"Aujourd’hui 160 personnes partent, 160 arrivent": au cœur du chassé-croisé de l’été, dans une résidence premium de la Côte d’Azur

Ce samedi 2 et dimanche 3 août, la Côte d’Azur vit son grand week-end de chassé-croisé. Si la fréquentation ne s’est pas effondrée, les commerçants espèrent un mieux en cette mi-saison.

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Margot Dasque Publié le 03/08/2025 à 04:00, mis à jour le 03/08/2025 à 04:00
Le ballet des départs et des arrives ce samedi à la résidence Port-Prestige Pierre & Vacances à Antibes. Photo Justine Meddah

Lianne vient tout juste de débarquer de Glasgow. Avec sa famille, elle revient souvent, voire très souvent sur la Côte d’Azur. "Les années précédentes, on est déjà venus en juin, en septembre aussi et en juillet." Mais cette fois c’est en août qu’elle prend le temps de profiter en disant good-bye à l’Écosse: "Il y a toujours quelque chose à découvrir, aussi bien dans la vieille ville d’Antibes que dans les autres communes. On aime beaucoup se poser ici pour ensuite vadrouiller autour. Nous ne sommes pas du genre à rester allongés sur la plage et à ne rien faire." Valise à roulettes en main, elle a déjà hâte de se balader à l’ombre des remparts.

C’est au sein de la résidence premium Port-Prestige Pierre & Vacances à Antibes qu’elle dépose ses valises ce samedi. Il est bientôt midi, le grand rush de ce week-end de chassé-croisé est déjà bien entamé pour les équipes de la structure. "Aujourd’hui on a quarante arrivées et autant de départs, environ 160 personnes partent, autant s’installent", évalue Simon Tauran, directeur de zone chez Pierre & Vacances.

Sur les quatre-vingts appartements de l’avenue Frédéric-Mistral, répartis dans cinq bâtiments, soixante-deux sont gérés par le groupe. Ouverte à l’année, la résidence connaît, sans surprise, son pic de fréquentation lors de la haute saison: ce qui explique pourquoi le personnel est multiplié par deux. Une vingtaine d’employés s’activent pour accueillir les visiteurs et réaliser les check-out.

"On assure les arrivées au-delà du créneau 16-19 heures"

Durant cette intense journée, les équipes techniques et du service propreté se relaient dans les logements qui peuvent accueillir jusqu’à six personnes.

"Nous avons commencé à 8 heures car certains résidents ont pris la route tôt", indique Jessica Alberto, cheffe de réception, qui sait bien que le temps est précieux: "On ne peut pas se permettre de réaliser les arrivées uniquement sur le créneau 16 heures - 19 heures comme à l’accoutumée." Pour gérer au mieux les flux, les appartements meublés sont laissés à la disposition des arrivants au fil de la journée: "Cela permet d’éviter de faire attendre tout le monde dans le hall. On prend en charge les valises avec le service de bagagerie et en attendant nous leur proposons d’aller soit à la piscine soit de faire un petit tour, nous les prévenons dès que l’appartement est libre."

Parmi eux: Jan et Sandra, venus avec leurs trois enfants depuis Hambourg en Allemagne. "Nous restons sept jours ici et ensuite nous irons à Saint-Tropez, notamment pour faire du bateau." Un joli programme pour ces aoûtiens qui ont évité les plus de mille kilomètres de bouchons sur les routes dans ce week-end classé noir et rouge par Bison futé.

Du monde, y en a-t-il vraiment autant que l’été passé? "Comme la tendance générale le montre, on note un léger recul chez nous aussi", constate Simon Tauran qui précise: "Communément, notre taux de remplissage est à 100% en juillet et août. Là on est davantage sur 98% et 95%." Bref, pas d’effondrement, les fidèles sont toujours là.

"La Côte d’Azur, toujours un 10/10!"

En témoignent Hassna, son époux et ses quatre enfants: "On vient de passer une semaine, c’est toujours bien. D’autant plus que les petits peuvent aller jouer dans les deux bassins, c’est sécurisé." Pour leur trajet retour, ils doivent compter sept heures: direction la frontière suisse, vers le pays de Gex. Leur programme de vacances? Baignade, restaurants et promenade. "La Côte d’Azur c’est toujours un 10/10." Alors il y a fort à parier qu’on pourra la retrouver l’été prochain. Le rendez-vous est donné. Reste à savoir s’il sera honoré en août ou en juillet! "Avant on faisait deux services, mais plus maintenant"

Si vous demandez aux commerçants d’Antibes comment s’est passé leur mois de juillet, la majorité ne sautera pas au plafond. Certains soupireront, d’autres feront la moue – s’ils veulent bien en parler…

"Comme partout, il y a moins de monde", résume Thierry Cerato, spécialisé dans l’olive et ses dérivés, au marché provençal: "On sent vraiment que les familles ont un budget à respecter et qu’il ne doit pas être dépassé." Un contexte économique sensible qui n’aide pas à mi-saison. Devant ses produits à 10 et 5 euros, Jean, marchand forain sur la place de-Gaulle saisit un bikini: "Avant je n’en avais plus à cette date, les gens achetaient des maillots de bain. Ou bien des dessous comme celui-ci j’en vendais bien plus!" La sensation d’une économie au ralenti saisit également Caroline. Alors pour se démarquer, elle propose du prêt-à-porter original: "Et je pense aussi faire une formation réseaux sociaux pour me faire davantage connaître."

