Les téléphones portables strictement interdits aux élèves du CM2 à la Terminale dès cette rentrée scolaire à Monaco

Dès ce lundi 8 septembre, jour de rentrée scolaire à Monaco, les élèves du CM2 à la Terminale recevront une pochette à verrouillage automatique dans laquelle ranger leur smartphone quand ils sont dans l’établissement. Sous peine de sanction.

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Cédric Vérany Publié le 03/09/2025 à 14:32, mis à jour le 03/09/2025 à 14:33
La mesure touchera les élèves des collèges et lycées publics de Monaco, ainsi que les primaires en classe de CM2. Photo Michel Clementz / PQR

C’est l’annonce forte de cette rentrée scolaire 2025 à Monaco. À quelques jours de la reprise des cours, le directeur de l’Éducation nationale, Jean-Philippe Vinci, vient d’annoncer ce mercredi que les téléphones portables seront désormais persona non grata dans les établissements scolaires.

"Le gouvernement princier a décidé d’appliquer ce qui est déjà dans les règlements : l’interdiction totale de l’usage du téléphone portable du CM2 au lycée", explique-t-il.

Une housse verrouillée magnétiquement


Concrètement, ce lundi 8 septembre, jour de rentrée, chaque élève se verra remettre une housse dans laquelle, une fois entré dans l’établissement, il devra y ranger son téléphone.

La housse se verrouille magnétiquement sans permettre l’accès ni à l’objet, ni à son contenu. Et agit comme une cage de Faraday, bloquant les ondes en empêchant de connecter le téléphone à un ordinateur ou une montre. Un outil pensé pour une pause numérique totale.

"On lutte contre les algorithmes prédateurs"

À la fin des cours, les élèves passeront ensuite leur pochette dans une borne pour la débloquer et retrouver l’usage de leur smartphone.


"Le numérique fait partie de nos vies, on ne lutte pas contre les écrans, on lutte contre l’addiction aux écrans, contre les algorithmes prédateurs comme l’a formulé la ministre australienne de l’Éducation", plaide Jean-Philippe Vinci. "Ce n’est pas juste disciplinaire, c’est éducatif. Ce qui est intéressant, c’est de les faire réfléchir sur l’addiction. Est-on capable de tenir quelques heures sans son téléphone ? La réponse est oui car dans tous les établissements où ça a été mis en œuvre, c’est un grand succès. Les profs sont contents, les élèves sont contents."

"Une mesure de santé mentale plus que de vie scolaire"


A la différence de la France, où la pause numérique est active dans les collèges de l’Hexagone, à Monaco la mesure touchera le collège Charles-III et les lycées Albert-Ier et Rainier III. Ainsi que les classes de CM2 dans les écoles primaires.

"Nous avons voulu faire une mesure globale, qui je l’espère aura un effet positif sur le climat scolaire. L’excès d’écrans entraîne le manque de sommeil, une certaine anxiété, un isolement. Ne pas utiliser son téléphone dans un collège ou un lycée, cela évite l’addiction, le harcèlement en milieu scolaire. Cela évite aussi de prendre des photos à gauche à droite dans l’établissement, de se filmer... Pour moi c’est une mesure de santé mentale plus que de vie scolaire. J’ai vécu cela lorsque je faisais cours et certains élèves essayaient de sortir le portable. Ou dès qu’il y a un intercours de trois minutes, ils sont dessus. Aujourd’hui tout le monde scrolle, c’est problématique, mais on ne fait rien. Cette mesure sera bénéfique, je crois à l’attention en cours et à la relation aux autres."

Une mesure ambitieuse


Les équipes de la direction de l’Éducation nationale ont réfléchi ces derniers mois à la mise en place de cette nouvelle norme, consultant notamment l’Association des Parents d'Elèves des Ecoles de la Principauté de Monaco (APEM), mais aussi les échanges de la commission consultative jeune où les élèves évoquaient la pression scolaire et la santé mentale. Et avaient proposé une semaine sans portable.

Le choix s’est porté sur une mesure plus ambitieuse, abondée par l’État qui a passé commande à la société française No Phone, pour se fournir rapidement en pochettes hermétiques.


"Chaque élève sera responsable de sa housse, il pourra la customiser s’il le souhaite. Mais si le smartphone est sorti de sa housse, ce sera sanction", prévient le directeur de l’Éducation nationale, qui anticipe la question des familles. "Si des parents doivent joindre leur enfant ou le contraire, ils passeront par la vie scolaire, où les équipes sont joignables comme elles l’ont toujours été."

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