Fidèle amie, Brigitte Bardot est le "double féminin" d’Alain Delon. C’est lui-même qui la considérait ainsi. On imagine son désarroi hier matin, apprenant, depuis La Madrague, où elle réside à Saint-Tropez, la nouvelle du décès de ce complice de longue date. "Je perds un ami, un alter ego", s’est-elle épanchée dans un bref message manuscrit posté sur les réseaux sociaux.
Les deux monstres sacrés du cinéma n’ont pourtant tourné ensemble qu’à deux reprises (1). Leur lien s’est plutôt tissé hors champ. Notamment lorsqu’en 1968, traqué par les photographes alors qu’il tourne La Piscine à Saint-Tropez, Alain Delon se réfugie chez BB.
Mêmes valeurs, mêmes déceptions
"Nous avons les meilleures relations amicales qui soient", confiait l’acteur à propos de Brigitte Bardot dans les pages d’Alain Delon, amours et mémoires, paru en mai 2022 aux éditions de La Martinière. "Nous partagions les mêmes valeurs, les mêmes déceptions", confirme aujourd’hui l’intéressée. Les deux légendes se retrouvaient particulièrement dans leur combat pour la cause animale.
Jusqu’à ce que sa santé se dégrade, Alain Delon assurait d’ailleurs "parler souvent au téléphone" avec l’actrice. Cependant, dans un entretien exceptionnel pour Var-matin réalisé en avril dernier à La Garrigue, sa seconde résidence tropézienne, BB se désolait de ne plus avoir de nouvelles de son ami. "Je n’en ai plus depuis plus d’un an… Rien!, regrettait-elle alors. Je lui envoie à chaque anniversaire, un mot, mais plus de retours… Non seulement il est très mal, mais en plus il y a ce scandale avec les enfants…"
"Une icône sublime"
Quelques mois plus tôt, en janvier, l’actrice se fendait ainsi d’un message sur les réseaux sociaux pour dénoncer la polémique. "C’est lamentable de médiocrité de salir l’image d’Alain, icône sublime qui représente la France avec panache!" Sur le même ton, quelques mois plus tard, Brigitte Bardot martelait son admiration: "Quel formidable homme il a été!"
Mais c’est aussi à l’artiste que Brigitte Bardot rend hommage dans son message d’adieu: "Alain, en mourant, met fin au magnifique chapitre d’une époque révolue dont il fut un monument souverain. Il représente le meilleur du “cinéma prestige" de la France, un ambassadeur de l’élégance, du talent, de la beauté. Sa disparition creuse un vide abyssal que rien ni personne ne pourra combler. »
1. Les Amours célèbres de Michel Boisrond en 1961 et Histoires extraordinaires de Federico Fellini et Louis Malle en 1968.
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