"C’est la première fois que les clients essaient de négocier"

Une nuance dans le tableau qui n’est pas noir monochrome. Certains tirent leur épingle du jeu. Sandra Kvaskoff, horticultrice à Biot – qui propose aussi de la revente sur son banc cours Masséna – vit son deuxième été sous la halle: "Il y a de tout parmi les touristes. Certains ne regardent pas à la dépense, d’autres font plus attention. C’est pourquoi je demande toujours le budget pour coller au mieux à la demande." Des brassées de fleurs qui font tourner les têtes comme les gourmandises de la rue Thuret. Chez Les 3 Glaces, Angèle au service dresse un bilan plutôt positif: "Il peut y avoir du monde, mais c’est assez aléatoire de le prévoir. Il suffit de l’arrivée d’un bus ou d’un groupe et c’est le coup de feu. La dernière fois à 21 heures, ça a été le cas." Ici, crêpes, gaufres et glaces se savourent dans un univers rose bonbon.

Un petit plus que les visiteurs se permettent davantage qu’une table? "On voit les touristes qui sont logés dans les Airbnb, mais ils ne vont pas au restaurant. On les retrouve sur la plage avec une bouteille de rosé, du pain, des sardines… C’est triste mais il faut le dire: c’est cher de venir en vacances ici", constate Hinda derrière le comptoir d’un des établissements de la place Nationale: "C’est calme sur les terrasses…" Un serveur voisin ne peut que s’en désoler: "Ce n’est pas que chez nous, mais y’a plus personne. Avant on faisait deux services, plus maintenant."

Si certains ont perdu tout espoir pour la saison, le mois d’août reste une carte à jouer avance Aurélie: "C’est la première fois que les clients essaient de négocier les prix. Comme: si je prends cinq cartes postales, j’ai une promotion?" Au milieu des produits souvenirs au-dessus de L’Absinthe bar du cours Masséna, la commerçante veut être optimiste: " Ceci mis à part on est bien évidemment prêts à accueillir du monde en août. On attend que ça!" "Fréquentation stable" selon les responsables du tourisme 06

Durant le samedi du chassé-croisé les équipes de la résidence premium Port-Prestige Pierre & Vacances à Antibes sont sur le pont. Photo Justine Meddah Photo Justine Meddah.

"Taux d'occupation stable"

Après un mois de juin "très positif" – notamment attribué au Cannes Lions et à la conférence des Nations Unies sur l’océan à Nice –, que disent les indicateurs touristiques? Éléments de réponse avec Alexandra Borchio-Fontimp, présidente de l’agence d’attractivité Côte d’Azur France tourisme.

Quid de la fréquentation du mois de juillet?

Les derniers chiffres fixés (1) font état d’un taux d’occupation stable par rapport à l’an dernier: 85%. Pour août, on suit la même tendance par rapport là aussi à 2024. Si l’on observe les locations meublées – type Airbnb – il y a un léger recul en juillet mais c’est stable en août.

Et à l’aéroport Nice Côte d’Azur?

Le trafic aérien en juillet enregistre une progression de 11% sur les vols internationaux. On attend +12% en août. On constate que les visiteurs en provenance de l’Océanie sont en train de revenir chez nous, ils sont +12% – essentiellement des Australiens. On note aussi une hausse pour l’Europe de l’Ouest (+12%) et pour l’Europe du Sud (+5%).

Le moyen et le haut pays ont-ils séduit davantage?

On note une hausse de trois points pour août. Il y a un réel engouement, notre travail sur les villages perchés et les séjours nature porte ses fruits. Habituellement, la hausse est liée à la canicule. Mais on constate qu’il ne s’agit pas uniquement de cela cette année, il y a eu des pics de chaleur mais pas assez pour leur attribuer ce résultat.

Et pour la fin de saison?

Elle se présente favorablement, on voit +3 points concernant les réservations. Pour début octobre les taux sont encore bas, mais ils sont déjà supérieurs à ceux de l’an dernier à la même période: on a 6 points de plus. Mais je le redis: on ne veut pas doubler la fréquentation en haute saison. Le but est de lisser les flux, de continuer à vendre la Côte d’Azur à toutes les saisons afin, notamment, de pérenniser les emplois.

Quel public démarchez-vous?

On a relancé les visites en Corée du Sud et au Japon. En perspective 2026 nous avons également l’Arabie Saoudite qui va accueillir l’Exposition Universelle dans cinq ans. Plus proche, au mois de janvier, nous allons retourner aux États-Unis, cette fois-ci à Boston et Chicago. Nous allons échanger avec les Canadiens car habituellement ils passent l’hiver en Floride dans leur résidence secondaire. Mais en réaction à la politique de Trump ils envisagent de venir en Europe à la place et vendent leurs biens aux États-Unis: à nous de leur présenter les avantages de la Côte d’Azur. D’autant qu’il ne s’agira pas de courts séjours. 1. Au 21 juillet.

 

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