Comment mener l’enquête par 2300m de fond, cinquante-sept ans après un crash aérien? Le cas de figure est exceptionnel. Mais le défi, pas insurmontable.
En 2004, le Bugaled Breizh se trouve à seulement 90m de profondeur, lorsqu’il faut renflouer ce chalutier disparu avec cinq marins à bord. Là aussi, les familles de victimes dénoncent une bavure militaire - en l’occurrence une collision avec un sous-marin, jamais établie ni infirmée.
En 2019, c’est par 2230m de fond que la Minerve est enfin retrouvée, à 45km de Toulon, un demi-siècle plus tard. Ce sous-marin avait disparu le 27 janvier 1968 avec 52 membres d’équipage. Collision, torpille, avarie des barres arrières... Toutes ces pistes seront explorées, puis infirmées par les clichés sous-marins. Sans explication définitive pour autant.
Des profondeurs déjà visitées
La Caravelle Ajaccio-Nice s’est abîmée la même année, dans les mêmes profondeurs. Là encore, les recherches devraient mobiliser des navires spécialisés équipés de ROV, ces drones sous-marins capables de remonter des clichés, voire des prélèvements, des grandes profondeurs. Des bâtiments de la Marine ou des navires à vocation archéologiques seraient à la manœuvre. "La définition des contours et des modalités d’organisation de la première opération sont en cours", prévient le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli.
Ainsi a été détecté, en mars dernier, un navire du XVIe siècle qui a sombré au large de Ramatuelle. Un sonar a détecté sa présence. Un drone sous-marin est venu en reconnaissance. Un autre bâtiment militaire est venu capter des images saisissantes avec un ROV, par 2567m de fond. Bien plus bas que la Caravelle.
Entre 1968 et 1971, quatre campagnes sous-marines ont été menées pour récupérer des débris de l’appareil. Y compris la boîte noire, trop altérée pour livrer ses secrets. Les familles en quête de réponses espèrent que les nouvelles technologies leur en apporteront.
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