De l'affaire Bétharram au conclave de la réforme des retraites...Retour sur sept moments clés du passage de François Bayrou à Matignon

François Bayrou aura réussi à Matignon à faire passer le budget 2025, cause de la chute de son prédécesseur Michel Barnier, sans parvenir néanmoins à entamer les négociations sur celui de 2026. Voici les sept moments clés de ses presque neuf mois rue de Varenne. 

AFP Publié le 08/09/2025 à 19:25, mis à jour le 08/09/2025 à 19:25
Après la perte du vote de confiance, retour sur les 7 affaires qui ont secoué ses neufs mois à Matignon. Photo: PsnewZ / Bestimage

Pau plutôt que Mayotte

"Pau, c'est en France", explique le Béarnais qui a choisi, à peine nommé le 13 décembre, de rejoindre la ville dont il est resté maire plutôt que de rester à Paris pour gérer la crise à Mayotte, dévasté par un ouragan.

Deux projets de loi pour la reconstruction de l'archipel seront ensuite approuvés.

L'adoption du budget 2025

Le projet de budget pour 2025 est finalement adopté le 14 février après que les dépenses publiques ont été restreintes pendant six semaines par une loi spéciale, rendue nécessaire par la censure de Michel Barnier.

Mais la dette reste élevée, et représente désormais près de 114% du produit intérieur brut (PIB), contre 57,8% en 1995.

François Bayrou ne cesse d'alerter sur le "piège mortel" de l'état des finances publiques françaises.

Le "conclave" sur les retraites

Le budget a pu passer grâce à la "non-censure" des députés socialistes, à qui François Bayrou a promis de nouvelles concertations sur les retraites "sans tabou".

Mais il conditionne ensuite ces discussions entre syndicats et patronat en leur demandant que le système des retraites revienne à l'équilibre d'ici 2030 et de ne pas revenir à un âge de départ à 62 ans.

Après moult reports, les concertations se soldent par un échec, même si François Bayou persiste à y voir des "avancées" qu'il promet d'inscrire dans la loi.

La "submersion" migratoire

Alors qu'il est en train de négocier une non-censure avec les socialistes, il évoque lors d'une interview sur LCI un "sentiment" de "submersion" migratoire dans certaines villes qui fait hurler toute la gauche.

A gauche, certains y voient un clin d'oeil au Rassemblement national. C'est la première d'une série de frictions avec les socialistes, qui n'hésiteront guère à la fin août à annoncer leur décision de faire tomber le gouvernement.

L'affaire Bétharram

L'affaire des violences physiques et sexuelles au collège-lycée Notre-Dame de Bétharram, où il a scolarisé ses enfants, l'affecte personnellement. Il dénonce "un tribunal politique" et une période "humainement très difficile", "dégueulasse" pour sa famille, refusant d'admettre une forme de déni collectif, dont l'accuse pourtant sa fille.

Une commission d'enquête pointe un "défaut d'action" de sa part quand il était ministre de l'Education nationale (1993-1997), ce qu'il réfute. Mais il n'est pas mis en cause directement.

Les lois narco-trafic et Duplomb

Priorité de la politique sécuritaire du gouvernement, la proposition de loi très attendue pour lutter contre le narcotrafic parvient à être adoptée définitivement le 29 avril, un succès rare pour l'exécutif tant l'Assemblée nationale, privée de majorité, est fracturée.

Autre succès législatif, la loi Duplomb censée lever les obstacles au développement de l'agriculture, est adoptée au Parlement début juillet avec le soutien des macronistes, de LR et du RN.

Mais elle a fait l'objet d'un vaste mouvement de protestation cet été, avec une pétition réclamant son abrogation qui a réuni plus de 2,1 millions de signatures. Et le Conseil constitutionnel a censuré sa disposition la plus contestée, qui prévoyait la réintroduction sous conditions d'un pesticide.

Au total, François Bayrou assure avoir fait passer une soixantaine de textes au Parlement en 2025.

Le vote de confiance

Une "clarification" dans un "moment décisif": après deux conférences de presse pour mettre en exergue la mauvaise santé des finances publiques puis proposer, le 15 juillet, un sévère plan de freinage des dépenses dans le budget 2026, François Bayrou annonce à la surprise générale, le 25 août, qu'il sollicitera la confiance de l'Assemblée nationale le 8 septembre sur l'urgence à résorber la dette.

Pour la première fois de l’histoire de la Ve République, un gouvernement tombe lors d’un vote de confiance par 194 voix contre 364, annonce la présidente de l’Assemblée nationale.

François Bayrou va désormais devoir remettre la démission de son gouvernement au président de la République, qui devra nommer un premier ministre, qui se chargera de constituer un gouvernement.

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