Un alibi pour échapper à son époux. Voilà comment Jane Birkin parlait du tournage en 1968 du film "La Piscine": "J’étais tombée amoureuse de Serge. Jacques Deray en m’engageant m’a donné le prétexte de ne pas rejoindre mon mari, le compositeur des musiques de James Bond, à Londres." Le genre de rôle qui change un destin.
L’été se fait brûlant cette année-là à Ramatuelle. Jane a 22 ans, son minois angélique s’invite pour la première fois dans un long-métrage français. Elle joue Pénélope, fille de Harry (Maurice Ronet), ancien amant de Marianne (interprétée par Romy Schneider), en couple avec Jean-Paul (joué par Alain Delon).
À l’écran, le public découvre un Delon séduit par Birkin. Tout sauf du goût de Gainsbourg, fou de jalousie de savoir sa belle anglaise jouer la séduction avec Delon. L’homme à tête de chou s’enquillera les kilomètres séparant Paris de Saint-Tropez au volant de sa décapotable: pas question de laisser un quelconque rapprochement avoir lieu avec sa muse.
D’ailleurs la compétition faisait rage pour le chanteur comme l’a rappelé Jane lors d’une interview accordée à notre titre en 2009: "La limousine américaine, que Serge avait louée, ne passait pas dans les rues trop étroites. Il voulait une plus grande voiture que Delon." La légende raconte que Gainsbourg avait promis de pointer son arme sur le comédien s’il tentait quoi que ce soit. Mais il n’en fit rien: les serveurs de chez Sénéquier l’ont surtout vu noyer son chagrin.
Sur le plateau, Jane assiste aux retrouvailles du couple mythique Romy-Alain. Bien loin de l’image torride que le grand public a pu s’en faire, selon Jane Birkin, interviewée par Bertrand Tessier. "Ils se lançaient des piques comme des ex-amants mais on sentait qu’il avait pour elle un réel respect de sa beauté et de sa personnalité", a-t-elle déclaré.
La Piscine sort en janvier 1969, 2,3 millions de spectateurs sont subjugués.
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