Dans le Var, Airbus Helicopters présente une démonstration de son dernier "baby": le Flexrotor

L’appareil n’est pas nouveau. Le Flexrotor, drone à décollage et atterrissage vertical, a effectué son premier vol opérationnel dès 2015. "C’était une mission scientifique en Arctique. Il volait devant les brise-glaces pour les guider", précise Xavier Giry, du service marketing d’Airbus Helicopters. Mais depuis avril 2024, date du rachat d’Aerovel (PME américaine conceptrice du drone en question) par le fabricant français d’hélicoptères, ce "drôle d’oiseau", présenté l’an dernier aux salons Eurosatory et Euronaval, suscite, paraît-il, "beaucoup de curiosité et d’intérêt".

Facile à mettre en œuvre

C’est que le Flexrotor n’est pas un drone aérien tout à fait comme les autres. À l’image de l’aéronef V-22 Osprey du constructeur américain Boeing/Bell, le Flexrotor décolle et atterrit comme un hélicoptère, mais vole comme un avion. "Avec le Flexrotor, on ne combine que les avantages", affirme Xavier Giry, enthousiaste. Et ce dernier, ancien pilote d’hélicoptères de la Marine nationale, d’illustrer ses propos par deux chiffres: "Le Flexrotor ne fait que 25kg, dont un tiers de charge utile. C’est le meilleur rapport du marché. Et son réservoir d’à peine 5,5l lui assure une autonomie de 12 à 14 heures de vol".

L’autre point fort du Flexrotor, c’est son extrême facilité de mise en œuvre. "Le drone se veut expéditionnaire. C’est-à-dire qu’en trente minutes à peine, deux personnes sont capables de l’assembler, de tester le bon fonctionnement de ses moteurs et gouvernes, et enfin de le faire décoller", détaille Xavier Giry.

Mieux que de longs discours, Airbus Helicopters organisait une démonstration hier matin au Centre régional de ressource drone (C2RD) situé à Pourrières dans le Var. Et effectivement, la mise en œuvre du Flexrotor semble un jeu d’enfant. Quatre valises de taille plus que raisonnable (la plus grosse ne fait que 50kg et sert de table de montage) suffisent à transporter le drone, les senseurs (radar, caméra, AIS), le démarreur externe et la station de contrôle. Plus étonnant encore: aucun outil, si ce n’est un simple tournevis à six pans, n’est nécessaire pour monter les ailes, les pales et l’empennage!

Airbus Helicopters complète son offre

 

Chez Airbus Helicopters, on est convaincu que "le Flexrotor, qui est notamment utilisé par l’US Navy, les Marines, ou encore le Special operations command, a un potentiel énorme". Si on ne sait pas la somme qu’Airbus Helicopters a déboursée pour acquérir la PME américaine, l’industriel français entend "bien utiliser sa force de frappe pour doper les ventes du Flexrotor", confie Emmanuel Huberdeau, responsable de la communication externe. Et d’ajouter: "Pour Airbus Helicopters qui travaille déjà au développement d’hélicoptères dronisés (le VSR 700 est toujours testé par la DGA et la Marine nationale, ndlr), ça fait sens de racheter Aerovel et son Flexrotor, un drone déjà mature qui vient compléter notre offre".