A Antibes ce dimanche soir encore, Paul Mirabel nous parle d'amour

Hier soir et ce soir encore à Antibes, l'humoriste Paul Mirabel déroule sa leçon de l'amour sur la scène d'Anthea. Pour celles et ceux qui l'auraient raté, il revient dans un an, au palais Nikaia à Nice et au Zénith de Toulon. Dépêchez-vous il ne reste que quelques places.

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Karine Michel Publié le 02/03/2025 à 15:30, mis à jour le 02/03/2025 à 15:33
Après une première soirée hier, Paul Mirabel remonte ce dimanche en fin d'après-midi sur la scène d'Anthea à Antibes, pour parler d'amour. Photo Fifou

Il est l'un des humoristes français les plus bankables, affiche complet dans toutes les salles. Après "Zèbre", son premier spectacle, Paul Mirabel ramène sa silhouette longiligne et sa voix nonchalante sur scène pour cette fois, nous parler d'amour.

Hier soir sur la scène du théâtre Anthéa à Antibes, où il joue ce dimanche en fin d'après-midi encore (on se calme, c'est complet !), chacun aura bien retenu la leçon. Paul Mirabel, vrai timide qui se soigne sur scène, a accepté de répondre à nos questions après son spectacle, et même si, comme il le dit lui-même, "ce n'est pas facile d'être face à quelqu'un qu'on admire", on y est allée sans détour et franchement, sans regret. 

Qu'est ce qui vous a donné envie de parler d'amour  ? 

C'est venu assez naturellement. Je me suis rendu compte que j'avais envie de parler de plein de sujets, et que le point commun entre eux, c'était l'amour. Que ce soit en matière de notoriété que je considère comme une forme d'amour de la part des gens. Entretemps, une histoire amoureuse avait pris de la place dans ma vie et je me suis rendu compte que tout cela agrégé donnait un bon thème et un bon fil rouge pour mon spectacle. 

Cela vous a pris combien de temps ? 

Cela m'a pris un an d'écriture, c'est l'objectif que je m'étais fixé. Pour vous donner une petite anecdote, j'ai fini ma tournée pour "Zèbre" en mars 2023 par six dates au Grand Rex à Paris. Une salle de 2500 personnes, assez costaud pour moi. J'ai terminé un samedi et dès le lundi, j'étais en train de tester de nouveaux sketchs pour celui-ci. Et c'était un vrai challenge pour moi d'arriver à tenir mon objectif que je m'étais fixé.

Pourquoi un tel objectif ? Vous avez horreur du vide ? 

On est obligé de réserver les salles  à l'avance... J'avais déjà la date en tête parce que j'ai un peu peur de ne rien faire. En fait, je n'ai fait que monter sur scène ces dernières années et ça me paraissait vertigineux de n'avoir rien à faire. Et puis, très honnêtement, ça part du fait que j'avais des choses à raconter. J'avais envie et besoin de les raconter. Si je n'avais rien eu de concret, ou que je n'avais pas ressenti le besoin de monter sur scène, je ne l'aurais pas fait.

Voilà déjà plusieurs mois que les dates de votre tournée des zénith l'an prochain ont été annoncées, et sont quasi complètes... Comment abordez-vous ce plébiscite ? 

Alors je vous avoue que je n'y pense pas du tout. Très honnêtement, je ne fais pas attention aux chiffres, je prends les dates une par une. Parce qu'il y en a beaucoup et que c'est ma façon de ne pas voir la montagne je pense... En fait, ça ne veut tellement rien dire.

Vous n'avez plus envie de randonner pour gravir la montagne ? (1)

(Il sourit) Si je pourrais. Je m'y suis mis en plus.  Plus sérieusement quand je vois les chiffres des pointages ça me rassure en tant que coproducteur du spectacle bien sûr mais en tant qu'artiste, j'essaie de ne pas y penser.

Votre mère, votre copine... Il y a beaucoup de vous dans ce spectacle. Quel a été le sujet le plus sensible à mettre en mots ? 

C'est marrant parce qu'il y a vraiment des éléments plus faciles à amener que d'autres. Disons qu'en fait, certaines choses prenaient tellement de place au quotidien que je ne me voyais pas ne pas en parler. La notoriété par exemple, c'est venu assez facilement. Aller sur des terrains un peu plus cru, disons le comme ça, c'est quelque chose que je ne faisais pas du tout avant. Mais là j'ai voulu essayer de le faire à ma manière. La sexualité c'est un sujet sur lequel je suis plutôt pudique, il y a plus de précautions à prendre que sur la randonnée (il sourit). 

