Que vaut le nouvel album de Peter Gabriel, 21 ans après son dernier "Up"?

Nouvel genèse pour l’ex leader de Genesis qui revient avec i/o, long format qui sort ce vendredi 1er décembre en deux versions "Bright Side" et "Dark Side". Casting de luxe, arrangements ultra-léchés... oui mais le pionner du prog-rock demeure-t-il à la pointe en 2023?

L. Amalric Publié le 01/12/2023 à 14:00, mis à jour le 01/12/2023 à 14:00
Photo Nadav Kander

Évoquer Peter Gabriel ramène forcément aux claques "Sledgehammer" ou "Shock The Monkey". Oui mais que vaut le pionner du prog-rock en 2023, vingt et un ans après son dernier album d’inédits "Up"?

Le retour événement dans les bacs ce vendredi est tellement chiadé qu’au premier abord "i/o" (lire "in/out") fera immanquablement penser à ces albums prisés par les testeurs hi-fi pour vanter les mérites de leurs matériels audio devant une clientèle ébahie.

L’ex frontman de Genesis pousse la perfection sonique jusqu’à proposer deux versions de ses douze titres. L’une Bright-side produite par Mark "Spike" Stent (Madonna, McCartney, U2, Björk...), et l’autre Dark-Side, signée Tchad Blake (Pearl Jam, Suzanne Vega, The Black Keys, U2...) que l’on ne s’amusera pas à comparer ici, chacune ayant ses justifications dans un arrangement, une épure ou un apport orchestral.

Force est de reconnaître que l’homme derrière le label Real World, 73 ans, auteur de l’intégralité de cette œuvre, vieilli mieux que son acolyte Phil Collins... S’il ne vise pas le hit absolu, "i/o" contient tout de même plusieurs sucreries addictives que l’on se prend à fredonner dès la première écoute comme "Road to Joy" ou l’exubérant "Olive Tree".

Pointu mais accessible

Quant au sinueux "Panopticom" (grandiose titre d’ouverture parmi lesquels s’illustre aux baguettes le vieux complice frenchie Manu Katché et surtout Brian Eno aux synthés), il offre avec son mélange de guitare acoustique et d’electronica une voie royale à la suite.

Des pièces entre 5 et 7mn livrées avec orchestre symphonique dans une luxuriance de cordes ("Four Kinds of Horses", "And Still", "The Court"...), même si certaines ratent leur cible car trop... monocordes ("This is Home" ou le final "Live and Let Live").

En définitive, le millefeuille "i/o" s’appréciera comme un panaché d’ambiances pop entre temps qui passe, nature et technologie, détaché de toute "drague" commerciale.

Gabriel, en super-forme après cette incubation de deux décennies, lévite bien au-delà pour creuser un sillon toujours novateur. Tout en gardant, loin du kouglof expérimental, une main tendue vers le grand public.

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