"Aborder le budget différemment", "supprimer des priorités politiques", "trouver des nouvelles recettes" : vers une révolution Didier Guillaume à Monaco ?

Le nouveau ministre d'Etat de Monaco entend construire le budget de la Principauté en cohérence avec les orientations politiques prioritaires arbitrées par le prince Albert II. Ce, dès l'année prochaine.

Thomas Michel Publié le 28/09/2024 à 12:23, mis à jour le 28/09/2024 à 12:23
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Le ministre d'Etat de Monaco Didier Guillaume entend rationnaliser les dépenses de l'Etat. Photo Cyril Dodergny

Votre feuille de route devra composer avec un budget plus "prudent" dans un contexte international incertain et, à Monaco, la livraison du projet Mareterra. Doit-on s’attendre à une révolution dans l’approche et la construction du budget ?
Quand je suis arrivé, le projet de budget 2025 était arbitré. Je l'assume totalement mais je n'ai pas eu à travailler dessus, donc je n'en parle pas. En matière de finances publiques, il ne faut pas faire de révolution mais des évolutions. Et il y en aura dans les années qui viennent. Notamment l'année prochaine, parce que je pense qu'on aura la possibilité d'aborder le budget différemment. Le budget, ce n'est pas de la comptabilité sur des orientations financières. Les orientations financières dépendent des orientations politiques. Et après, l'arbitrage se fait en fonction des priorités nationales. Il y a eu 40-50 ans d'années fastes à Monaco où l'argent coulait à flots, il y avait de la construction, des recettes pour l'État, c'était absolument formidable, et c'est tant mieux. C'est ce qui a permis le développement de la Principauté. Sauf qu'aujourd'hui, il y a Mareterra qui se termine. J'ai annoncé qu'un nouveau Plan logement serait fait et nous présenterons une opération intermédiaire à l'automne, là, pour le budget. Mais cela se tarit. Donc oui, il faut regarder les choses différemment.

"On supprimera ce qui était des priorités politiques mais ne le sont plus"


Il va falloir innover pour trouver de nouvelles mannes financières…
Exactement. Nous sommes dans ce qu'on appelle l'effet ciseaux, c'est-à-dire que les recettes diminuent, les dépenses augmentent. Donc à un moment, soit on innove, soit on tombe au fond du trou.


Hors de question de piocher dans le bas de la laine qu’est le Fonds de réserve constitutionnel ?
Non. La force de Monaco, c'est justement cela. Il faut le préserver. J'adore les finances serrées à ceinture et bretelles. On ferme tout et on tient. Donc, on va travailler sur les deux manches des ciseaux, c'est-à-dire réduire des dépenses, des grands investissements, des idées que nous avions peut-être depuis des années sans les avoir réalisées. On supprimera ce qui était des priorités politiques mais ne le sont plus. On les sort de l'inscription budgétaire et on n'en parle plus. Et puis, il faut trouver de nouvelles recettes. Et là, il faut être ingénieux. Pour l'instant, tout cela n'est pas arbitré, ce n'est pas fait encore. Je n'ai aucune annonce à vous faire mais c'est la double direction dans laquelle je vais amener le gouvernement princier à travailler.

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