Exposition universelle: à quoi va ressembler le pavillon de Monaco à Osaka en 2025?

Le Pavillon de la Principauté au Japon sera un bâtiment entouré d’un jardin d’essences méditerranéennes et mettra en avant les engagements environnementaux du pays.

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Cedric Verany Publié le 22/04/2024 à 11:24, mis à jour le 22/04/2024 à 14:32
Composé de plusieurs bâtiments, l’emplacement dédié à Monaco dans l’exposition sera végétalisé pour surprendre les visiteurs. (Visuels Jerome Hein Architecte & Atelier Pierre) (Visuel Jerome Hein Architecte et Atelier Pierre)

Quelques jours avant sa disparition, il confiait en primeur que le bâtiment serait "très végétal" pour représenter Monaco à la prochaine Exposition universelle. Albert Croesi s’en est allé il y a bientôt un an. Mais ses projets pour Osaka 2025 ont persisté.

Et c’est en lui rendant hommage que Mireille Martini, présidente déléguée de Pavillon Monaco, a dévoilé les contours du bâtiment très végétalisé qui portera l’étendard de la Principauté du 13 avril au 13 octobre 2025, à l’occasion de l’Exposition universelle d’Osaka au Japon.

Le souverain a découvert la maquette présentée au Musée océanographique par Mireille Martini, patronne de Pavillon Monaco, et Louis Ducruet, nommé commissaire honoraire du pavillon à Osaka. (Photo Cyril Dodergny).

Les équipes prennent ces jours-ci possession de la "modeste parcelle" de 877 mètres carrés allouée à Monaco pour construire son bâtiment.

Bien positionnée au cœur d’une île artificielle de 155 hectares construite dans la baie d’Osaka. "Nous avons un bon emplacement, en angle, proche d’une entrée et d’un accès au ring", précise Mireille Martini. Ce ring, immense structure circulaire d’un diamètre de 615 mètres, coiffera le site à 12 mètres de haut. Ce qui en fera l’une des plus grandes structures en bois au monde, d’environ 60 000 mètres carrés pour se promener dans l’exposition.

Connecter les esprits

Après Dubaï 2021 placée sous la thématique "connecter les esprits, construire le futur", l’Exposition universelle d’Osaka l’an prochain se développe autour de l’idée de "construire la société du futur, imaginer notre ville de demain". Monaco s’installera dans le quartier "connecter des vies", sur le site divisé en trois zones pour accueillir quelque 160 pays participants.

Un espace VIP évoquera les Caves de l’hôtel de Paris. (Visuels Jerome Hein Architecte & Atelier Pierre).

"La Principauté a toujours été présente à ces événements, car nos souverains ont compris combien cela était important pour Monaco sur la scène internationale", rappelle justement Mireille Martini, "nos comportements ont changé mais rien ne saurait remplacer les échanges humains qui font tout l’intérêt de ces expositions."

Pour cette nouvelle Exposition universelle, c’est un budget de 17,5 millions d’euros que le gouvernement a alloué à Pavillon Monaco.

Une somme conséquente, qui pourrait servir aussi les intérêts de la Principauté. Notamment touristique. Les autorités japonaises estiment à 28 millions le nombre de visiteurs attendus pendant les six mois de l’exposition. Un public essentiellement asiatique en provenance du Japon, de Corée ou de Chine, également convoité par les professionnels du tourisme monégasque pour venir à l’avenir, les inciter à visiter la Principauté.

Ambiance dans les salles du pavillon. (Visuels Jerome Hein Architecte & Atelier Pierre).

Autre intérêt, entre 2021 et 2022 à Dubaï, Albert Croesi avait eu l’idée d’offrir l’expérience à des jeunes de la Principauté de travailler pour une Exposition universelle en faisant vivre au quotidien le pavillon de Monaco.

Pour Osaka 2025, l’expérience sera reconduite, à un détail près.

"Contrairement à Dubaï où le public était essentiellement anglophone, force est de constater que le visitorat attendu à Osaka ne parlera que très peu la langue de Shakespeare. Nous avons dû nous contraindre à recruter des jeunes qui parlent Japonais, et j’ai été agréablement surprise du nombre de Monégasques et de résidents qui remplissaient ces critères", détaille Mireille Martini. Treize jeunes viendront épauler les équipes de Pavillon Monaco. Et pourront vivre l’expérience d’une vie.

