Morcheeba, Michel Jonasz, Ibrahim Maalouf, Deluxe... le Monte-Carlo Jazz festival dévoile une programmation de haut vol

Dix-neuf ans d’esprit jazz. À la veille de souffler ses 20 bougies, le Monte-Carlo Jazz Festival ose cette année les croisements entre générations, les esthétiques et les publics.

"On a une programmation très éclectique que l’on doit à Reno Di Matteo, un sorcier, un artificier qui arrive à créer des doubles plateaux extraordinaires", salue Alfonso Ciulla, directeur artistique de la Société des Bains de Mer, avant de dévoiler les artistes qui se produiront, du 20 au 29 novembre, sur la scène intimiste de la salle Garnier à l’Opéra de Monte-Carlo. Non sans une pensée et un nouvel hommage à Jean-René Palacio, créateur du festival.

Ibrahim Maalouf, Deluxe ou encore Yuri Buenaventura

Une fois passée l’inauguration du jeudi 20 novembre, avec l’opportunité donnée aux jeunes talents de l’Académie Rainier-III de se produire en public en ces lieux mythiques, le festival entre directement dans le vif du sujet.

Le vendredi 21, la Française Gabi Hartmann, une voix envoûtante en devenir entre jazz, pop, bossa nova et folk, fera l’avant-première d’Ibrahim Maalouf, un habitué de cette date automnale. Le trompettiste rendra hommage à la très populaire chanteuse égyptienne Oum Kalthoum en revisitant les Mille et Une nuits.

Le samedi 22, Stanley Clarke, monument de la basse et contrebasse moult fois récompensé, introduira la soirée. "Cela fait cinq ans qu’on lui court après, ce sera un grand moment de musique", assure Reno Di Matteo.

Puis Deluxe, "l’ovni pop-funk de la scène française, une bande de moustachus, va mettre le feu à la scène", complète Alfonso Ciulla. Deux univers bien distincts mais portés par les mêmes ondes positives.

Le dimanche 23, le Harlem Gospel Choir partagera la puissance du gospel afro-américain. "Ils ont chanté pour 3 Présidents [Obama, Carter, Mandela, N.D.L.R.]. Sur scène, c’est une boule d’énergie. Il y aura quelques incursions musicales autour d’Aretha Franklin et Otis Redding", décrypte Reno Di Matteo.

Après une brève coupure musicale le lundi 24, avec la conférence sur le jazz et le cinéma de Thierry Jousse en partenariat avec l’Institut audiovisuel de Monaco, la programmation repartira de plus belle le mercredi 26 avec le pianiste Monty Alexander, légende du jazz et du reggae, puis avec la romantique et sensuelle salsa du Colombien Yuri Buenaventura, connu pour sa reprise latino du titre de Jacques Brel, Ne me quitte pas.

Morcheeba, Michel Jonasz et Asaf Avidan…

Le jeudi 27, la chanteuse suisse Lea Maria Fries, "une voix extraordinaire" sur laquelle il faudra compter à l’avenir, précédera le groupe culte trip-hop anglais des années quatre-vingt-dix : Morcheeba (Big Calm ; Who Can you trust). "C’est mon coup de cœur, reconnaît, dans un sourire, Alfonso Ciulla. Ce sont des accents jazz féminins si inspirants."

Le vendredi 28, d’ailleurs, c’est sur l’organiste aux pieds nus Rhoda Scott que pourront compter les organisateurs. Elle sera accompagnée du vocaliste David Linx. Avant que Michel Jonasz, et sa soul chevillée au corps, ne réinvente ses tubes d’antan. "À chaque spectacle, il affiche complet. Il sera avec Manu Katché à la batterie et Jean-Yves d’Angelo aux claviers", précise Alfonso Ciulla.

En clôture du Monte-Carlo Jazz Festival, le samedi 29, Alfonso Ciulla promet "un concert qui ne peut pas laisser indifférent, un immense moment de musique" : le quatuor des Égarés, né d’une jam-session miraculeuse entre jazz et traditions, puis la voix hors du commun d’Asaf Avidan, "entre folk rugueux et lyrisme viscéral".