans la presse spécialisée, sur les réseaux. En janvier dernier, la société Milwaukee a organisé sa convention en faisant venir 6.000 personnes du monde entier. Cela crée de l’intérêt pour la destination. Et je mets toujours en avant notre qualité de service qui est largement au-dessus de la moyenne. Nos travaux sont finis, nous n’avons plus de nuisances sonores. La commercialisation de ces nouveaux espaces, nous l’avons travaillée bien en amont, mais beaucoup de clients voulaient voir avant de s’engager. On a aujourd’hui un système qui fonctionne, performant, motivé pour insuffler le meilleur de Monaco à des événements professionnels. L’environnement sécurisé de la Principauté, dans le contexte que l’on connaît, fait que nous sommes un lieu d’accueil parfait pour de grands groupes.
Quelle est la volonté commerciale? Plutôt aller démarcher de grandes entreprises pour qu’elles se réunissent en congrès chez vous ou bien développer de nouveaux grands salons?
En premier lieu, nous devons garder nos clients récurrents. Leurs événements grandissent et il faut leur trouver des solutions pour se développer. Nous accueillons cette semaine par exemple, un congrès européen de prothésistes dentaires, qui s’était organisé chez nous par le passé mais qui ne venait plus faute d’espaces suffisants. Il a pu se faire cette année avec l’extension. Notre objectif est d’attirer de grands noms qui ont une forte valeur ajoutée dans ce qu’ils peuvent amener comme retombées à Monaco. Nous avons pas mal de nouveautés d’ailleurs dans notre calendrier, comme la conférence des ministres des Sports en novembre, les équipes de la Vuelta et, pour la deuxième fois en février, le Forbes Travel Guide.
Le Guide Michelin aussi, qui a annoncé qu’il dévoilerait son palmarès chez vous le 16 mars prochain...
Nous en sommes heureux. C’est un bel événement, médiatiquement bien relayé. Leurs équipes cherchent des destinations différentes chaque année et Monaco avait beaucoup d’atouts, et beaucoup d’étoiles sur son territoire!
La hausse d’activité dans l’établissement a induit un redimensionnement de vos équipes?
Nous restons prudents. Entre cette année et celle à venir, nous aurons augmenté le staff de cinq personnes. Sinon, nous restons sur l’embauche de vacataires pour s’ajuster au mieux en fonction de nos besoins logistiques. Nous ne voulons pas faire peser dans nos charges fixes du personnel que nous ne sommes pas certains d’amortir sur toute l’année. C’est une fine gestion, c’est notre rôle de ne pas être dispendieux même si comme partout, depuis la pandémie, c’est compliqué de trouver du bon personnel intérimaire. Mais on y arrive encore.
L’exposition estivale avec les collections du Centre Pompidou a répondu à vos attentes en termes de fréquentation?
C’est un succès incontestable. 76.500 visiteurs en 55 jours, plus de 1.000 visiteurs par jour. La presse a été unanime. Les visiteurs ont trouvé que l’exposition avait quelque chose de particulier, peut-être dû à cette liberté de visite, à ces salles immersives. Je note aussi que nous avons reçu un public de jeunes et de très jeunes qui ont adoré l’exposition et cet éveil à l’art moderne et contemporain. Ce public, nous avons envie de le garder. C’est notre public du futur, on le travaille.
Ce qui signifie davantage d’expériences immersives dans vos expositions à l’avenir?
Nous ne sommes pas dans une politique d’expositions immersives à proprement dit. Mais nous allons nous en inspirer, utiliser pourquoi pas des expériences interactives pour que le public apprenne plus facilement en s’amusant, surtout les enfants.
La thématique de l’exposition estivale pour 2026, Monaco et l’automobile, s’y prête d’ailleurs.
Hormis le tourisme d’affaires, votre offre culturelle s’est densifiée cet automne?
Là aussi, on essaye d’aller vers tous les publics. Nous avons repris les Thursday Live Sessions, nous aurons Hoshi, en unplugged, sur la scène de la Salle des Princes le 4 octobre. Mais aussi l’Opéra, l’Orchestre, le théâtre Princesse Grace et les Ballets qui célébreront cette saison leurs 40 ans chez nous. En fin d’année, nous aimons donner une certaine priorité aux familles dans les spectacles. Ce sera le cas avec Disney en concert, dont la réservation cartonne. Puis La Reine des neiges, un show musical sur glace. Et notre traditionnelle comédie musicale de fin d’année, pour décembre, cette fois, Charlie et la chocolaterie.
Et pour les grands?
L’humour bien sûr avec Marine Leonardi, les Sérénissimes de l’humour qui fêteront leurs vingt ans. Nous aurons aussi David Hallyday, Jérémy Frerot et aussi une production que nous recevrons, le spectacle La légende de Monte-Cristo, une comédie musicale qui démarre en janvier au Dôme de Paris et qui devrait faire l’événement.
D’autres projets?
J’avais envie de renouer avec nos electro-party qui ont marqué nos premières années. L’été, il existe beaucoup de propositions pour ce type de musique; l’hiver il y en a beaucoup moins pour les jeunes. On a fait un essai avec Bon Entendeur en janvier pour la soirée des 25 ans. Et nous avons décidé, le 6 février, de proposer un beau plateau avec Ofenbach en tête d’affiche, Nathalie Duchene et Feder pour une grande soirée dans l’espace Ravel, où il n’y a aucun pilier, ce qui nous permettra de faire une belle configuration, des tables d’un côté, les gens debout de l’autre. Et si la formule prend, pourquoi pas un mini-festival en 2027...
Augmenter les spectacles vivants, c’est un autre objectif?
La performance se fait d’abord en interne, quand les équipes trouvent la disponibilité dans notre agenda pour que tous nos types d’événements ne se gênent pas entre eux et entrent dans notre budget. Ce que je constate, dès que l’on met un spectacle en vente, ça se passe très bien. Tous nos spectacles sont complets, ça ne veut pas dire pour autant qu’on gagne de l’argent, avec notre capacité de salle qui est limitée pour amortir les coûts. C’est pour cela qu’on a un budget culture de l’État. Mais notre mission est que les gens viennent, que le spectacle soit plein, que le public soit content. Je ne la perds pas de vue.
commentaires