On dirait que Pierre de Maere est dans le paysage depuis un bon moment déjà. Ce soir aux Victoires de la musique, le Belge sera en lice dans la catégorie "chanson originale" avec "Enfant de". Mais il bataillera aussi face à Étienne Daho, Gazo et Vianney pour décrocher le pompon dans la catégorie "artiste masculin de l’année". Un an après avoir remporté un trophée en tant que révélation, il aura donc la possibilité d’inscrire son nom au palmarès à la suite de son compatriote Stromae, d’Orelsan, de Benjamin Biolay ou de Philippe Katerine. Le tout à vingt-deux ans et un album au compteur, "Regarde-moi", certifié disque d’or en décembre.
Tournée, Victoires, préparation d’un deuxième disque: la période n’est pas trop chargée?
Dans ce métier, il y a des périodes comme ça. C’est bon signe, ça veut dire que je suis demandé, que les gens ont envie de m’entendre.
C’est facile de trouver des moments et de l’inspiration pour préparer la suite?
Ah non, même si je peux parfois donner cette impression sur Instagram, j’ai rarement l’occasion de me poser et écrire. J’ai quand même commencé à me pencher sur le deuxième album. Je dois avoir six ou sept chansons que j’affectionne, mais que je ne garderai peut-être pas toutes. J’avance d’abord sur les mélodies, la production. La partie que je préfère.
Dans quelle direction veux-tu aller?
Ce sera je pense plus fou musicalement, moins raisonnable, moins scolaire. J’ai aussi envie que les titres soient plus liés les uns avec les autres. Mon premier disque était plutôt la résultante de tout un tas d’expériences, de mes premières tentatives en français aussi.
Cet album a une vie assez longue. Un an après la chanson "Un jour je marierai un ange", c’est "Enfant de" qui est nommée aux Victoires. Que raconte-t-elle?
Elle dresse un tableau familial, le mien, qui est assez absurde. Mes parentes n’avaient rien à faire ensemble au départ. Ma mère est assez romantique, elle rêvait d’aventure, d’un mec qui l’emmènerait sur la mer… Et mon père, c’est un casanier, un mec qui va voir des matchs de foot avec ses potes. Mon texte, il parle de l’effet que l’amour peut avoir sur les gens, les choses qu’on est prêts à faire pour l’autre. Moi, je m’étais mis au tricot pour quelqu’un!
L’amour, dans sa forme la plus romantique, est un thème central…
J’ai une approche assez peu réaliste de l’amour, déraisonnable. C’est une thématique qui peut se traiter avec beaucoup d’excès, mais aussi d’humour et de légèreté. Je n’ai pas eu énormément de relations, je ne suis pas un expert. Et j’aime bien aborder le sujet de ce point de vue-là aussi.
> Pierre de Maere en concert le 9 mars à Monaco, au Grimaldi Forum. De 29 à 49 euros. Rens. grimaldiforum.com.
De plus en plus à l’aise sur scène
Passé par le Festival de Cannes l’été dernier pour le concert de France 2 « Cannes chante le cinéma », Pierre de Maere était revenu sur la Côte d’Azur un mois plus tard, pour une date aux Nuits carrées d’Antibes. « La plus belle ville que j’ai vue pendant la tournée ! On m’a dit que je pourrais m’y ennuyer si je restais plus d’une semaine, mais je ne pense pas. »
Le natif d’Uccle, dans la banlieue chic de Bruxelles, est impatient de découvrir Monaco. En marge de son concert au Grimaldi Forum, le 9 mars, il entend bien s’amuser en Principauté. « Je ne connais qu’à travers “Les Tuche” », se marre-t-il. « On a prévu de faire un tour au casino, la totale, quoi. »
« Ringard et futuriste »
Au fil du temps, le chanteur se sent de mieux en mieux sur scène. « Au début, j’avais l’impression d’être un imposteur, je me trouvais maladroit, je ne savais pas comment bouger. Je commence à me trouver bon certains soirs, c’est agréable. Je n’ai plus besoin d’essayer de me cacher à moitié. »
Son show ? Il l’a défini il y a quelques mois comme « ringard et futuriste ». « Sur scène, il faut envoyer du rêve, pousser tous les curseurs à fond. Il y a à la fois quelque chose de moderne, mais aussi une touche intemporelle. J’ai envie de m’inspirer de tout ce qui a existé de meilleur. »
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