Avez-vous déjà lu "1984" de George Orwell? Ce roman dystopique dépeint les conséquences d'une société totalitaire gouvernée par la surveillance de masse. Un classique de la littérature britannique, banni de plusieurs établissements scolaires de l'Iowa et la Floride l'année dernière, recense PEN America.
L'organisation à but non lucratif, qui sensibilise à la liberté d'expression, a enregistré le retrait de 10.046 exemplaires de livres dans les écoles des Etats-Unis, pour 4.231 titres uniques, lors de l'année scolaire 2023-2024. Les Etats qui ont enregistré le plus grand nombre d'interdictions sont la Floride (4.500) et l'Iowa (3.600), d'après PEN America.
"Depuis 2021, un mouvement visant à interdire certains livres a mis en péril la liberté des élèves, faisant valoir des points de vue extrêmement conservateurs sur ce qui est approprié et permis dans les écoles", dénonce l'organisation dans un rapport publié en novembre 2024.
Parmi les écrits censurés analysés par PEN America, 57% incluent du sexe ou des sujets et contenus liés au sexe, 44% des personnages de couleur et 39% des personnes LGBTQIA+. Les thèmes plus généraux abordent le chagrin ou la mort (59%), l'utilisation de drogues (40%), les troubles de la santé mentale (38%) ou l'émancipation et l'estime de soi (37%).
Stephen King, Margaret Atwood, Sarah J. Maas...
Les auteurs qui ont subi le plus d'interdictions lors de l'année scolaire 2023-2024 aux Etats-Unis sont, toujours selon la PEN America: Ellen Hopkins (19 romans pour 523 exemplaires); Sarah J. Maas (22 - 481); Stephen King (74 - 173); Jodi Picoult (22 - 161); John Green (8 - 157); Colleen Hoover (24 - 147); Margaret Atwood (9 - 125); Toni Morrison (5 - 116) et Lauren Myracle (10 - 108).
Au total, cela représente la censure de 2.262 auteurs en un an, dénonce l'organisation.
Les dix romans les plus bannis sont "Nineteen Minutes" de Jodi Picoult, "Looking for Alaska" de John Green, "The Perks of Being a Wallflower" de Stephen Chbosky, "Sold" de Patricia McCormick, "Thirteen Reasons Why" de Jay Asher, "Crank" et "Identical" d'Ellen Hopkins, "The Kite Runner" de Khaled Hosseini, "The Handmaid’s Tale" de Margaret Atwood et "Water for Elephants" de Sara Gruen.
"Avoir le livre le plus banni du pays n'est pas un badge d'honneur – c'est un signal d'alarme, déplore Jodi Picoult, interrogée par PEN America. "Nineteen Minutes" est interdit non pas parce qu'il parle d'une fusillade scolaire mais à cause d'une seule page qui dépeint un viol et utilise des mots anatomiquement corrects pour le corps humain. Ce n'est pas gratuit ou salace, et ce n'est pas – comme le prétendent les bannisseurs de livres – du porno."
L'auteur français Marc Levy aborde justement ce thème dans son dernier roman, "La Librairie des livres interdits", publié en novembre 2024.
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