Procès en appel du 14-Juillet : à Nice, dans la salle de retransmission, des victimes en colère contre Eric Dupond-Moretti

Elles reprochent au garde des Sceaux de ne pas être venu les voir ce lundi alors qu’il était à Nice avec le Premier ministre pour le lancement de l’internat éducatif pour les élèves "décrocheurs".

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Stéphanie Gasiglia Publié le 24/04/2024 à 17:17, mis à jour le 24/04/2024 à 17:43
Eric Dupond-Moretti était ce lundi à Nice au côté du Premier ministre Gabriel Attal. Crédit photo (Web uniquement).

Lundi, elles ont espéré. Jusqu’au dernier instant, jusqu’à ce que le président lève la séance en ce premier jour du procès en appel de l’attentat du 14 juillet 2016. Mais, rien. Alors, depuis ce mardi matin, les victimes ont commencé à en parler, entre elles, laissant la colère monter lentement, dans la salle - comble - de l’Arénas à Nice, là où est retransmise, en direct, l’audience terroriste. Et cette colère est dirigée vers le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti.

"On s’attendait à voir le ministre de la justice, on pensait vraiment qu’il serait venu puisqu’il était en déplacement à Nice. C’est bien beau les grands mots dans les discours, dans les cérémonies! On est vraiment déçu", souffle Anne une partie civile.

"Je n’ai eu que des fins de non-recevoir"

Pas mieux, pour Alain. Plus en colère que déçu. "Je m’attendais à le voir, prendre de nos nouvelles, voir le dispositif de sécurité de la salle de retransmission", grogne-t-il. "Mais il préfère jouer au baby-foot avec les truands plutôt que de se préoccuper de nous, les victimes", lance-t-il encore, énervé.

Alain se souvient de cette cérémonie d’hommage, il y a deux ans, où le garde des Sceaux représentait l’État français. "On avait échangé avec lui et Stéphane [Erbs, coprésident de l’association Promenade des Anges], c’était assez virulent, il nous a dit de le contacter pour que l’on puisse finir cette discussion", révèle Alain. Qui regrette: "J’ai essayé pendant un an, je n’ai eu que des fins de non-recevoir, pourtant il est souvent à Nice."

"Une violation du principe de séparation des pouvoirs"

Contactée, la chancellerie a expliqué l'absence d'Eric Dupond-Moretti, alors en déplacement à Nice, auprès des victimes.

"Le garde des Sceaux entend la colère des victimes pour lesquelles il est particulièrement mobilisé comme en témoignent les investissements du ministère de la Justice afin de mettre en place une visio-conférence permettant à toutes les victimes d'assister aux débats depuis Nice. Toutefois, la séparation des pouvoirs interdit au ministre de la Justice d’intervenir dans des affaires en cours. Ainsi, une rencontre entre le garde des Sceaux et les parties civiles au moment même où s’ouvrait le procès en appel aurait constitué une violation manifeste du principe de séparation des pouvoirs."

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