Reproduction de poissons, sauvegarde des coraux... des enjeux majeurs pour le Musée océanographique de Monaco
Le Musée océanographique, c’est 650.000 visiteurs par an et une organisation réglée comme du papier à musique. Pendant 24 heures, Monaco-Matin s’est immiscé dans le quotidien des salariés et dans les secrets d’un lieu dont la renommée n’est plus à prouver.
Article réservé aux abonnés
Sacha TisicPublié le 29/07/2024 à 10:47, mis à jour le 29/07/2024 à 15:16
reportage
Dans la réserve, les coraux sont bouturés pour éviter les prélèvements en milieu naturel.Photo Jean-François Ottonello
Dans les sous-sols, au -5, se trouve l’un des centres névralgiques du musée: la réserve. Une équipe tournante de cinq personnes y mène des programmes de reproduction de poissons et de sauvegarde de coraux, pour alimenter les aquariums aux étages supérieurs et éviter les prélèvements en milieu naturel.
"On s’intéresse aux espèces qui vivent en bande ou en couple. Actuellement, on reproduit des petites sardines tropicales. On attend qu’elles prennent la taille adulte pour les mettre dans le grand bac à requin. La sardine donne une dynamique incroyable dans le bac, en plus de stimuler les requins", précise l’aquariologiste Laëtitia Cluzel.
Récemment, 1.500 d’entre elles sont nées dans la réserve. "On est super content, la dernière fois c’était 500 et l’avant-dernière fois 150." Les anthias sont également au cœur d’un programme de reproduction qui dure environ 45 jours. "À l’origine, on a reçu un lot uniquement composé de femelles. Certains poissons prennent ensuite la dominance et deviennent mâles", explique-t-elle.
Pour le processus, "le poisson pond la nuit, on récupère les œufs le matin [avec un seau récupérant les œufs en surface, NDLR] et l’éclosion arrive dans la journée. Il faut attendre trois jours pour que la larve soit fonctionnelle. Vient la phase de métamorphose où on va sortir la larve de la pouponnière pour qu’elle se transforme en un petit adulte".
À terme, ces anthias, tout comme les sardines, ont vocation à passer dans les aquariums ouverts au grand public. Et le corail constitue un élément essentiel de leur écosystème.
Laëtitia Cluzel inspecte la reproduction des anthias.Photo Jean-François Ottonello.
Face au blanchissement de corail dû au réchauffement climatique, au musée, on pratique la bouture. "Plus les mers se réchauffent, et plus le corail ne supporte plus d’accueillir l’algue qu’elle abrite pour se protéger, et comme les algues sont colorées, le corail perd de sa couleur, il blanchit, n’a plus assez d’énergie, et meurt", explicite Xavier, le monsieur corail du musée.
La bouture, c’est "couper des branches de corail, qui est une colonie d’animaux, avec une scie à ruban. On la colle avec du cyanolite sur un plot. Puis une colonie se reforme, la branche colonise le support et ça développe un squelette".
Des coraux reformés qui se retrouveront peut-être bientôt dans l’aquarium corail du musée... "Ça sert aussi à créer un beau décor, à faire plaisir au visiteur, et à avoir un joli aquarium, représentatif réalité."
Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe
Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une
information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur
Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires
ressentis comme intrusifs.
Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo
afin de débloquer l'accès au site lors de votre session
Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.
Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.
Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.
commentaires