"Ça m’étonnerait qu’on ait des problèmes avec Sébastien Lecornu, assure Renaud Muselier. Nos relations sont mêmes très bonnes." Ces derniers jours, le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur a échangé au téléphone avec le nouveau Premier ministre sur les enjeux du moment.
Sans pour autant aborder le financement des Jeux olympiques d’hiver 2030, qui se dérouleront dans les Alpes françaises. "Pour ça, je ne suis pas inquiet", insiste notre interlocuteur. Il faut encore que la loi olympique, déjà adoptée par le Sénat, soit votée par l’Assemblée nationale. Mais le changement de locataire à Matignon pourrait retarder l’échéance.
"On s’attendait à ce que la loi soit mise à l’ordre du jour fin septembre, ça sera plutôt mi-octobre. Pour un vote d’ici un ou deux mois, avant celui du budget 2026, anticipe Renaud Muselier. Tout est compliqué. En attendant, on continue à travailler en parallèle. Tout se cale, petit à petit. On sera prêt pour le passage de flambeau aux Jeux de Milan en février." Voilà pour la version optimiste.
En mars dernier, l’Inspection générale des Finances (IGF) et l’Inspection générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche (IGSER) en avait une toute autre.
"On n’a pas changé d’optique"
Dans un rapport confidentiel, commandé par Michel Barnier (à l’époque encore Premier ministre) et dévoilé ce lundi par Radio France, ces deux institutions misaient alors sur un budget revu à la hausse de 10% concernant la partie organisation, pour atteindre 2,19 milliards d’euros (avec un matelas de sécurité) et non plus 2 milliards comme initialement prévu.
"Je leur avais dit que c’était n’importe quoi, s’agace Renaud Muselier. Ça avait été un peu tendu d’ailleurs. Comment ces mêmes personnes à Bercy, à qui on doit la situation d’endettement du pays, peuvent faire des calculs comme ça de leur côté, sans nous consulter, alors que les budgets de nos collectivités sont à l’équilibre?" Et d’ajouter: "Nous avons annoncé que les prochains Jeux seront les plus sobres de l’histoire, on n’a pas changé d’optique."
Autre chiffre pointé dans le rapport, celui de la part d’argent public réévaluée à 724 millions d’euros, au lieu de 462 millions d’euros, soit 57% de hausse. Ce que conteste le président de la Région Sud.
Tout comme le coût global, comprenant celui de la Solidéo (Société de livraison des ouvrages olympiques) censé passer de 3 milliards à 5 milliards d’après le scénario le plus pessimiste de l’IGF et l’IGSER. "Ils ont maximisé les dépenses et minimisé les recettes. Quand on veut tuer les Jeux, on procède ainsi", déplore Renaud Muselier, qui évoque tout de même "une clause de revoyure".
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