Hagards, complètement sonnés. Ce samedi au milieu du Groupama Stadium, une poignée de secondes après le coup de sifflet final, les Toulonnais avaient les regards baissés. Probablement à se ressasser ce qu’ils auraient pu mieux faire. Ou dû mieux faire.
Et en même temps, comment pouvait-il en être autrement? Car arrivés pleins d’espoirs jeudi à Lyon, les joueurs de Pierre Mignoni sont finalement repartis le cœur lourd dans le Var. Balayés par l’Union Bordeaux-Bègles à qui rien ne semble pouvoir résister ces derniers mois.
Et s’ils se sont accrochés, dominant même le premier quart d’heure, et s’ouvrant régulièrement des espaces dans la défense girondine, les joueurs de Pierre Mignoni sont apparus bien trop "loin" de la désormais meilleure équipe d’Europe.
Jaminet a beaucoup tenté
Car là où le ballon échappait presque constamment des mains varoises (18 en-avant), il collait au contraire merveilleusement aux ambitions des coéquipiers de Matthieu Jalibert. Trop cliniques en attaque, trop précis sur les sorties de camp, trop justes au sol, trop féroces sur les collisions…
Alors Melvyn Jaminet a énormément tenté, et souvent à bon escient. Leicester Fainga’anuku, lui, a redonné de l’espoir aux supporters du RCT juste avant la pause, quand il profitait d’une percée géniale de Paolo Garbisi pour inscrire le premier essai du RCT (15-20 à la pause).
Enfin, Lewis Ludlam a découpé de la viande toute la soirée, tandis que Setariki Tuicuvu a rappelé qu’il était un joueur de grande classe. Il n’empêche que face à l’inébranlable machine bordelaise, gonflée à la confiance, Toulon a bien tenté de faire plier le roseau en début de rencontre, mais n’a jamais véritablement imaginé qu’il finirait par céder.
Les illusions perdues
Cruel, de dire que le RCT n’a pas été mauvais, a fait preuve de caractère, n’a jamais baissé les bras (l’essai de Beka Gigashvili à la 80e minute) mais est simplement tombé sur plus fort? C’est la (très) dure loi du haut niveau.
Avant la rencontre, Pierre Mignoni savait que son équipe devrait être un peu plus que parfaite pour rejoindre Toulouse au Stade de France. Après la rencontre, il a constaté qu’elle manquait probablement un peu de tout pour poser son rond de serviette à la table d’un prétendant au bout de bois.
Alors dans plusieurs semaines, ces Toulonnais pourront être fiers. Fiers de leur saison où, même au cœur de la tempête, ils ont su relever le col pour terminer sur le podium. Fiers d’avoir fait douter pendant un peu plus d’une mi-temps les tout nouveaux champions d’Europe bordelais. Fiers, également, d’avoir ramené Toulon en demi-finale pour la première fois depuis huit ans.
Mais au moment de quitter le Rhône, tous ces accomplissements semblaient bien futiles pour la bande à David Ribbans. Les illusions toulonnaises, qui auraient aimé repousser leurs vacances d’une petite semaine se sont envolées dans l’étouffante chaleur lyonnaise.
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