Lorsqu’Offenbach composa Orphée aux enfers, il voulut faire une œuvre satirique et provocatrice. Cela marcha: la création fit scandale! Ce n’est que par la suite que l’œuvre est devenue une bluette agrémentée d’un french-cancan façon Moulin Rouge.
En remontant l’ouvrage, le metteur en scène niçois, Benoît Bénichou, a retrouvé l’esprit d’origine. Sans candeur, ni cancan.
Son spectacle est diablement réussi, servi par une distribution épatante, un satané éclairagiste et un sacré costumier.
Querelle entre anciens et modernes
Son spectacle, mené à un train... d’enfer, est du théâtre dans le théâtre. On assiste à une querelle entre anciens et modernes. Les premiers (costumés, perruqués, poudrés) sont menés par Jupiter, dieu de l’Olympe, les seconds (dans des fringues actuelles) par Pluton, dieu des enfers. La lutte est sans merci. Le sommet du surréalisme est atteint lorsqu’Eurydice se transforme… en Blanche-Neige. Il faut suivre! Sous la direction du chef Léo Warynski, musiciens, chœur… et danseurs sont à la fête.
Dans ce spectacle dont la conseillère artistique est Melcha Coder, les chanteurs étincellent: Perrine Madoeuf en Eurydice, Philippe Ermelier en Jupiter, Pierre-Antoine Chamien en Orphée (… et en admirable violoncelliste), Jérémy Duffau en Pluton, Héloïse Mas en Orphée-mère, Jennifer Courcier en Amour. Les solistes azuréens prennent leur large part de succès: Fédéric Diquéro, Virginie Maraskin, Pauline Descamps, Gilles San Juan, Mélissa Lalix. Grâce à tous, on a droit à un "Orphée" d’enfer!
Ce dimanche, 15 heures. De 10 à 55€. 04.92.17.40.79
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