Se souvenir du passé pour ne pas être condamné à le revivre. Ce lundi matin en la Maison de France, les autorités civiles, militaires et religieuses de la Principauté et de la France ont invoqué le devoir de mémoire lors des traditionnelles commémorations de l’Armistice du 11-Novembre 1918.
"Ce jour est le rappel de la souffrance, de la délivrance et de la victoire. Nous célébrons le souvenir de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie", a résumé Jean d’Haussonville, ambassadeur de France à Monaco, avec une pensée pour les "alliés" présents dans la salle.
Après avoir révéré les défunts soldats du passé, dont les noms gravés témoignent du dévouement héroïque, le diplomate français a tenu à saluer l’engagement des militaires déployés en opérations extérieures, tant dans le cadre de la posture de dissuasion et de défense de l’OTAN que pour lutter contre la piraterie maritime au large de la Corne de l’Afrique.
"Ces OPEX contribuent à notre protection, notre souveraineté et à celles de nos partenaires. 549 noms sont gravés sur un monument dédié. Nous leur devons la reconnaissance de la nation et de chacun d’entre nous. Au fond, nous nous réunissons aujourd’hui pour que notre France libre reste une France combattante", a-t-il déclaré.
"Retour décomplexé des va-t-en-guerre"
Dans un puissant discours, Danielle Merlino, présidente de la Fédération des groupements français de Monaco, s’est, elle, émue d’un présent qui ressemble funestement au passé.
"Force est de constater le retour décomplexé des va-t-en-guerre. De nombreux points du globe sont à feu et à sang à cause, principalement, de la remise en question des frontières ou du droit des hommes à disposer d’un territoire, déplore-t-elle, allusion non feinte, notamment, aux conflits opposant Israël au Hamas et au Hezbollah, ainsi que la Russie à l’Ukraine. Les pires mensonges, les pires volontés d’en découdre avec son voisin, de l’autre côté d’un fleuve ou d’une montagne jusque-là partagés nourrissent les pires exactions que nous avions cru à jamais disparues. La question se pose alors de l’indifférence ou de l’impuissance collective à faire cesser l’horreur."
Pour elle, si les deux grandes guerres du XXe siècle, ont atteint "des sommets dans l’ignominie", celles actuelles peuvent atteindre des "records de destruction en ayant recours à l’arme nucléaire, aux drones capables de s’infiltrer de partout et aux outils cybernétiques de déstabilisation de la vie quotidienne et des consciences."
Malgré ce lugubre constat, Danielle Merlino se veut optimiste et croit en demain: "L’Homme est doué de raison, de mémoire, ces armes absolues de l’intelligence et du vivre ensemble."
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