les F50 prennent enfin la mer et débutent cette manche française de la Sail GP même si le mistral, trop fort hier, a privé les douze équipages de leur phase d’entraînement.
Et à domicile, les Tricolores, sixièmes au classement ont à cœur de faire un résultat: "On a fait un gros travail sur l’installation globale, puis sur le bateau pour être prêt à délivrer une performance, explique Philippe Mourniac. On a une préparation spécifique sur tous les Grands Prix, sur les statistiques du plan d’eau, le vécu qu’on peut avoir, soit parce qu’on est déjà venu avec ce Sail GP, soit parce qu’on a navigué sur ce plan d’eau sur d’autres supports. J’ai grandi en face, à Sainte-Maxime, donc j’ai amené aussi ma patte personnelle, l’expérience de dizaines d’années de navigation dans ce golfe ".
Prendre un maximum de points
S’ils sont favoris, les Tricolores restent prudents: "Favoris, je n’en sais rien, mais ce qui est sûr, c’est que depuis le début de cette saison 5, on est dans ce qu’on définit comme un learning process, donc on franchit les étapes une par une." Depuis la tournée américaine, Los Angeles, San Francisco puis New York, il estime qu’ils ont "toutes les cartes en main pour bien réussir ici. Ça veut dire être capable d’être dans le top 3 et pouvoir rentrer dans la finale du Grand Prix, en espérant la gagner. On fait partie des quelques équipes qui ont plusieurs atouts dans leur jeu" estime-t-il, conscient que le vent d’ouest qui accompagne la course pourrait permettre de réaliser des performances incroyables, voir un nouvel exploit.
"Le record, les Français l’avaient établi il y a quelques années ici en flirtant avec les 100km/h. Il a été battu sur le dernier Grand Prix à Sassnitz par les Danois. La barre mythique des 100km heure est tombée. On peut parier qu’avec toutes les évolutions technologiques qu’amène le circuit Sail GP sur le matériel, ce record tombe à nouveau. Mais la priorité des priorités, c’est le résultat samedi soir" prévient le coach.
Tous dans le même bateau
L’une des particularités de ces courses est que le staff à terre peut échanger avec l’équipage durant la course: "On n’a pas le temps de faire des romans, ça va trop vite et c’est trop bruyant. Par contre, on a défini un vocabulaire pour intervenir sur des aspects de réglages, manœuvres ou tactiques, par rapport à la connaissance qu’on a de notre bateau, et ce qu’on est en capacité d’observer, d’espionner un peu chez les autres car on a accès aux data de tout le monde. On peut dire quasiment en temps réel à l’équipage que tel bateau fait telle chose, et que ça a l’air d’être bien. Il y a des échanges permanents. On fait vraiment tous partie prenante du bateau ".
Les Bleus n’ont pas couru les deux premiers grands prix, le premier par choix, le second parce qu’une aile de leur catamaran s’est brisée lors d’une manœuvre à l’entraînement à Portsmouth en Angleterre. Ils n’ont d’autre option que de faire une belle course à Saint-Tropez, s’ils veulent tenir un rôle lors de la grande finale: "On est dans une situation qui n’est pas simple mathématiquement, on a grillé tout notre joker. Cela n’empêche qu’on a toujours les cartes en main. On a redéfini un objectif sur les quatre Grands Prix européens, il fallait qu’on atteigne la finale au moins trois fois. Si on peut le faire quatre fois, on ne va pas s’en priver. Il faut qu’on aille chercher des points."
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