"On s’est fait piquer le peu qu’on avait": une victime niçoise de "l'escroquerie du siècle" aux oeuvres d'art et manuscrits anciens raconte

Gérard Lhéritier, homme d’affaires azuréen de 77 ans, et une dizaine d’autres prévenus, comparaîtront à partir de ce lundi dans le cadre du procès hors normes d’une escroquerie présumée à plus d’un milliard d’euros. Une victime témoigne pour Nice-Matin.

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Eric Galliano Publié le 07/09/2025 à 06:00, mis à jour le 07/09/2025 à 08:15
4.772 personnes se sont portées parties civiles pour ce procès qui s'annonce très long. Photo NM

Christine avoue qu’elle n’attend "rien" du procès marathon qui doit s’ouvrir ce lundi 8 septembre à Paris. Elle est pourtant l’une des 4.772 parties civiles.

Cette restauratrice de 59 ans explique s’être constituée "pour la forme". "On le fait pour hurler avec les loups, souffle-t-elle, même si je ne vois pas comment toutes ces victimes vont pouvoir être indemnisés."

Christine, elle, a fait le deuil de ses économies. Elle a même du mal à se souvenir des montants que sa famille a investis à l’époque.

"Peut-être 80.000 euros en tout... C’était il y a longtemps, justifie la restauratrice. J’étais jeune. À l’époque je n’avais pas beaucoup d’argent. C’est surtout mon oncle et ma mère qui avaient investi dans les arts et collections."

"Le courtier nous a appelés un jour pour nous dire qu’il y avait un problème..."

C’est ainsi que le conseiller financier de la famille avait présenté le placement. "On le connaissait. On lui faisait confiance..." Du moins jusqu’à ce que la bulle Aristophil n’éclate.

"Ce courtier nous a appelés un jour pour nous dire qu’il y avait un problème. Mais il ne voulait pas le croire. Il disait que Monsieur Lhéritier était un homme honnête."

Pour l’avocat niçois de Christine, Me Christian Donato di Pinto, c’est surtout "un grand manipulateur" qui "connaissait du beau monde" et passait son temps à faire " de la cavalerie, les nouveaux clients servant à payer les anciens".

Christine explique d’ailleurs avoir, au début, obtenu le remboursement d’une partie de la somme qu’elle avait investie. "Avec les intérêts", précise-t-elle. "Ça nous avait donné confiance", regrette-t-elle.

De quoi inciter la famille de Christine à placer un peu plus d’argent dans les arts et collection. Pas des sommes faramineuses.

"Nous sommes une famille d’agriculteurs. Pas bien riche. Nous n’avions déjà pas beaucoup... On s’est fait piquer le peu qu’on avait."

La seule consolation de Christine c’est que la maladie d’Alzheimer a fait perdre conscience à sa maman du préjudice qu’elle a subi.

Elle, comme son oncle, sont aujourd’hui décédés et ne demanderont donc pas réparation.

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