Cette demande, récurrente, survient sur fond de polémique entre le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez et les dirigeants de droite des régions les plus touchées, dans un pays où la gestion des catastrophes revient en premier lieu aux régions, mais où l'Etat central peut être sollicité et intervenir quand la situation s'aggrave.
Localement, en Castille-et-León (nord-ouest), Galice (nord-ouest) ou Estrémadure (ouest), où ont lieu les incendies les plus violents depuis une dizaine de jours, les habitants mettent pour certains aussi en cause l'absence de prévention ou la mauvaise organisation des secours.
Outre les communes, les régions ont également l'obligation d'établir des plans de prévention, même si le gouvernement n'a toujours pas adopté le décret qui doit permettre de définir les critères communs pour les élaborer, rappelle le quotidien El País, qui a révélé l'existence de ce courrier.
Dans cette lettre adressée à tous les représentants locaux du ministère public chargés des questions d'environnement comme lui, le procureur Antonio Vacher juge "évident (...) que la situation actuelle (...) est due à l'absence, ou, le cas échéant, à la mise en oeuvre inappropriée des plans de prévention des incendies".
Il les incite dans les cas les plus graves à engager "la responsabilité pénale" de ceux qui n'auraient pas élaboré ces plans alors qu'ils en avaient l'obligation.
Un "pacte national face à l'urgence climatique"
Les inondations meurtrières d'octobre 2024 dans la région de Valence avaient déjà donné lieu à une violente polémique entre l'exécutif régional, de droite, et le gouvernement de Pedro Sánchez, sur les responsabilités des régions et du gouvernement dans la gestion des catastrophes.
Dimanche, lors d'une visite en Galice, le Premier ministre Pedro Sánchez a annoncé le lancement d'un "pacte national face à l'urgence climatique", appelant à surmonter les "luttes partisanes et les questions idéologiques".
Sur le terrain, la situation semblait s'améliorer jeudi, selon la directrice générale de la protection civile Virginia Barcones, qui a estimé que la journée pourrait permettre de voir "un progrès significatif dans l'évolution favorable de nombreux" incendies.
Elle aussi mise en cause par l'opposition de droite dans la polémique sur les responsabilités dans la gestion des feux de forêt, Mme Barcones a demandé en conférence de presse à "ceux qui n'apportent rien de se mettre de côté".
Au total, plus de 403.000 hectares ont été calcinés depuis le début de l'année dans le pays, selon le Système européen d'information sur les feux de forêts (EFFIS), un chiffre qui a dépassé le précédent record de 306.000 hectares en 2022, jusqu'alors la pire année depuis le début des relevés en 2006.
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