PHOTOS. Grâce à ce nouveau centre connecté, les pompiers de Monaco gagnent un temps précieux

Équipé des dernières technologies, le centre opérationnel des sapeurs-pompiers de Monaco leur permet de gagner un temps précieux sur les interventions. Un outil ouvrant le champ des possibles

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Thibaut Parat Publié le 29/09/2020 à 12:05, mis à jour le 29/09/2020 à 12:30
Le nouveau CGECOS des sapeurs-pompiers, à la pointe de la technologie, permet aux soldats du feu de gagner un temps précieux sur les interventions. Photo JFO

Nul ne l’ignore, le métier de sapeur-pompier revêt un caractère profondément humain. C’est une profession de passion, résolument tournée vers autrui. De sacrifice, aussi. Et depuis bien des années, la technologie est entrée dans la boucle opérationnelle. Une aide précieuse à la décision.

"C’est un gain de temps au service de l’anticipation, résume le lieutenant-colonel Norbert Fassiaux, chef du corps des sapeurs-pompiers de Monaco. Il est bien loin le temps, que j’ai connu cependant, où les demandes de secours étaient notées au crayon à papier."

Au cœur de la caserne de la Condamine, un lieu - en service depuis mars 2019 mais fraîchement inauguré par le prince Albert II - illustre cette modernité : le CGECOS. Un acronyme pour "Centre de gestion des événements et de conduite des opérations de secours".

C’est ici que deux opérateurs et un superviseur filtrent, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, les appels de détresse. Là encore, dans des pièces isolées, que des crises majeures peuvent être gérées entre les services de l’État.

Ce centre opérationnel, développé par la société Systel, se veut désormais "moderne, sécurisé et adapté à son temps". Son prédécesseur ne l’était plus : un audit interne avait conclu à l’obsolescence de l’outil, de plus de 15 ans d’âge, et à son incapacité de s’adapter aux nouvelles technologies. Privant ainsi le corps de toute évolution.

Le nouveau CGECOS des sapeurs-pompiers, à la pointe de la technologie, permet aux soldats du feu de gagner un temps précieux sur les interventions. Photo JFO.

"Une nouvelle ère"

"Avec ce nouvel outil, on a basculé dans une nouvelle ère", poursuit-il. Celle de la "Smart City"*, tant vantée par le gouvernement princier.

Petit tour du propriétaire.

Sur le mur d’écrans, une papardelle d’informations apparaît sous les yeux des professionnels du traitement de l’alerte : les bouches à incendie disponibles, le statut opérationnel des véhicules de secours, leur géolocalisation en temps réel sur une carte de la Principauté.

"On a leur position actualisée toutes les cinq secondes, précise le commandant Maxime Yvrard, responsable du bureau opérations, transmissions et planification. Une fois les informations recueillies auprès du requérant, le logiciel calcule le meilleur itinéraire en prenant en compte les routes barrées et le gabarit des engins. Plus tard, on aura la prise en compte du trafic", poursuit-il.

En rouge, sur la carte, figure la trentaine de bâtiments estampillés "à risque": le Palais princier, bien sûr, le Musée océanographique, certaines industries ou encore la tour Odéon, pour sa hauteur.

Les sapeurs-pompiers disposent aussi, en ligne, de la fiche technique de 600 bâtiments possédant un moyen de secours. "Avant, on avait cela sur des fiches dans des classeurs. L’idée est de posséder le plus de connaissances possible. Moins on perd de temps, plus on sécurise l’intervention de nos pompiers pour leur éviter une situation à risque", poursuit le commandant Yvrard.

Le nouveau CGECOS des sapeurs-pompiers, à la pointe de la technologie, permet aux soldats du feu de gagner un temps précieux sur les interventions. Photo JFO.

Tablettes embarquées

Depuis cet été, les soldats du feu disposent de tablettes embarquées dans les camions. Un outil technologique précieux - sur lequel sont affichés les ordres de missions - utilisé notamment pour renseigner le bilan médical de la victime.

"On a un avatar, un squelette, et l’on clique sur les parties du corps qui ont subi un traumatisme, une brûlure… On remplit également toutes les données relatives aux fonctions vitales en connectant la tablette à un moniteur multiparamétrique, ce qui permet d’avoir un graphique très précis sur le pouls, la fréquence respiratoire, la tension, la saturation en oxygène."

Gros plus, le bilan de la victime peut être envoyé en un clic aux urgentistes du CHPG qui disposent, avant son arrivée dans le service, de toutes les informations sur son état de santé. Et peuvent, si besoin, la rediriger vers une structure hospitalière des Alpes-Maritimes.

Le nouveau CGECOS des sapeurs-pompiers, à la pointe de la technologie, permet aux soldats du feu de gagner un temps précieux sur les interventions. Photo JFO.

Projet d’auto-drone

La technologie, quand on en maîtrise les rouages et les subtilités, ouvre littéralement le champ des possibles. D’autres dossiers sont à l’étude du côté des sapeurs-pompiers : le projet d’un auto-drone. Sans pilote, donc, et pouvant couvrir tout le pays.

"À l’heure actuelle, on dispose de deux drones, pour lesquels neuf télépilotes sont formés. Ils sont basés à Fontvieille et ne peuvent pas être envoyés, depuis la caserne, sur toute la Principauté car il y a des obstacles. Il faut alors se déplacer avec, comme pour l’incendie de la rue Plati. Avec son optique infrarouge, on a pu voir la propagation des points chauds sous les toits", détaille le commandant Maxime Yvrard.

Autre projet dans les cartons : la future mise en partage de maquettes 3D des bâtiments importants du pays, permettant aux soldats du feu d’appréhender toutes les spécificités techniques du bâti. Mieux encore, avec la réalité augmentée qui pourrait s’inviter dans leur casque, on pourrait imaginer que ceux-ci puissent être guidés par l’intelligence artificielle pour éteindre un brasier.

Photo JFO.

Un partenariat avec la Sûreté publique pour l’accès aux caméras

Lors de futures interventions, les soldats du feu disposeront d’un nouvel allié pour favoriser la prise de décision en base arrière : les caméras urbaines de surveillance de la Sûreté publique. On en dénombre 952, disséminées dans le pays.

Une convention a été signée, en ce sens, entre RichardMarangoni, chef de la police monégasque, et le lieutenant-colonel Norbert Fassiaux, à la tête du corps des sapeurs-pompiers de Monaco.

"Par exemple, si l’on part sur un feu, on pourra demander à la Sûreté publique de nous mettre à disposition les caméras de la zone concernée. On pourra changer d’angle, zoomer. La convention est stricte. Il n’est pas question que nous ayons accès en libre-service à toutes les caméras du pays", explique ce dernier.

En effet, les sapeurs-pompiers ne pourront accéder qu’à neuf caméras simultanément, uniquement le temps de l’intervention, et ne disposeront pas des enregistrements.

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