"Sûrement l’une de mes meilleures expériences académiques": l’Académie de la mer de Monaco séduit des étudiants du monde entier

Laurent Anselmi, directeur de l’Académie de la mer, revient sur les enseignements prodigués lors de cette deuxième session d’été.

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S.T. Publié le 20/07/2025 à 12:15, mis à jour le 20/07/2025 à 12:30
L’Académie de la mer réunit des auditeurs aux profils divers et variés, attirés par cette plus-value qu’elle représente dans leurs parcours professionnels. Photos Cyril dodergny

"La mer à 360 degrés. " Telle est la promesse de l’Académie de la mer qui a conclu récemment sa deuxième session d’été avec un colloque sur "la mer et les énergies".

Un colloque auquel était présent le prince Albert II mais aussi et surtout, les dizaines d’auditeurs, aux profils divers et variés, venant de tous horizons, qui, pendant 12 jours, ont abordé la question maritime sous l’aspect scientifique, juridique, économique et géopolitique.

Un Docteur qui veut rapporter ses acquis à Djibouti

Parmi ces auditeurs, un Docteur. Le Docteur Ali Miganeh Hadi, enseignant-chercheur à l’université de Djibouti et directeur d’un centre de recherche en logistique et transport.

S’il est déjà calé sur une partie de la question maritime, ayant écrit un ouvrage paru en France aux éditions L’Harmattant "De l’insécurité maritime à la logique des marchés", il est venu compléter sa maîtrise du sujet pour ensuite tenter de l’appliquer en Afrique de l’Est.

"Ce qui a été intéressant pour moi, en tant que spécialiste de la question maritime, c’était de découvrir d’autres facettes. Notamment sur la gestion des déchets plastiques qui est un danger pour notre environnement, y compris à Djibouti. Je veux porter cette voix forte en Afrique de l’Est, présenter cette réalité à laquelle nous sommes confrontés et qui a été très bien expliquée de manière simple mais grave", assure-t-il, rappelant l’importance que ce sujet revêt pour son pays, situé en face du stratégique détroit de Bab el-Mandeb où transite plus de 40% du commerce mondial.

Non lui de lui, écoutant attentivement le colloque de clôture, Claudia Danculescu, une jeune Roumaine, qui vient de finir son alternance au sein d’une agence maritime à Dunkerque, après un Master en commerce international, affirme que ce cycle d’études aura une réelle utilité dans sa vie professionnelle.

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"L’une de mes meilleures expériences académiques"

"C’était un cursus très intense et pédagogique. Je ne regrette pas cette expérience, sûrement l’une de mes meilleures expériences académiques", concède-t-elle, avant de poursuivre.

"Je n’avais aucune notion en biologie, en science ou en droit de la mer avant de venir. Je retiendrais particulièrement ces enseignements en droit de la mer, les notions qui ont été développées et les définitions que j’ai pu apprendre. J’ai également enrichi mes connaissances avec ce qu’on a abordé sur la pollution des plastiques ou sur les espèces en voie de disparition. Mais si je devais peut-être retenir une formule, c’est celle énoncée par un professeur: 'La mer commence ici'. Car même dans un territoire enclavé, sans accès à la mer, la mer commence bien ici."

"Il me manquait cet aspect scientifique"

À l’inverse, Hana Serbec, cette jeune juriste slovène, plutôt sensibilisée aux questions du droit maritime, est venu enrichir ses connaissances scientifiques pour les mettre à profit de sa profession... et de son pays.

"Ce qui m’a le plus servi, ce sont les connaissances scientifiques. Lorsque j’abordais des textes européens sur le droit de la mer, il me manquait souvent cet aspect scientifique. Le fait de rencontrer des personnes d’horizons différents permet également d’élargir son carnet d’adresses et de s’enrichir mutuellement", dit-elle.

À l’issue de ces 12 jours de formation, les auditeurs sont partis regagner leurs professions et activités respectives, dans leurs pays respectifs, avec la forte conviction que ces acquis leur seront utiles tout au long de leur carrière...

Le Souverain et Laurent Anselmi, assistant vendredi au colloque de clôture de la deuxième session de l’Académie de la mer. Photos Cyril dodergny.

4 questions à Laurent Anselmi, directeur de l’Académie de la mer

Comment s’est articulée cette deuxième session d’été de l’Académie de la mer?

Elle a été conçue à partir de ce que nous avons fait l’an dernier mais en considération des desiderata exprimés in fine par la précédente promotion. Nous avons maintenu le format avec trois enseignements fondamentaux en matinée, un en environnement, un sur la géopolitique des mers et des océans et un sur le droit de la mer. L’après-midi, on a introduit de nouvelles thématiques, une sur les flux migratoires qui empruntent les voies maritimes. Deux journées également sur la Méditerranée dans tous ses états. Nous avons vraiment abordé cette session fidèle à notre logique, "la mer à 360 degrés".

D’autres nouveautés cette année à souligner?

On a abordé la question des problèmes des frontières maritimes, la Camargue dans l’interface terre-mer, on a introduit une session sur la question baleinière avec des scientifiques, des juristes, des soignants sur site. On a aussi un peu réduit la durée des enseignements car nos auditeurs de l’an dernier ont fini sur les rotules. Et on a programmé notre colloque de clôture sur une journée au lieu de deux, avec de nouvelles thématiques, l’an dernier c’était "pêche ou surpêche", cette année sur "la mer et les énergies".

Vous avez parlé de la question migratoire. Celle-ci est indissociable de la question maritime?

Elle est au cœur. En Europe, il y a assez peu de passage par la terre. On a fait venir l’ancien directeur de la police aux frontières française, italienne, qui a parlé de ce qui se faisait en Méditerranée, en mer du Nord, dans la Manche… on a également fait appel à des juristes ou des humanitaires comme Sos Méditerranée qui sauvent les migrants en mer. Nous n’avons pas fait de politique, on a voulu parler de la situation telle qu’elle est avec un maximum d’objectivité.

Comment se présentera le cycle d’études pour la troisième session en 2026?

Le colloque de clôture parlera sûrement de "la mer et la santé humaine". On va travailler sur le cas des méduses et puis, peut-être, sur la désalinisation de l’eau de mer, en lien avec l’énergie, avec un point de vue technique et philosophique.

Propos recueillis par S.T.

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