On l’oublie trop souvent, mais il y a un ciel au-dessus de Monaco. Oui, un ciel. Un espace aérien. Et une direction de l’aviation civile. "Nous gérons l’espace aérien jusqu’à 1 000 mètres d’altitude, au-dessus, ce sont les autorités de Nice et Aix-en-Provence" explique Jérôme Journet, le nouveau directeur de l’aviation civile de Monaco.
Et dans ces 1 000 mètres, il s’en passe des choses. Assez pour aiguiser l’appétit de Jérôme Journet, récemment arrivé des Antilles, où il gérait le ciel de la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane. Lui qui est passé par les aéroports parisiens, qui est "un homme de terrain", il trouve à Monaco toutes les caractéristiques qui le séduisent : "C’est une possibilité d’appréhender l’ensemble des métiers de l’aviation civile. Lorsque vous travaillez en France, vous êtes dans des grosses structures extrêmement compartimentées. Ici c’est une petite équipe, pas du tout de la même dimension."
Révolution en approche
Au programme des réjouissances : gérer le fonctionnement opérationnel de l’aéroport, de façon à ce que les opérateurs puissent accueillir et faire partir les passagers, surveiller l’activité ("Le maître mot dans l’aérien, c’est la sécurité", précise-t-il), représenter Monaco dans les instances internationales de l’aviation civile (comme l’OACI, l’Organisation internationale de l’aviation civile), et une phase d’alerte sur les nouveautés.
Le mot "veille" traditionnellement utilisé ne lui plaît guère : "Il y a une connotation passive dans le mot veille. Nous devons être proactifs dans ce domaine."
S’il est si à cheval là-dessus, c’est pour une bonne raison : il se pourrait bien que les années à venir soient les plus intéressantes de sa carrière. "On est à une période charnière, et en particulier pour le type de trafic qu’il y a à Monaco, qui est très localisé. Et précisément dans ce domaine, on sent que des évolutions technologiques qui ont longtemps été prospectives, ne sont plus si loin que ça de la maturité. Les drones existent, ils sont de plus en plus sophistiqués, de plus en plus petits, qui volent de plus en plus haut. La réglementation en la matière évolue très vite, parce qu’il faut suivre l’évolution technologique."
"Terrain idéal, souvent sollicité"
Une réglementation qui a intérêt à enfiler ses meilleures baskets, parce que de ce côté-là, ça turbine sec : "De nombreux dispositifs se développent. Ils ne sont qu’au stade du prototype, mais on entend de plus en plus parler du taxi drone. Tout l’enjeu c’est de savoir quand arriveront les technologies. Nous n’avons pas vocation à être un centre de recherche. Mais Monaco semble être l’endroit idéal. Nous sommes sollicités par des acteurs du domaine, qui ont des systèmes qui arrivent à maturité et qui souhaitent avancer vers des dispositifs qui soient totalement opérables."
Les drones, habités ou non, ne sont pas les seules innovations en ligne de mire : "Les moyens de transport sont de moins en moins carbonés. C’est un enjeu d’autant plus fort ici qu’il y a une vraie dynamique. Les avancées technologiques sont très prometteuses." Dans 2 ans ? 12 ans ? 20 ans ? Jérôme Journet ne prend aucun risque : "Je ne vous donnerai pas de délai. Dans les domaines d’innovation, quand les acteurs se prêtent au jeu de l’anticipation, la plupart du temps, ils se trompent."
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