Le féminisme ? 

C'était un vrai et beau défi parce que je voulais parler de ce thème-là. Jusqu'à présent j'ai rarement écrit sur ces thèmes. Avant, je partais d'observations et j'essayais d'en faire un thème alors que là, je suis vraiment parti des thèmes et de trouver les blagues autour. Le féminisme comme c'est un sujet délicat, j'ai dû lire dessus et discuter avec des gens avant de l'aborder. Mais je suis assez fier parce que c'est la première fois que j'ai l'impression d'avoir un sketch sur un thème... Presque scolaire en fait, qui n'est pas une expérience personnel en fait. C'est comme une chronique qu'on m'aurait commandé... 

L'amour, vous en parliez déjà dans "Zèbre", votre précédent spectacle, en vous demandant si vous étiez amoureux le matin... Vous l'étiez ? 

Oui oui. C'est vrai que j'avais quelques blagues sur l'amour... Ce sont vraiment des réflexions sincères, propres aux périodes auxquelles je joue ces spectacles. Ce que je racontais dans le premier correspondait à l'état d'esprit du moment. 

Vous évoquez la notoriété, quel rapport entretenez-vous avec elle ? 

C'est un peu particulier à gérer parce que ça dérègle... ça modifie complètement tout ce à quoi vous êtes habitué : quand on sort dans la rue, on n'est pas censé être reconnu par quelqu'un, la notoriété modifie forcément votre quotidien et le rapport aux gens. Après, disons que je m'y suis habitué, je sais l'appréhender mais ça me paraît toujours complètement illogique... 

Vous qui êtes un vrai timide, cela vous demande de prendre sur vous parfois ? 

Un petit peu, de temps en temps... Mais je ne veux pas le tourner en désavantage parce que cela m'a donné une forme de reconnaissance qui a amené une forme de confiance en moi je pense. Et c'est vrai qu'il y a des situations où c'es quand même globalement positif. Je n'ai pas une notoriété pesante, et je pense que si on le veut vraiment, il y a plein de façons de la vivre discrètement. 

En matière de notoriété, vous êtes également très présent sur les réseaux sociaux.

En fait, on s'en occupe pour moi. Personnellement j'ai tout enlevé de mon téléphone, parce que je veux me préserver... D'abord parce que c'est quand même chronophage, on s'expose à beaucoup de choses, et j'ai envie que le peu de temps libre dont je dispose soit consacré à autre chose, tout simplement. Les réseaux sociaux, si je n'en avais pas l'utilité professionnelle, je ne suis pas certain que j'y serais, même si je m'en sers dans mon métier pour transmettre et partager certaines choses. 

Vous entrez en scène sur du Claude François... Comment est venu cette idée qui vous change radicalement ? 

(il sourit) en fait, ça faisait très longtemps que j'avais envie de rentrer sur scène en "dansant", enfin en bougeant un peu. Et sachant que j'ai conscience de l'image que les gens ont du premier spectacle, et du personnage que j'y étais, je trouvais que c'était une bonne cassure d'apparaître comme ça, que ça surprenait... Et moi ça m'amuse et me déstresse un peu. 

Vous multipliez aussi les interactions avec le public dans ce spectacle? 

Je n'en faisais pas trop avant c'est vrai. Et comme je voulais un peu chambouler les choses, je me suis dit que c'était le moment de m'y consacrer. ça me permet de faire d'avoir des spectacles un peu différents les uns des autres, ce qui était, par défaut, quelque chose qui me manquait un peu sur "Zèbre". Je ne sais pas si c'est purement égoïste mais je crois que les gens aiment bien avoir l'impression de vivre un moment unique, et moi aussi, ça me sort du texte de temps en temps. 

Et le foot dans tout ça ? Vous verra-t-on un jour jouer avec M'Bappé ?

J'aimerais bien. J'aime beaucoup le foot, je participe à pas mal de matchs caritatifs auxquels j'ai eu accès par le stand up. C'est vraiment un truc que j'ai rêvé de faire petit, je suis heureux de le pratiquer aujourd'hui. 

Mais M'Bappé plutôt au PSG ou au Real ? 

M'Bappé tout court. ça fait partie des petits trucs qui me stimulent d'avoir ce genre de référence. 

