Trois ans après la tempête Alex, les vallées azuréennes en quête d’un second souffle

Les 2 et 3 octobre 2020, la tempête faisait 18 victimes et causait des dégâts effroyables dans la Roya, la Vésubie et la Tinée. La reconstruction se poursuit, les vallées cherchent à se réinventer.

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Christophe CIRONE Publié le 02/10/2023 à 07:22, mis à jour le 02/10/2023 à 07:43
À l’entrée du village de Tende, des travaux de confortement des berges sont en cours, en attendant qu’un nouveau pont vienne remplacer le passage à gué provisoire. Photo Sébastien Botella

Trois ans. Si loin, si proche. Voilà trois ans que la tempête Alex a sinistré plusieurs vallées des Alpes-Maritimes: la Vésubie et la Roya au premier chef, la basse Tinée aussi, les vallées de l’Estéron et du Var à une moindre échelle. Dix-huit victimes, des centaines d’habitations détruites ou inutilisables, des dizaines de kilomètres de routes emportés... Les 2 et 3 octobre 2020, "Alex" causait les pires dégâts de l’après-guerre en France métropolitaine.

Travail de titan

Très vite, la sidération a laissé place à l’urgence. Puis à la reconstruction. Un travail de titan mené par les collectivités locales (Métropole, Département, Région, Carf...) avec l’État, qui a débloqué 572 millions d’euros et mandaté un préfet dédié à la reconstruction des vallées.

Fin août, le "préfet tempête" Xavier Pelletier est parti vers d’autres horizons. Un signe que les vallées meurtries sont entrées dans une nouvelle phase. Celle de la relance. Stimuler le tissu économique, revitaliser les terres agricoles, attirer des visiteurs et de nouveaux villageois... Autant de défis majeurs pour enrayer l’exode rural et rebondir après une catastrophe.

Toujours debout

Trois ans après, l’ombre d’"Alex" plane toujours sur nos vallées. Elle rôde au détour d’un vallon aux plaies à vif, prive les villageois de nombreuses infrastructures, hante les têtes à chaque alerte météo. Le coup de frein des chantiers métropolitains, sur fond d’enquête pour prise illégale d’intérêts, laisse à la Vésubie un goût amer d’enlisement. A contrario, la Roya, qui se sentait naguère négligée, salue le chemin parcouru - même si le tunnel de Tende se fait toujours attendre.

Trois ans après, ces vallées sont toujours debout, et tentées de regarder devant elles. De Saint-Martin-Vésubie à Tende, les montagnards ont prouvé leur capacité à se relever. Au lendemain du chaos, tous ne l’auraient pas parié.

Le 23 septembre, bénévoles et entreprises ont offert une passerelle aux habitants sinistrés de la Lavina, à Breil-sur-Roya. Photo Week-Ends Solidaires.

Le pont de la solidarité

Breil-sur-Roya, Saint-Dalmas-de-Tende, Saint-Martin-Vésubie, Clans... Inlassablement, les Week-Ends Solidaires continuent à sillonner les vallées pour aider les sinistrés, en lien avec d’autres associations et des entreprises.

"Quarante chantiers sont prévus d’ici juin 2024, indique Gil Marsalla, co-fondateur des WES. On a créé une famille de solidarité, toujours disponible pour une veille solidaire. Des groupes d’amis se sont constitués. Et nous avons toujours besoin de bénévoles!"

La phase d’urgence est loin, les troupes sont moins fournies. Mais les missions ne manquent pas. Dépollution des rivières, relance de terrains agricoles... Ou encore construction d’une passerelle pour désenclaver des habitants, le 23 septembre, dans le quartier de la Lavina à Breil-sur-Roya. Roselyne, reconnaissante, l’a baptisée "la passerelle du cœur". Cette Breilloise salue bénévoles, entreprises, mairie "qui ont mis tout leur cœur et leur temps pour pouvoir réaliser ce travail phénoménal. Cela fait du bien de voir autant de mobilisation pour aider les autres. Dans notre société individualiste, c’est rare."

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