"Je veux écrire une nouvelle histoire avec les Mentonnais": Louis Sarkozy annonce officiellement sa candidature à la mairie de Menton

Exclusif Nice-Matin. Louis Sarkozy annonce, ce lundi, être candidat aux élections municipales à Menton. Il diffusera, en ligne, dans la soirée, une lettre aux Mentonnais pour détailler les raisons de son engagement.

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Mathilde Tranoy et Maxime Rovello Publié le 08/09/2025 à 18:46, mis à jour le 08/09/2025 à 18:55
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"Je serai officiellement candidat aux élections municipales à Menton, en tant que tête de liste en mars 2026." Louis Sarkozy, le fils de l’ancien président de la République et de Cécilia Attias nous recevait, ce lundi après-midi, sur la terrasse de sa maison, à Menton, entouré de ses chiens Hitch et Phasma.

"Je sais que c’était un secret de polichinelle. Mais c’était très important pour nous de choisir et de contrôler la date de sortie. On avait choisi le 8. Et puis est tombée l’annonce du Premier ministre. Et très vite, on s’est rendu compte que c’était très important de garder cette date. Parce que pendant que c’est le bazar dans la capitale, il faut montrer qu’il y a des gens qui constituent un pôle de stabilité, ici, à Menton. Et que ce qui se passe à Paris a une importance secondaire pour les Mentonnais."

Pourquoi Menton?

Je me présente ici parce que je vis ici. J’ai déménagé des États-Unis avec ma femme. Nous ne voulions pas vivre à Paris. On voulait vivre dans le Sud. Ma femme est croate, méditerranéenne. On aime la région. On ne voulait pas une grande ville, mais une ville moyenne, avec une connectivité locale, un aéroport international à une heure de route, l’Italie pas loin, Monaco, toutes les infrastructures nécessaires, mais qui ne soit pas écrasante. Nous voulions aussi une ville relativement protégée des problèmes d’insécurité qui gangrènent pas mal d’autres zones de notre pays.

C’est ici que je veux élever mon fils. C’est ici que je veux le scolariser. Et le deuxième choix, c’est parce que c’est ici que j’ai envie de m’engager politiquement. Je connais la région depuis que je suis gamin. Je sais qu’il y a un vide politique et des problèmes énormes qui gangrènent cette ville depuis le décès de Jean-Claude Guibal. Cette ville, c’est pas une ville qui a 10 ou 15 heures de retard. C’est une ville qui a 4 ou 5 heures de retard. Ils ont lâché le truc quand Jean-Claude Guibal est mort. Et l’opportunité politique que cela représente est pour moi très conséquente. C’est aussi une ville qui a un historique de candidatures externes: Jean-Claude Guibal, le général Aubert, Francis Palmero n’étaient pas d’ici.

C’est ce que vous répondez à ceux qui disent que vous êtes un parachuté?

J’entends, en effet, l’accusation de parachutage venant d’élus qui étaient ravis de figurer sur la liste de Jean-Claude Guibal... Qu’on dise qu’il faut un maire qui soit mentonnais, j’entends, mais c’est un argument qui n’est pas si bon que ça. Cette ville quadruple sa population en été et dépend entièrement du tourisme. Elle a une frontière internationale et est en collaboration constante avec Monaco. Le maire de cette ville doit non seulement avoir l’expérience internationale et nationale mais aussi avoir des réseaux parlementaires.

Expérience internationale et réseaux, c’est ce que vous pensez pouvoir apporter Menton?

Si le concours, c’est qui est le plus mentonnais des Mentonnais, en effet, je perds. Ma volonté, c’est le renouveau, la nouveauté - même l’opposition, ici, est ringarde - le sérieux, la compétence.

Du renouveau, mais avec qui? Qui figurera sur votre liste?

Je ne vais pas vous citer de nom, la liste n’est pas finalisée. Ce que je peux vous dire, c’est que 90% de notre liste n’aura jamais été élue. Jamais. Quand je dis nouveaux visages, ça veut dire nouveaux visages, nouveau réseau, nouvelle ambition, nouvelle vocation. On respecte énormément l’œuvre politique de Jean-Claude Guibal, son ombre est partout, mais comme tout grand homme, il y a eu un problème au moment de gérer la succession. Aujourd’hui, il faut tourner la page.

L’actuel maire LR Yves Juhel a indiqué qu’il vous soutiendrait si vous aviez l’investiture des Républicains. Partirez-vous sous cette étiquette?

Pour l’instant, je n’ai aucune étiquette. Je ne dis pas que cela ne va pas changer. Je chercherai à sécuriser l’investiture d’autant de partis que je peux. L’important, c’est de rassembler. Et je ne serai pas clivant ou animé par une rivalité quelconque. Tous les partis du centre et de la droite qui veulent bien me donner l’investiture, je la prendrai.

Le Rassemblement national est bien implanté sur le secteur. Que pensez-vous apporter de différent?

Je ne vais pas commenter la candidature de Mme Masson (la députée RN Alexandra Masson, ndlr). Elle ne l’a pas fait mais c’est un secret de Polichinelle, tout le monde sait qu’elle va l’annoncer dans les jours qui viennent. Je vais être un peu têtu là-dessus mais nous avons fait le choix de ne commenter aucune des autres listes. Aucune des autres campagnes. Leurs accusations déferlent déjà depuis quelques mois. Nous n’allons répondre à rien. C’est facile de dire qu’il faut surélever le débat mais c’est encore plus dur de l’incarner. C’est ce que nous allons faire. Toutes les accusations qu’on entend, nous n’allons pas y répondre. Le seul dialogue qui compte, c’est entre les Mentonnais et nous, c’est-à-dire ma liste et moi-même et notre équipe. C’est tout. Si Mme Masson annonce que ma candidature est la seule valable pour Menton, comme je pense qu’elle l’est, j’accepterai aussi son soutien. Le but c’est de rassembler.

