"Je suis venu faire le plein, on ne sait jamais": en pleine guerre au Moyen-Orient, ils se ruent à la pompe sur la Côte d’Azur

Ce lundi matin, les usagers se pressent aux portes d’une station-service de la plaine du Var. Certains anticipent une possible flambée des prix, voire une pénurie, inquiets par l’instabilité née du conflit Israël-Iran et de l’offensive américaine.

Article réservé aux abonnés
Christophe Cirone Publié le 23/06/2025 à 17:50, mis à jour le 23/06/2025 à 18:16
Saifeddine, chauffeur VTC, a assuré le plein pour son véhicule. "Dans notre métier, il faut prendre de la marge." Photo Christophe Cirone

Les prix à la pompe ne se sont pas (encore?) envolés, mais la file d’attente, elle, a débordé. Ce lundi matin, aux portes d’une station-service très courue sur la plaine du Var, voitures, fourgons et camions patientent jusque sur l’axe voisin. Jour de rush à la pompe, trois jours après les frappes américaines en Iran.

Certains sont venus faire le plein sans y songer, ou parce qu’ils étaient à sec. D’autres viennent par anticipation.

C’est le cas de Henri, Niçois de 81 ans, venu "pour ne pas être emmerdé demain [mardi] matin. Par peur qu’on nous bloque le débit." C’est aussi le cas de Sabrina, Laurentine âgée de 40 ans, coiffeuse qui accompagne sa maman. "Même si j’ai encore une petite réserve, on a anticipé, au vu de ce qui se passe dans le monde. On craint une pénurie et une flambée des prix."

Pour l’instant, ce n’est pas le cas. Ici, SP95 et Gasole restent en-deçà des 1,7 euros/l. De quoi attirer les foules. Saifeddine Raies, Niçois de 50 ans, a patienté une demi-heure avant d’accéder à la pompe.

Ce chauffeur de VTC est venu approvisionner son véhicule puis celui de sa femme "pour faire le plein. On ne sait jamais. La guerre, elle arrive là, ça ne sent pas trop bon! J’estime que chaque être humain doit se protéger. Dans notre métier, il faut prendre de la marge."

"Dès qu’il y a une guerre, il y a de la panique"

Bernard a converti sa Kia au bioéthanol "sans attendre les missiles!" Photo Christophe Cirone.

Or de la marge, Corinne n’en a pas forcément. Cette Niçoise de 57 ans a besoin de sa voiture pour démarrer son travail, à 5h du matin, dans les rayons d’une grande surface.

Elle aussi est venue "faire [s] on petit plein, par peur que ça augmente. Là, je suis tranquille pour un mois, un mois et demi."

La quinqua le constate: "Dès qu’il y a une guerre, il y a de la panique. On le voit dans les grandes surfaces." Rien de tel à ce stade: "Pour l’instant, on a les touristes!"

De la marge, Ali n’en a pas davantage. Le réservoir de sa Peugeot 308 était bien rempli. Il a néanmoins rajouté 30 euros de gasoil, "pour être tranquille. J’en ai besoin. Sinon, je ne l’aurais pas fait".

Ce Niçois de 54 ans travaille dans la distribution. Les fins de mois sont difficiles. Il doit "demander des acomptes, car le salaire ne suffit pas". Dès lors, chaque litre compte.

Bernard Navarro, lui, a converti sa Kia du SP95 au E85, avant même la pandémie. Cet agent hospitalier de 60 ans "n’a pas attendu les missiles et le problème du détroit d’Ormuz! Je ne vois pas pourquoi le Français ne roule pas au GPL et au bioéthanol. Ça marche très bien!"

Une étudiante niçoise de 22 ans vient d’alimenter sa petite Peugeot bleue. Elle a été surprise par la file d’attente. Aujourd’hui établie aux États-Unis, elle n’a pas songé d’emblée à cet effet collatéral des décisions trumpistes.

"C’est catastrophique, même si ce n’est pas la première cette année..." Inquiète? De l’instabilité au Moyen-Orient, oui. "Mais il faut continuer à vivre."

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo afin de débloquer l'accès au site lors de votre session

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.