Vous êtes dans l'année de vos 30 ans. Comment le vivez-vous ? 

Franchement, ça me stresse un peu parce que j'ai l'impression que la vingtaine est passée très vite. Surtout avec un covid au milieu (il sourit). Et puis je ne me suis jamais projeté à 30 ans. Comme tout ce dont j'avais envie m'est arrivé dans la vingtaine, j'ai l'impression que je vais avoir 20 ans toute ma vie. En fait, comme on raisonne en termes de saisons, de tournées, en années d'exploitation, cela nous donne une autre notion du temps... On a vite deux ans qui passent. ça me fait peur parce que j'ai l'impression d'être vieux pour le coup... Je vois des gens qui ont 20 ans à qui je dis qu'on a le même âge mais non... En fait ils ont dix ans de moins que moi. C'est d'autant plus particulier que j'ai l'impression que 30 ans, c'est la dizaine des responsabilités avec tout ce qui constitue une grande personne, un adulte.. Alors que j'aime l'insouciance des 20 ans. Mais le croisement où j'arrive en termes d'âge, avec ce que cela implique, me plaît bien finalement. Et puis de toute façon, je n'ai pas le choix (il rit). 

Qu'aimeriez-vous que l'on fasse pour vous par amour ? 

Je vais rester pragmatique : je n'ai pas d'attente particulière par rapport à ce que j'aimerais recevoir parce que ce serait forcément déceptif. Quand j'ai envie de quelque chose, j'essaie de le provoquer par moi-même pour l'obtenir. Je vais rester aussi dans le cadre professionnel et dire que si les gens continuent à venir voir mes spectacles, je trouve que c'est une assez belle preuve d'amour pour un artiste. Avoir un public fidèle. Pour ça j'essaie de donner le maximum sur scène, c'est ma meilleure carte de visite pour que le public revienne sur un prochain spectacle, ou d'autres projets.

Vous revenez dans la région dans un an environ, à Nice et Toulon... est-ce que votre vision sur le couple, la paternité, le mariage (thèmes abordés dans son spectacle NDLR)... aura évolué d'ici là ? 

(Il sourit) Je pense que par définition, on change un peu d'état d'esprit en grandissant. Peut-être qu'avec un an de plus, j'aurais d'autres points de vue. Je pense que le spectacle aura changé aussi. J'aime bien faire ça pour éviter d'être redondant, même si, quand même, certains postulats n'auront pas bougé.

  1. La randonnée était un thème de son premier spectacle. 

Paul Mirabel, "Par amour" au Palais Nikaia à Nice le 1er avril 2026 à 20 h. Tarifs : de 27 à 47 euros. Rens. nikaia.fr

Le 3 avril au Zénith de Toulon, à 20 h. Tarifs : de 27 à 47 euros. Rens. zenith-toulon.com

Paul Mirabel reviendra "Par amour" en 2026, à Nice et Toulon. Photo Fifou.

"J'ai toujours su que je voulais faire rire les gens"

Comment un Montpellierain qui fait des études scientifiques, timide qui plus est, se retrouve sur des scènes de stand up ? "Franchement, dit-il, d'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu un attrait pour l'humour qui ne me paraissait pas anormal petit. C'est en grandissant que je me suis rendu compte que c'était une passion de niche...  En fait, j'étais convaincu que tout le monde adorait Gad Elmaleh, Jamel, que moi je regardais 50 fois par jour mais non en fait, on n'était pas beaucoup. Mais c'est vrai que je regardais beaucoup de spectacles, de comédies et. Et j'ai toujours su que je voulais faire rire les gens dans la vie. Mais je ne savais pas sous quelle forme cela allait se manifester. Je crois à présent que le stand up est la forme la plus simple : vous montez sur scène, vous avez un micro et c'est direct. C'est moins technique que de faire un film etc. Donc je me suis fait un peu violence et c'est passé par plusieurs étapes pour y arriver. "

Il fallait le goût pour les mots aussi . "Plus jeune, je me disais que je n'avais pas beaucoup de qualité et que ce pour quoi j'étais doué, mais ce qui revenait c'est que j'étais marrant. ça m'a donné confiance et je me suis dit que j'allais croire cet instinct-là. Les mots, c'est sans doute parce que je lisais beaucoup. Et comme je prend le temps d'écrire avant.. Chaque mot est bien pesé, réfléchi." 

"J'ai toujours su que je voulais faire rire les gens" Photo Fifou.

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