La légende urbaine roulait depuis 2019: une monoplace rouge aux couleurs de Ferrari surgissant sur les autoroutes tchèques, défiant les forces de l’ordre et disparaissant aussitôt.
Ce dimanche 7 septembre, l’équipée a pris fin. La police a enfin intercepté celui qu’on surnommait le "pilote fantôme".
Une traque digne d’un film d’action
Tout commence au petit matin, lorsqu’une Ferrari Dallara GPF1 de 2006 - un prototype rarissime, seulement deux exemplaires connus - est signalée par plusieurs automobilistes à proximité d’une station-service près de Dobris, à une quarantaine de kilomètres de Prague.
Alertées, les patrouilles prennent en chasse la monoplace. Un hélicoptère est dépêché pour suivre ses évolutions.
La course poursuite s’achève dans le village de Buk, au sud-ouest de la capitale, devant la maison du suspect. Casqué, combinaison rouge siglée Marlboro, l’homme de 51 ans lève finalement les mains, encerclé par une quinzaine de voitures de police.
Un vieil habitué de la clandestinité
Le pilote, identifié comme Milan V., homme d’affaires et ancien policier selon la presse locale, n’en est pas à son coup d’essai. En 2019 déjà, la police pensait l’avoir coincé.
Faute de preuves - le conducteur restait dissimulé derrière son casque - l’affaire avait été classée. Pendant six ans, le bolide a resurgi sporadiquement, parfois escorté de voitures de sport, alimentant le mystère.
Cette fois, les forces de l’ordre semblent tenir leur homme. Les tests d’alcool et de drogue sont revenus négatifs, mais une procédure administrative a été ouverte. Milan V. encourt une lourde amende, équivalente à plusieurs milliers de couronnes, et une interdiction de conduire.
Une violation de propriété privée?
La mise en ligne des images de l’interpellation, filmées par la caméra embarquée de la monoplace, a déjà fait le tour des réseaux. On y voit le pilote débattre avec les policiers, arguant de la violation de sa propriété privée.
Son fils, Lukas, a dénoncé une intervention "disproportionnée", pointant l’armada mobilisée pour une "simple infraction routière".
Reste qu’au-delà du folklore, les Formule 1 ne sont pas conçues pour la route. Sans plaques, sans feux, sans clignotants, elles mettent en danger autant leur pilote que les autres usagers.
Pour le "fantôme de la D4", la partie semble cette fois terminée.
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