194 voix pour, 364 voix contre. Ce vote de confiance résonne comme énorme désaveu pour François Bayrou...
François Bayrou s’est pris une vraie claque. Le score de ceux qui lui ont accordé leur confiance est en dessous de toutes les estimations des pointeurs de Matignon. Beaucoup espéraient un peu plus d’abstention pour éviter un raz-de-marée. Mais il a bien eu lieu. C’est une forte, puissante défaite pour François Bayrou et son gouvernement.
Qu’est-ce que vous avez retenu de ces deux prises de parole?
Il a visiblement surtout parlé pour l’histoire. Il a essayé de montrer qu’il avait voulu incarner une ligne de courage. Courage par rapport à la dette, courage par rapport à l’ensemble des problèmes du pays, et que ceux qui le menaçaient manquaient de ce courage élémentaire, et donc ne seraient pas favorables à l’intérêt général du pays. C’est là-dessus qu’il a été sévèrement battu. Après un tel score, il ne peut plus prétendre incarner l’intérêt général. Dans son petit deuxième discours, il a même parlé au passé en disant que ça avait été un bonheur d’avoir cette équipe au gouvernement. Donc quelqu’un qui parle déjà au passé, quand il demande un vote de confiance, c’est une première.
Pour Boris Vallaud, qui a multiplié les formules assassines, François Bayrou n’est "pas Pierre Mendès France". Vous attendiez-vous à une telle charge du PS?
Oui, le PS veut se poser en force d’alternance. Ils avaient été assez modérés dans la dernière période. Je crois qu’ils veulent faire oublier cette modération et montrer qu’il n’y a rien de commun entre Bayrou et eux. Est-ce que c’est à leur tour de gouverner? Pas sûr du tout que le Président de la République pense la même chose. À mon avis, Emmanuel Macron sera tenté une nouvelle fois de désigner un Premier ministre qui soit un homme issu du bloc central. Avec quel profil? Très difficile à dire. Il faut un politique qui montre qu’il est original en ce sens qu’il accepterait une ouverture vers les socialistes. Il y a quelques jours à Tourcoing, le discours de Gérald Darmanin ressemblait à un discours de candidature. Mais il n’est pas le seul sur le coup.
De son côté, Marine Le Pen appelle à une nouvelle dissolution pour dégager une "majorité d’alternance". Est-ce que vous croyez qu’Emmanuel Macron appuiera sur le bouton?
Non, bien sûr. Il n’y aura ni démission, ni dissolution. Je pense qu’Emmanuel Macron est hostile à ces deux formules, et qu’il veut pouvoir continuer par la discussion, la négociation et la nomination d’un gouvernement à se frayer un chemin au sein de cette assemblée tripartite.
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