Tribune libre. François de Canson: "Tout n’est pas négociable"
Dans notre tribune libre de ce dimanche, François de Canson, maire de La Londe-les-Maures et vice-président de la Région Sud Provence Alpes Côte d’Azur, propose de défendre "des principes que nul ne saurait édulcorer ou renier sans altérer profondément ce que nous sommes".
La rédactionPublié le 18/05/2025 à 10:00, mis à jour le 18/05/2025 à 10:00
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François de Canson.Photo Dylan Meiffret
En ces temps troublés où certains cherchent à tout déconstruire, il convient d’affirmer une certitude: non, tout n’est pas négociable.
La société française, héritière d’un grand modèle républicain, vacille aujourd’hui sous les coups d’une idéologie molle, qui relativise chaque principe, interroge chaque fondement, jusqu’à dissoudre les repères les plus essentiels. À force de renoncements successifs, plus rien ne semble digne d’être défendu. Or il est des principes que nul ne saurait édulcorer ou renier sans altérer profondément ce que nous sommes.
Il ne s’agit ni de repli, ni de provocation.
Le discours de la fermeté n’est pas l’apanage des extrêmes: il est le devoir de toute droite républicaine consciente de ses responsabilités. Face aux dérives idéologiques qui déconstruisent les repères, opposent les mémoires, et affaiblissent le sentiment national, il est indispensable de tenir une ligne claire. Défendre nos principes, ce n’est pas se raidir: c’est refuser que la société glisse dans l’indifférenciation, la culpabilisation permanente et l’effacement de ce qui fait lien.
Minorité bruyante
Il existe aujourd’hui, dans notre pays, une minorité bruyante qui prétend imposer sa vision à la majorité silencieuse. Une poignée d’idéologues, bien souvent éloignés des réalités concrètes du quotidien, qui confondent militantisme et vérité, et cherchent à ériger leurs obsessions en normes collectives. Cette minorité occupe les tribunes, domine les réseaux, intimide le débat public. Et trop souvent, la majorité demeure silencieuse — non par adhésion, mais par fatigue, par crainte de la polémique, ou parce qu’on lui a fait croire que le bon sens n’avait plus droit de cité.
Pourtant, cette majorité existe. Elle travaille, élève ses enfants, respecte les lois. Elle n’aspire pas à l’exception, mais demande simplement le respect. Il appartient aux élus de faire entendre sa voix avec fermeté, de refuser les intimidations idéologiques, de défendre sans ambiguïté les fondations du vivre-ensemble. Car la démocratie ne saurait se réduire au tumulte d’une minorité agissante ; elle repose sur l’adhésion lucide et partagée du plus grand nombre.
L’autorité, condition de la liberté
L’autorité a, elle aussi, été trop souvent reléguée au second plan, sacrifiée sur l’autel d’un relativisme confortable. On l’a peu à peu présentée comme une menace pour la liberté, alors qu’elle en est précisément la condition.
L’autorité ne soumet pas: elle protège. Elle structure, elle élève, elle trace un cadre sans lequel l’ordre républicain lui-même finit par vaciller. Une nation privée d’autorité est une nation qui doute d’elle-même, qui s’efface, qui renonce à affirmer ce qu’elle est. Il est impératif de réhabiliter cette exigence tranquille, qui permet à une société de tenir debout.
Préserver un trésor commun
Quant à notre langue, le français, elle mérite mieux que d’être déformée, instrumentalisée, affaiblie par des constructions artificielles. L’écriture inclusive ne constitue en rien un progrès: elle brouille la pensée, fracture la clarté, exclut ceux qui ne maîtrisent pas ses codes.
Elle ne simplifie pas, elle complique. Défendre la langue française, ce n’est pas se replier ; c’est préserver un trésor commun, transmis à travers les siècles, envié dans le monde entier. C’est choisir la rigueur, la beauté et la précision contre la confusion.
Liberté, transmission, cohérence républicaine: tels sont les piliers que nous affirmons, dans la Région Sud, avec Renaud Muselier, et que je défends avec détermination.
Il est des moments où une société doit cesser de douter d’elle-même. Où il faut affirmer ce qui nous unit, défendre ce qui nous élève, et transmettre ce qui nous dépasse. Ce moment est venu. Il ne s’agit plus de composer: il s’agit de tenir.
> Les propos, remarques et commentaires exprimés, publiés dans les "Tribunes libres" n’engagent que leurs auteurs.
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