Ligne Marseille-Toulon-Nice: on a testé le premier TER issu de l’ouverture à la concurrence du rail en région Paca

Le premier train express régional exploité par Transdev, issu de l’ouverture à la concurrence du rail en Paca, s’est élancé ce dimanche matin de Marseille à 5 h 57, direction Nice, via Toulon. Nous étions du voyage.

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Virginie Rabisse - vrabisse@varmatin.com Publié le 29/06/2025 à 12:00, mis à jour le 29/06/2025 à 12:00
Si l’ouverture à la concurrence a du bon, les usagers attendent que les progrès durent dans le temps. Ce dont les syndicats ne sont pas persuadés. Photo Florian Escoffier

"Le train TER n° 17467 entre en gare." Il est 6h40, ce dimanche matin, lorsque la toute première rame estampillée Transdev arrive à quai à Toulon. Partie de Marseille à 5h57, elle est attendue à Nice à 8h38. Malgré l’horaire matinal, les passagers sont nombreux dans la rame flambant neuve. "La Région Sud et Transdev vous souhaitent la bienvenue", lance une voix saccadée aux voyageurs qui rejoignent le train.

Parmi eux, Maxandre, habitué du trajet entre Toulon et Nice. "J’espère qu’il y aura moins de retard qu’avant pour ne plus rater de correspondance vers Monaco", sourit le jeune homme. Moins de retard, c’est l’engagement de l’entreprise. Mais, à l’heure ou pas, "un train neuf, c’est toujours cool, parce que les vieux trains Corail…", lance encore le voyageur.

Les premiers trains Alstom "Omneo" exploités par Transdev sur la Ligne Marseille - Toulon - Nice, issus de l’ouverture à la concurrence, circulent depuis ce dimanche 29 juin. Photo Camille Dodet.

Petit effet jusqu’au WC

"Ils étaient tellement vieux que je les appelais les trains d’Harry Potter!", renchérit Jade, elle aussi montée à Toulon, destination Antibes. Professeure de danse, elle emprunte ce TER au moins une fois par semaine. Elle se réjouit surtout qu’il y ait davantage de places: "C’est une ligne très fréquentée et parfois, il est difficile de trouver à s’asseoir." Alors que les passagers de ce dimanche matin ont pu prendre leurs aises, la jeune femme se demande s’il en sera de même un vendredi soir à 18 heures.

À bord, la nouveauté fait dans tous les cas son petit effet. Sur les tablettes des passagers, les gobelets de café, servis à la machine, montrent qu’ils ont bien repéré ce service. Tout comme la présence du wifi, accessible juste en acceptant les conditions d’utilisation. Et puis alors que la journée s’annonce caniculaire, la plupart sont ravis de la climatisation des rames.

Avec le wifi et les différentes prises mises à disposition, plus de difficulté de réseau ni de charge des appareils électroniques. Photo Florian Escoffier.

Sauf peut-être Sylvie, en route pour assister à l’Ironman de Nice… frigorifiée. N’empêche que pour cette Marseillaise qui, ne se sentant pas en sécurité, avait renoncé à prendre le TER, le train tout neuf est une agréable surprise. Sans doute plus encore lorsqu’elle voit passer des agents de sécurité. "Ce n’est pas qu’aujourd’hui, confie une contrôleuse souriante: il y en aura deux dans chaque train, tous les jours."

Jusque dans les toilettes, dont sort Hicham, ébahi par l’espace accessible aux personnes à mobilité réduite, les voyageurs de ce premier train Transdev semblent conquis.

Tenir la distance

Pourtant, souligne Philippe, monté en gare de Carnoules, "il faut voir sur le long terme". Au-delà de cette première journée d’exploitation, le nouvel acteur devra en effet tenir la distance. "Que tout soit parfait alors que ça démarre, c’est normal", estime cet usager. Certes, satisfait de voir circuler davantage de trains sur la ligne Marseille - Toulon - Nice, il remarque: "Quand il y aura des gens sur les voies, un problème électrique ou un bagage oublié… SNCF ou Transdev, ça ne changera pas grand-chose!"

Parmi les nouveautés, davantage d’espaces dédiés aux vélos et autres trottinettes. Photo Florian Escoffier.

Les syndicats de cheminots (CGT, CFDT, FO, Sud Rail), eux, l’assurent: à terme, l’ouverture à la concurrence et la privatisation du service public ferroviaire seront délétères pour leurs conditions de travail, mais aussi pour les usagers. Pour preuve, souligne un communiqué intersyndical, "de l’Angleterre à la Belgique en passant par l’Allemagne et la Suisse, chacun de ces pays fait marche arrière [...] car les échecs successifs leur ont permis d’ouvrir les yeux sur ce modèle qui n’a pas de sens pour l’intérêt général".

"Moi, tout ce qui m’intéresse, reprend Philippe, c’est que mes trajets se déroulent dans de bonnes conditions." Pari gagné pour cette fois, reconnaît-il au moment de descendre du train en gare des Arcs, alors que les haut-parleurs du train diffusent: "La Région Sud et Transdev vous remercient d’avoir voyagé à bord de ce train Zou!"

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