Les architectes Jerome Hein et Nicolas Fedoroff ont dessiné le bâtiment suite à un concours lancé en Principauté. Cyril Dodergny.

La rencontre entre le Japon et la Méditerranée

Le parti pris est osé. Lors des Expositions universelles, à l’intérieur de leurs pavillons, les pays rivalisent souvent d’artifice et d’ingéniosité pour transformer leur bâtiment en parc d’attractions. À Osaka, l’an prochain, Monaco développera un projet où l’extérieur est aussi important que l’intérieur. L’idée est celle d’un tandem d’architectes de la place : Jérôme Hein (The A Group) et Nicolas Fedoroff (Atelier Pierre) qui avaient répondu au concours d’idées lancé en son temps par Albert Croesi auprès de l’ordre des architectes monégasques. Avec au cahier des charges, la volonté demandée de mettre en avant les actions environnementales portées par la Principauté.

"Prendre soin de la merveille"

"Nous avons recentré notre sujet sur un thème qui nous tient à cœur : la place que l’on donne aujourd’hui aux espaces verts dans les villes", résument les architectes. Qui ont eu l’idée de la rencontre entre un jardin japonais et un jardin méditerranéen. "La façon de tailler les arbres, le traitement des sols nous ont inspirés dans le design et l’architecture de notre pavillon. Et comme fil d’Ariane, nous sommes attachés à la thématique de la rose, chère à la princesse Grace, qui apparaîtra sur la façade, aux plafonds pour une cohérence globale."

Entre la série de bâtiments aux tailles diverses, c’est tout un jardin qui sera coplanté d’oliviers et de palmiers notamment avec l’expertise de l’architecte paysagiste Julien Rossignol, comme les ébauches et la maquette du pavillon le dévoile. Un pavillon qui aura pour concept « prendre soin de la merveille", en filigrane : prendre soin des merveilles de la Terre et de la nature.

À l’intérieur, les visiteurs internationaux seront aussi sensibilisés aux actions mises en œuvre par Monaco tant à l’international qu’en interne, en matière de développement durable. "Nous porterons aussi la voix de notre souverain, en matière de protection des océans", complète Mireille Martini. La scénographie a été confiée à l’agence Simmetrico, qui avait déjà collaboré avec Monaco à Astana en 2017.

Les équipes auront la tâche dans un espace contraint de présenter Monaco à un public étranger et de déployer des installations ludiques pour étayer l’engagement environnemental de la Principauté.

Le pavillon, comptant sur des interventions artistiques sera articulé autour d’un grand arbre qui symbolise l’enracinement de Monaco dans son histoire et ses valeurs de développement, de croissance et de durabilité. Ses branches évoquant l’engagement et les projets pour promouvoir un avenir durable qui concerne tout le monde. Le point fort sera évidemment le jardin entourant la structure.

À moins que le lounge rendant hommage aux Caves de l’hôtel de Paris, installé à l’étage n’attire les amateurs de bon vin ?

Des recherches architecturales pour les pavillons depuis 1873

C’est la règle, dans une Exposition universelle, il faut être vu ! Et les nations participantes n’hésitent pas à investir pour créer des pavillons singuliers, parfois tape à l’œil, pour être remarqué dans ces villes éphémères développées tous les quatre ans quelque part dans le monde.

La Principauté de Monaco participe aux Expositions universelles depuis 1873, rendez-vous qui se tenait cette année-là à Vienne en Autriche. En 1958, Monaco a adhéré au Bureau International des Expositions (BIE) en 1958. Et a depuis pris part à toutes les Expositions universelles, dont celle qui s’est déroulée à Osaka en 1970.

En accentuant au fil des années, l’architecture, le design et le propos de ses pavillons. Tour d’horizon des plus récentes réalisations.

1873, première participation à Vienne. (Photo DR).
À Milan en 2015, le pavillon démontable a été ensuite réinstallé au Burkina Faso. JFO.
Pour l’an 2000 à Hanovre, un pavillon remarqué. (DR).
À Dubaï en 2021, un pavillon émergeant comme un diamant. (DR).
Shanghai, en 2010, la maison de Monaco éclairée pour l’exposition de tous les records en Chine. (DR).

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