Œil crevé, plaies, nécrose… Le calvaire du poney Obélix à Ampus dans le Var

Le poney est décédé il y a quelques semaines, après des mauvais traitements qu’il aurait subis au Sanctuaire de la dernière chance. Un collectif ne compte pas en rester là.

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La rédaction Publié le 29/05/2025 à 07:15, mis à jour le 29/05/2025 à 07:59
L’animal, famélique et privé de soins, est décédé. Photo DR/refuge les 3 dindes

Obélix était un poney en résidence sur les terres ampusiennes du Sanctuaire de la dernière chance jusqu’à il y a peu. Recueilli par la ferme-refuge Les 3 Dindes (Tarn-et-Garonne) fin avril, il décédera peu de temps après son arrivée.

Une des responsables, Lisa Fernandez, finit par publier à la mi-mai une vidéo poignante de son "sauvetage" et raconte son histoire "face aux nombreux messages, appels et commentaires nous questionnant au sujet d’Obélix".

"Il a été dévoré par des chiens"

"C’est un poney dans un état dramatique. Je n’ai jamais vu cela. Je ne sais pas comment il est encore en vie. Il a des plaies béantes. Il a été dévoré par des chiens. C’est l’enfer. C’est une question d’heures pour le sauver", annonce-t-elle en guise d’introduction avant de prendre la route pour Ampus.

Son propos est ponctué de terribles images d’Obélix. La responsable estime que le petit cheval qu’elle trouve "cachectique", a été laissé sans soin durant une dizaine de jours après avoir été mordu et en partie dépecé par les canidés. De larges plaies suintent du pus en grande quantité. Son nez, à vif, laisse apparaître un os nécrosé. Son œil gauche est crevé et très infecté.

Tout à côté d’Obélix, une quinzaine de chiens sont enfermés dans des petits box. Selon le refuge des 3 Dindes, "ils présentent des signes clairs de troubles du comportement. C’est un environnement anxiogène et indigne pour tous les animaux présents".

Les gendarmes se sont rendus au Sanctuaire de la dernière chance à Ampus fin avril, après que la propriétaire a accepté de céder Obélix. Un premier vétérinaire a été contacté, lequel a considéré qu’il était transportable à condition d’effectuer des pauses régulièrement. Une fois arrivé à bon port, à la Clinique du Cheval (en Tarn-et-Garonne), l’animal dénutri a fait l’objet de soins urgents (prise de sang, réhydratation, antibiotiques, anti-inflammatoires, alimentation adaptée sous-perfusion, etc.).

Alors qu’il semblait aller mieux, son état de santé décline dangereusement. Et Obélix décède brutalement.

Une disparition qui bouleverse Lisa, qui fond en larmes devant son objectif. "Il s’est battu comme un guerrier. Grâce à nous, il a pu partir entouré mais purée, c’est tellement injuste".

Une procédure judiciaire

Ce drame a toutefois permis d’engager une procédure judiciaire contre sa propriétaire (1). Une plainte a été déposée par la Confédération nationale de défense de l’animal auprès du procureur de Draguignan, laquelle rassemble quelque 270 associations membres. "Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout. Nous mènerons cette bataille avec rigueur et détermination, afin d’obtenir justice pour Obélix."

1. Contactée à l’occasion d’un précédent article, paru le 8 mai, la directrice du Sanctuaire de la dernière chance, Fabienne Chalard-Mussodee, avait confirmé la présence d’Obélix sur son terrain mais n’a plus répondu à nos sollicitations depuis. Son avocat n’a pas répondu à nos sollicitations non plus.

Le Sanctuaire de la dernière chance. Photo S. Ch..

"On ne veut pas qu’Obélix soit mort pour rien", fustige Matthieu, fondateur de l’association Extrême sauvetage, basée à Cannes et œuvrant dans tout le Sud-Est.

Le groupe, aux 30.000 followers sur les réseaux sociaux, a participé à la révélation de la situation d’Obélix. Aujourd’hui, il souhaite aller plus loin et le formule clairement: tous les chiens de ce refuge doivent selon lui être retirés. "La propriétaire est-elle protégée? Car rien n’est aux normes chez elle, déplore Matthieu. Le nombre de chiens, la superficie et la nature des box, la situation sanitaire… Cela fait deux ans que ça dure!" L’association de lutte contre la cruauté animale n’exclut pas l’utilisation d’autres moyens d’action, à savoir "manifestations" et "pétition".

Après l’annonce du décès d’Obélix, des membres de l’association, aux côtés de ceux du refuge La Conca et de l’Amicale passion animale (basés aussi dans les Alpes-Maritimes) ont pénétré dans le Sanctuaire de la dernière chance, à Ampus, sous les yeux d’un des propriétaires du terrain, Hugo Lamanna.

Ils assurent avoir été accueillis par la locataire, une arme de chasse à la main avant d’être mis en joue tandis que son ami a brandi une fourche. "J’ai une marque sur le torse et je l’ai fait constater par un médecin, assure Matthieu. Toute la scène a été filmée en trois points différents." Des plaintes ont été déposées.

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