Elle est pratiquée par des soignants dans des services hospitaliers aussi divers que la réanimation, la néonatologie ou les soins palliatifs mais aussi dans les cabinets de nombreux professionnels de santé libéraux.
La RESC (1) – résonance sous-cutanée – est une méthode d’écoute et d’accompagnement du patient développée en 1991 par Patrick Fouchier, un kinésithérapeute varois formé en médecine traditionnelle chinoise. Il en explique les grands principes.
Comment définir la RESC?
C’est une méthode fondée sur l’écoute digitale du corps, sur les ressentis tactiles du praticien et ceux éventuellement exprimés par le patient. Il s’agit de clarifier les turbulences provoquées par la maladie, l’anxiété ou la douleur et d’accompagner le patient vers le soulagement. On recherche des signes, non pas de la maladie, mais des ressentis physiques, psychiques et émotionnels de vécu douloureux. Ce ressenti de la douleur est très différent selon les patients, et dans tous les cas, on est en dehors du mesurable. On se situe juste dans l’écoute du patient, de son histoire, de son vécu.
Quels principes ont guidé la mise au point de cette méthode?
Du point de vue de l’attention aux signes du corps, elle est proche de la médecine chinoise. Elle est aussi basée sur la perception de la propagation des ondes dans les liquides, un sujet sur lequel j’ai travaillé avec un laboratoire d’océanographie. La RESC considère le corps humain comme un milieu aqueux, et selon un principe d’écoute tactile entre deux points, elle utilise la propagation des ondes de son par le trajet connu des méridiens pour permettre le "drainage" non invasif des phénomènes émotionnels liés à la maladie, comme la douleur ou l’anxiété. Je n’affirme rien: cela reste une hypothèse mais 40 ans d’observation me font penser qu’il y a du vrai. L’idée de la RESC, c’est donc de percevoir un blocage entre deux points et de redonner de la fluidité pour aider le patient à se détendre, en laissant le corps faire son travail pour l’accompagner vers un ressenti d’apaisement. Elle ne substitue en aucun cas au traitement médical.
Qu’en est-il de l’évaluation de cette méthode?
Un travail de recherche est en cours pour permettre la reconnaissance de la RESC comme une technique de médecine intégrative, au même titre que l’hypnose par exemple.
Comment se passe une séance?
La personne est allongée, le praticien l’interroge sur son ressenti, ce qui l’amène, sa demande du jour, de l’instant… Certaines parlent, d’autres pas. L’idée est que cette approche libère la parole, du patient et du corps. C’est différent d’un massage, de l’acupression ou de l’acupuncture: on ne projette rien, c’est une écoute corporelle, une psychothérapie du corps. On l’aide à se réparer, à s’apaiser. Cela peut être également une préparation qui facilite l’acceptation des soins.
Qui sont les personnes formées?
Uniquement des professionnels de santé diplômés d’état ou des psychologues et des ostéopathes. La RESC n’est pas une thérapie: ce n’est pas prescrit. C’est une technique d’accompagnement qui répond aussi à une demande des soignants d’avoir un outil propre. Elle est enseignée et pratiquée dans de nombreux hôpitaux. Certains établissements, comme le centre hospitalier d’Arles, dédient un temps réservé aux praticiens pour exercer cette méthode sur les patients… ou sur les soignants.
1. La RESC est encore connue sous son ancien nom (résonance énergétique par stimulation cutanée) dans certains services hospitaliers.
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