L’attractivité est sur toutes les lèvres, est-il possible d'attirer encore davantage de salariés alors que les temps de trajet vers Monaco sont toujours aussi longs, le tout dans un contexte d’inflation…
Le nombre de salariés a doublé en 30 ans, ce qui est formidable pour le développement de la Principauté mais qui, on le voit, crée d’autres problématiques qu’il nous faut résoudre. Nous avons largement investi ces dernières années dans différents projets notamment pour l’augmentation des trains même s’ils ne sont pas toujours bien répartis dans l’année. La mobilité doit prendre plusieurs visages. La voiture individuelle ne peut plus être la réponse principale à ce problème, il faut parvenir à transporter un nombre élevé de personnes de manière la plus écologique possible.
Il n’y a pas de solution miracle, il va falloir que l’on crée peut-être plus de parkings de dissuasion aux entrées de ville, pour une circulation intra muros un peu plus fluide. Mais on ne pourra pas créer des parkings tous les ans. Je comprends aussi que le contexte économique conduit à une augmentation du coût de la vie pour nombre de nos salariés. Je pense ainsi qu’il faut aller vers des véhicules au moins hybrides, ou électriques ou à hydrogène.
Navette maritime: "Nous n’avons jamais eu de présentation finale du dossier par la Métropole Nice Côte d’Azur"
La navette maritime imaginée entre Nice et Monaco n’arrivera, semble-t-il, jamais à bon port ?
L’idée est tout à fait louable, mais on ne peut pas la mettre en place, sans la Métropole Nice Côte d’Azur. Des études avaient été faites, nous n’avons jamais eu de présentation finale du dossier et je crois savoir que des obstacles financiers énormes entravent ce dossier, en plus de problèmes techniques. La Méditerranée est imprévisible et une navette maritime ne pourrait fonctionner qu’un nombre limité de jours par an. En cas de forte houle ou d’un vent qui dépasse la normale, ce n’est plus exploitable en toute sécurité.
La trémie à Cap-d’Ail comme un métro qui partirait de la Brasca n’arriveront-ils pas trop tard, alors que les routes saturent, que les trains sont aléatoires ?
Les solutions sont multiformes, le dynamisme de la Principauté qui s’accélère de plus en plus nous impose une vision sur le long terme pour concevoir des solutions maintenant, pour un avenir proche et qui puissent durer un certain nombre d’années. C’est un ensemble de mesures pour aller vers une amélioration. Concernant la liaison entre Monaco et La Brasca, elle nécessite une série d’accords avec le pays voisin. Nous ne sommes pas encore très avancés dans ce dossier…
"Les travaux pour l’installation de ce transport en commun en site propre ne seront pas sans contrainte...
Peut-on envisager que Monaco prenne un virage soudain à moyen terme, pour devenir une ville sans voitures ?
Un bon nombre de centres-villes ont fait ce choix, avec des solutions plus ou moins coercitives comme des péages urbains. Nous misons plus sur la mise en place de parkings-relais avec des mesures incitatives tarifaires. Nous avons aussi, depuis longtemps, proposer des solutions alternatives avec les transports en commun sans vouloir aller jusqu’à des mesures dissuasives ou d’interdiction.
Mais c’est vrai que la place occupée par les voitures individuelles a peut-être atteint ses limites et il faut réfléchir autrement, avec toujours la possibilité de faire ce transport en commun en site propre. Les travaux d’aménagement d’une partie des quartiers Est de la Principauté ont été réalisés à cet effet. Mais les travaux pour l’installation de ce transport en commun en site propre ne seront pas sans contrainte et sans gêne pour la population.
Côté maritime, la participation à la gestion du port de Menton et son millier d’anneaux ne semble pas intéresser la Principauté. Quelle est votre stratégie pour le littoral ?
La Société d’Exploitation des Ports de Monaco (SEPM) entretient des relations avec les différents ports avoisinants, des réflexions sont faites sur les perspectives de service et de prestation qui peuvent être proposées.
Il faut que cela puisse correspondre avec une stratégie de développement souhaitée, notamment vers des ports qui puissent accueillir des bâtiments d’une certaine taille, ce qui nous manque beaucoup. À ce jour, Menton ne fait pas partie de ce développement à court, moyen ou long terme. Nous avons été approchés par San Remo également, le projet n’est pas tout à fait établi. Il n’est pas impossible que cela puisse se faire un jour. En parallèle, notre port à Vintimille, après un démarrage modeste, est en train de très bien se développer.
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