Un quatrième sextennat pour Gérard Spinelli ? C’est ce qu’espère le maire sortant. À 65 ans, il se montre déterminé à remporter les prochaines élections municipales ; toujours sans étiquette politique. Il veut présenter une équipe renouvelée à 50 %, des projets, des envies... Ce qui est sûr, c’est qu’il a de l’expérience.
Prêt pour six ans encore ?
Oui, parce que j’en ai très envie et j’ai l’énergie. J’ai une passion pour ce territoire. Et je compte bien faire mes six prochaines années à la tête de la mairie si je suis élu. La majorité des Beausoleillois souhaitent que je continue.
Vous semblez serein...
Je suis dans le consensus depuis un moment. Il est indispensable pour trouver l’efficacité. Il m’a permis de réaliser tous les équipements publics que je souhaitais à Beausoleil avec la Carf, le Département, la Région, l’État, l’Europe et Monaco.
Monaco, un partenaire effectivement actif.
La Principauté est intervenue de manière importante pour le financement des caméras de vidéoprotection, pour le doublement du boulevard du Tenao et également les ascenseurs et escalators. Onze escalators, cofinancés par Monaco, sont en cours et devraient être livrés début 2022. Cela permettra de desservir à plat tout Beausoleil. Nous continuerons, par la suite, cette politique des escalators et liaisons mécanisées. Un bureau d’études travaille sur un projet qui desservirait la gare de Monaco jusqu’à la partie haute des Moneghetti.
Vous avez eu des relations difficiles avec votre fils. Crise passagère ou crise profonde ?
J’ai eu pendant trente-trois ans une relation sans aucun nuage avec Nicolas. Nous avons un lien très fort. Au printemps, nous nous sommes disputés. Le fait que nous fassions de la politique ensemble a donné un caractère tout à fait exceptionnel à cet épisode. La dispute a duré trois mois. Une période durant laquelle nous avons continué à nous parler et à nous voir. Nous nous sommes réconciliés et tout est complètement réglé. Ce passage à vide nous a permis de mieux nous comprendre. J’ai pris conscience qu’il a grandi ; qu’il est un homme. Peut-être aussi que mon image auprès de lui a pu évoluer. Nicolas est à mes côtés depuis 2008 et il le reste.
Partagez-vous les mêmes idées politiques ?
Chacun a les siennes. Mais nous avons en commun l’envie de développer ce territoire. Nous y mettrons toute notre énergie. Il y a des discussions intéressantes, enrichissantes entre tous les élus. Il s’agit d’écouter leurs propositions, voir celles qui sont bonnes et tenter de trouver les financements.
En augmentant les impôts ?
Je n’ai pas augmenté les impôts depuis douze ans. Nous avons baissé la dette de quatre millions. Beausoleil est la ville de plus de 10 000 habitants la moins endettée des Alpes-Maritimes. Nous n’avons pas emprunté depuis six ans, comme je m’y étais engagé. Je veux que Beausoleil n’ait plus aucune dette. Avoir une gestion saine, c’est ma fierté. J’agis comme un père de famille. Mais nous avons la volonté de poursuivre notre politique d’équipements qui sont à ce jour tous engagés et financés.
Quelles sont vos priorités pour les six prochaines années ?
C’est d’abord de terminer ce qui est entrepris. Mon énergie pour le prochain mandat, c’est la qualité de vie ; c’est le quotidien des Beausoleillois. Il faudra continuer à travailler sur les cheminements piétonniers, la qualité des trottoirs, la propreté, l’environnement, la lutte contre les incivilités. Pendant douze ans, j’ai mis toute ma force pour réaliser des équipements publics. La mobilité est un volet important. Nous allons continuer à réduire le nombre de véhicules. C’est l’intérêt de tous. De Beausoleil ; mais aussi de Monaco. Avec la politique des escalators, nous pouvons réduire de 2 000 le nombre de véhicules par jour ; ce qui représente 5 000 déplacements.
Quels sont les projets dont vous êtes le plus fier ?
