Des drôles de dames à Saint-Paul-de-Vence: la journée de Brigitte Macron, Laura Tenoudji et des premières dames en marge du sommet de l’Océan

Saint-Paul-de-Vence, comme un lundi de Pentecôte. Entre Saint-Paulois qui profitent d’un jour off et touristes qui débarquent en force... Tous intrigués par une effervescence particulière. Des hommes en uniforme quadrillent le cœur du village. "Il y a quelqu’un d’important qui arrive?", interroge une touriste asiatique en baissant sa petite ombrelle. "Des gens importants, oui", sourit une gendarme.

À 10h30, une première berline noire s’arrête au plus près de la place De-Gaulle et son mythique jeu de boules, cette place à l’ombre des platanes qui a vu jouer à la pétanque Yves Montand, Lino Ventura et bien d’autres stars encore.

Laura et Brigitte, main dans la main

Brigitte Macron, l’épouse du président de la République, Laura Tenoudji, la femme de Christian Estrosi, maire de Nice, ville hôte du sommet de l’Océan, ouvrent le bal. Elles vont accueillir les conjointes des chefs d’État et de gouvernement, réunis au palais des congrès du port de Nice pour le début officiel des travaux de l’Unoc.

La foule se fait plus dense aux abords de la place et devant le vieux lavoir en pierres collé à une autre institution La Colombe d’or, où les épouses de chefs d’État vont déjeuner ensuite.

Un ballet de berlines noires

Le ballet des berlines noires et des motos avec gyrophare intrigue. La délégation du Vietnam, puis... "Oh regarde c’est Charlène ", s’extasie une vieille dame qui peine à tenir son téléphone portable pour immortaliser le moment. "Elle est jolie sa robe", poursuit la Saint-Pauloise, émerveillée par la princesse de Monaco.

Derrière, à la queue leu leu, les convois du Liban, du Portugal, des Tuvalu, du Costa Rica ou encore de l’Irlande, toutes et tous salués par la première dame française. Une à une les délégations se dirigent vers le Café de la place, autre lieu emblématique de Saint-Paul. Là, les épouses des chefs d’État et de gouvernement ont pris un petit-déjeuner sur la terrasse ombragée située sur le côté, un peu à l’abri des regards. Et du soleil qui commence à pointer le bout de son nez après avoir été plutôt timide. "Oui, il y a la première dame", confirme, pudiquement, avec un immense sourire, Hafed, serveur depuis 32 ans dans cette institution, porte d’entrée de ce village qui oscille entre authentique provençal et sympathique bling-bling.

Un menu doux et léger

Les épouses des présidents et chefs de gouvernements ont ensuite flâné un peu dans les venelles, sous très haute surveillance, avant le déjeuner. Elles étaient attendues à 12h30à La Colombe d’Or, autre lieu atypique et renommé, qui a dû pousser les murs pour recevoir ces si particulières convives. Au menu, buisson d’asperges vertes et légumes du soleil, suivi d’une volaille fermière rôtie aux morilles avec sa purée de pomme de terre et garniture du jardin. En dessert, tout en douceur et en fraîcheur, quelques fraises de Carros et des mûres à crème.

Parenthèse culturelle pour les premières dames du monde entier

14 heures et c’est reparti pour la chorégraphie des berlines, direction la Fondation Maeght. Devant la barrière, Isabelle Maeght et son papa, Adrien Maeght qui porte si bien ses 95 ans, accueillent une à une les "premières dames". Un mot gentil. Pour chacune. Plaisir et fierté non feints. "Nous allons débuter la visite, si vous le voulez bien", propose Isabelle Maeght, drapée dans un sublime manteau en soie brodé. "You are the boss", rétorque en riant Brigitte Macron.

L’année 2025 marque les 20 ans de la disparition d’Arman, artiste niçois incontournable, la Fondation Maeght lui consacre une salle entière d’exposition, début du périple culturel de l’après-midi. "Ce ne sont que des cadrans de récupération", décrypte Isabelle Maeght, administratrice générale de la Fondation, petite-fille d’Aimé et Marguerite Maeght, en montrant l’une des œuvres du génie franco-américain.

"Moment inoubliable dans ce lieu inspirant"

Dans cette salle à la lumière incroyable, le livre d’or n’attendait que de recevoir les mots de ces femmes venues du monde entier. "Moment inoubliable dans ce lieu inspirant et avec des premières dames éblouies et impliquées. Tout est possible par l’art et la culture", a signé Brigitte Macron, en dessous de l’élégante signature de Charlène de Monaco.

La baie vitrée s’ouvre ensuite sur le labyrinthe Miró, dédale curieux, ingénieux et génial autour de l’imposant chêne vert, "le" chêne vert d’Isabelle Maeght. Retour à l’intérieur et plongée dans la salle consacrée à la bibliophilie. Ces livres d’artistes somptueux et rares. Qu’il est possible de lire en entier grâce à une numérisation. "Quelle bonne idée! You can read the old books, very good idea", s’extasie la première dame française, à côté de Signe Zeicate, l’épouse du président du Costa Rica, pays co-organisateur avec la France du sommet de l’Onu.

Le voyage culturel se poursuit par la salle Nicole Dassaut, gigantesque et impressionnante extension creusée dans les sous-sols il y a un peu plus d’un an. Et qui abrite des merveilles! Brigitte Macron se précipite sur un stabile-mobile d’Alexander Calder qui s’impose au milieu de la pièce, tourne autour d’elle-même sur un Riopelle, un Fernand Léger, un Chagall. Modèles XXL... Plaisir raccord.