Menton doit préserver son côté paisible

A quoi va ressembler votre programme?

Le programme viendra en majorité des Mentonnais. Et on leur demande tous les jours. Il y a une crise du logement monumentale à Menton. Il y a plus de 1300 Mentonnais sur les listes d’attente des logements sociaux. 52% des logements à Menton sont des résidences secondaires. Il y a un problème notamment avec les Airbnb. Le libéral que je suis s’efface face à la nécessité pour un maire de protéger sa propre population. Ensuite, il est vrai que Menton est relativement protégé de la dégringolade sécuritaire qui touche le reste de notre pays. Mais c’est beaucoup moins sûr aujourd’hui qu’il y a 10 ans. Il y a un problème de vandalisme, de vol de scooter, etc. Menton doit préserver son côté paisible.

Son côté refuge. L’autre grand sujet de la campagne que j’incarne peut-être malgré moi car j’ai 28 ans, c’est la jeunesse. Menton se rajeunit. On dit que c’est "un Ehpad à ciel ouvert" mais elle est plus jeune que Fréjus, que Saint-Raphaël que Cannes. La jeunesse est complètement sous-représentée dans cette ville. Il n’y a rien pour elle. La piscine municipale date du siècle dernier, et les quelques barres de traction qu’il y a sur l’esplanade Palmero aussi. Le terre-plein Rondelli, en face du chantier de l’hôtel cinq étoiles, doit être complètement refait.

Ça doit être un projet phare de la prochaine municipalité. C’est une des plus belles zones de France, avec la Méditerranée sur la gauche et la vieille ville sur la droite. Il faut faire quelque chose ici pour la jeunesse, avec des terrains de sport, etc. En un seul post Instagram, vous avez 50.000 touristes de plus par an. La volonté de renouveau des Mentonnais vient aussi du fait que cette ville est gangrenée par un climat très affairiste qui englobe tout le monde, majorité comme opposition. Les Mentonnais veulent qu’on arrête de parler de leur ville à travers ces affaires-là. Et la seule façon de faire ça, c’est de changer les visages.

Être candidat va impliquer que vous vous mettiez en retrait des émissions auxquelles vous participez?

Je suis à Menton 80% de mon temps. Je suis obligé d’être sur Paris pour participer à mes débats un à deux jours par semaine. Je n’en ai aucunement honte. Ma femme est enceinte. J’ai besoin de ramener des sous pour ma famille. C’est mon métier. Je suis éditorialiste sur LCI, chroniqueur sur RMC. Je ne vous cache pas que cette candidature et cet engagement politique nécessitent un sacrifice professionnel et financier. Je suis fier de le faire. L’Arcom décompte le temps de parole de tous les candidats. Bien sûr que ça veut dire que je suis limité à la seconde où ma candidature est annoncée. Jusqu’à janvier, il semblerait que ça tienne si je ne parle pas de Menton et qu’on ne me présente pas comme candidat. Après janvier, ça va devenir compliqué. Moi, je ne sacrifierai pas l’avenir financier de mon fils et ma femme pour assurer les inquiétudes de quelques-uns des opposants politiques. S’ils ont une plainte à faire, qu’ils le fassent et l’Arcom tranchera. Je pense que ce serait très utile à Menton que je garde une existence nationale. Le maire se doit de pouvoir parfois hurler dans les médias pour faire apporter de l’attention à sa ville.

Du côté de la communauté d’agglomération, il y a une rumeur persistante d’un rapprochement avec la Métropole de Nice. Vous en seriez l’architecte?

C’est très intéressant parce que ça montre l’inquiétude qu’on suscite chez d’autres campagnes qui propagent avec férocité la rumeur que je suis pour la destruction de la Carf (Communauté d’agglomération de la Riviera française) et son incorporation dans la Métropole niçoise, ce qui est faux. Je compte être président de la Carf et je pense que la Carf a vocation à devenir indépendante. Menton est la ville phare et elle est trop souvent ramenée à ses rivalités avec Roquebrune-Cap-Martin et les autres communes et ça n’a pas lieu d’être. La seconde où je suis maire de Menton et président de la Carf, ça sera la collaboration avec les autres communes. Et surtout avec les gens avec qui on ne partage pas nos idées.

Le maire de Menton ne sera pas décidé par la visite ou le soutien de Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy, votre père, avait le même âge que vous quand il a été élu maire. Vous en avez discuté avec lui?

Ça me donne une espèce d’essence psychologique qui est non négligeable. L’idée d’être élu au même âge que lui serait sans doute la plus belle expérience et la plus belle chose que j’ai pu faire encore de mon jeune âge. Il m’aide comme un père aide son fils. Je ne veux en rien m’en dissocier, mais Menton, c’est aussi mon aventure. Je suis là parce que je veux faire mon propre chemin avec cette ville. La volonté, c’est d’écrire une nouvelle histoire avec les Mentonnais. Le maire de Menton ne sera pas décidé par la visite ou le soutien de Nicolas Sarkozy, par l’investiture d’un parti, par le soutien de tel ou tel baron local. La seule chose qui compte à Menton, c’est la liste et le programme. C’est tout. Tout le reste est anecdotique.

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