En 2013, ce fut d’abord le bâtiment le Centre et son guichet unique. Au cours de ce mandat, je citerais la salle associative Le petit René qui peut accueillir cent personnes, livrée en 2014, le Centre Histoire et mémoire en 2017, deux premiers escalators en 2018, le Centre culturel Prince héréditaire Jacques de Monaco qui s’étend sur 2 000 m2 dédié à la culture en 2019, le parking Victor-Hugo avec 162 places et 1 000 m2 d’espaces verts en 2019. Je réalise une crèche de cinquante-deux berceaux au-dessus du Riviera Palace. Et puis nous avons réalisé la réhabilitation du marché Gustave Eiffel dont la première tranche est achevée depuis novembre dernier.
Ce marché est littéralement transformé !
Nous y aurons le plus grand Naturalia de France (500 m2) à l’automne prochain. J’ai signé le bail mercredi. Avec La Vie Claire (300 m2), l’offre commerciale bio sera très importante.
Qu’en est-il de votre politique du logement ?
Nous sommes sortis de la carence puisque nous avons créé le nombre de logements sociaux demandés par l’État de 2013 à 2019. Par contre, nous nous interrogeons sur ces objectifs qui nous semblent beaucoup trop élevés par rapport au potentiel de Beausoleil. Nous sommes donc déterminés à renégocier avec l’État pour réduire le nombre de créations de logements.
Et puis les chantiers, ce sont toujours des nuisances pour les riverains.
Il y a eu beaucoup d’améliorations même si je peux comprendre que c’est toujours désagréable d’avoir un chantier sous ses fenêtres ou en pleine ville. Je pense que nous sommes sur la bonne voie mais il faut continuer dans ce sens. Nous imposons des horaires. Ils sont respectés. Si les riverains se plaignent, la police municipale intervient. Ce n’est jamais parfait. Nous allons encore progresser.
Avez-vous d’autres projets en cours ?
Dans les projets lancés ou en cours, nous avons la seconde tranche du marché Gustave Eiffel, le commissariat qui rassemblera les polices nationale et municipale ce qui permettra de mutualiser, d’améliorer la coopération, de réaliser un grand centre de supervision urbain et de permettre un meilleur accueil du public. Nous allons ouvrir une librairie, dans deux mois, dans le bâtiment mitoyen du Centre culturel Prince héréditaire Jacques de Monaco. Nous lançons également le Parc naturel et paysager de Grima. La plus grosse opération est le domaine Charlot sur 1 500 m2, financé à plus de 50 % par l’État, et qui rassemble une bibliothèque, une médiathèque, un centre social et une maison d’artistes.
Quid de la sécurité ?
Nous avons doté la police de quatre scooters et quatre vélos électriques. Nous avons trente agents de police municipale, deux chiens policiers. Sont installées maintenant cinquante-sept caméras. Il y en aura dix de plus en 2020. Nous avons une unité d’îlotage aux Moneghetti avec deux personnes. Nous avons installé un point fixe, tous les soirs, à l’intersection du boulevard de la République et de l’avenue du Général-de-Gaulle. Nous avons mené une lutte contre la circulation et le stationnement des deux-roues sur les trottoirs. C’est un combat que je mène personnellement. On essaie de lutter contre le bruit. Depuis quelques semaines, nous menons une politique de verbalisation des encombrants qui donne de premiers résultats. Nous avons mis en place le plan particulier de mise en sûreté dans les écoles et les crèches.
Il n’est pas rare de vous croiser, le soir, dans les rues de la ville...
Je suis exigeant. Oui, je tourne personnellement la nuit. Je veux savoir ce qui se passe. Je continuerai à œuvrer dans ce sens. Je m’investis personnellement et je fais des contrôles de terrain par moi-même, quatre à cinq fois par semaine.
Stéphane Manfredi, votre principal opposant déclaré, dit dans nos colonnes que vous êtes un « visionnaire » et un « bâtisseur », c’est flatteur de la part d’un concurrent, non ?
Il le reconnaît et c’est effectivement agréable pour moi. Mais son positionnement est incohérent.
Qui compose votre liste ?
Je renouvelle la liste à plus de 50 %. J’intègre quelques jeunes, compétents, motivés et disponibles. C’est important d’avoir des opinions différentes.
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